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«Burnout» complète la trilogie cinématographique de Nour-Eddine Lakhmari

Le troisième film qui achève la trilogie cinématographique de Nour-Eddine Lakhmari a été projeté, à Tanger, dans le cadre de la compétition officielle du 19e Festival national du film. Il s’agit de «Burnout», qui vient après «Casanegra» et «Zéro», tous trois entièrement tournés à Casablanca. Cette cité qui continue de fasciner le réalisateur et d’interpeller sa réflexion créative.

«Burnout» complète la trilogie cinématographique  de Nour-Eddine Lakhmari
Photo du tournage de «Burnout».

Lakhmari a toujours exprimé son attachement à la métropole. Car pour lui, elle représente le Maroc avec toutes ses contradictions. «Sa richesse et sa complexité donnent des milliers d’idées pour beaucoup de films. Par exemple, ce troisième film de la trilogie est différent des deux premiers. Il est ouvert sur la mer et les grands boulevards de Casablanca. Dans ce film, j’ai voulu relever les éléments de contraste de la population de cette cité à travers les trois principaux personnages, le riche, le pauvre et la jeune interne des hôpitaux, tout en évoquant des sujets importants comme le sacrifice et l’amour. La rencontre de ces personnages leur permet d'apprendre beaucoup sur eux-mêmes. Car c’est toujours grâce à l’énergie de l’autre qu’on peut avancer», ajoute le réalisateur qui s’est réjoui de voir son film choisi pour être au festival national et montré aux professionnels et un large public cinéphile.

Ce nouveau jet d'images a nécessité un investissement tournant entre 12 et 15 millions de dirhams, auquel le Centre cinématographique marocain (CCM) a contribué avec la somme de 5,4 millions de dirhams, avec la précieuse participation de la plateforme de streaming ICFlix, qui s’est jointe à la production pour financer le reste du budget du film. «Il faut savoir que c’est difficile de monter un film. Donc, en plus du CCM, qui apporte un soutien énorme au cinéma marocain, il faut aller chercher d’autres fonds. Comme les producteurs français veulent toujours garder cette image folklorique du Maroc, une idée qui ne me convient pas, j’ai signé un contrat avec la plateforme de streaming ICFlix. Ce qui nous permet d’avoir au Maroc un autre réseau de distribution», précise Lakhmari.
Côté casting, le réalisateur est resté fidèle à ses acteurs fétiches, notamment Driss Roukh et Anas El Baz, avec d’autres visages comme Sarah Perles, Ilyass Eljihadi et Morjana Alaoui. «Concernant les acteurs, nous disposons d'un grand nombre de talents. Il faut seulement un bon casting et une bonne direction, et puis leur faire confiance», précise le réalisateur qui, dans cette nouvelle production, raconte l’histoire d’Ayoub, le jeune cireur de 13 ans qui a toujours rêvé d’acheter une prothèse à sa maman handicapée. Jad, le fils d’un grand entrepreneur qui a tout hérité de son père défunt est un grand passionné des voitures de course. La troisième protagoniste dans l’histoire de Lakhmari n’est autre que Aïda, la jeune interne des hôpitaux. Chacun de ces trois personnages fait des rencontres atypiques avec des personnes improbables, mettant en exergue les contrastes et le caractère hétéroclite de la grande métropole de Casablanca. 


Questions au réalisateur Nour-Eddine Lakhmari

«Je fais tout un travail anthropologique et sociologique pour montrer la réalité»

Quelle est l’idée générale de ce film ?
Mon idée était de faire un film différent des deux précédents avec une narration autour de plusieurs sujets qui m’interpellent dans cette ville. Car Casa représente pour moi un microcosme du Maroc. Par exemple, dans ce film, il y a le couple riche qui a des problèmes, le jeune garçon qui voulait faire quelque chose pour sa maman, la jeune interne de l’hôpital, le politicien... C’est tout un puzzle entre les trois films avec une réponse dans chacun, des scènes dont on a l’impression qu'elles reviennent…

Il y a toujours le sujet du corps qui revient dans vos films. Pourquoi ?
Nous sommes dans une société conservatrice qui a peur du corps et de la liberté. En tant qu’artiste, cela ne me fait pas peur. D’ailleurs, je me demande pourquoi on a le droit de montrer des scènes de violence et pas le corps dans nos films. Je pense que la seule chose qui peut sauver la société arabo-musulmane c'est l’amour. 
Nous devons nous aimer et aimer notre corps. Pour moi, je filme l’humain avec ses traditions, ses costumes, son langage... C’est tout un travail anthropologique et sociologique que je fais pour montrer la réalité 
de la société telle qu'elle est.

Expliquez-nous cette référence, dans le film, à la peinture ?
La référence à la peinture représente une métaphore pour moi. Car c’est devant la toile de Abbas Saladi que le jeune couple se réconcilie. Ce grand peintre avait une idée sur la société. J’ai voulu que son tableau devienne une métaphore dans le film, parce qu’il résume la société marocaine.

 

 

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