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Une cagnotte de 26.000 milliards de dollars de gains économiques à portée de main

Les résultats d'un nouveau rapport de la Commission mondiale sur l'économie et le climat pourraient convaincre les négociateurs réunis à Bangkok d'accélérer la cadence pour la mise en œuvre de l'Accord de Paris. Cadence que le Polonais Michal Kurtyka, président de la COP 24, qualifie de «trop lente». Selon cette Commission, la lutte contre le changement climatique pourrait engendrer 26.000 milliards de dollars de gains économiques supplémentaires d'ici à 2030 et générer 65 millions d'emplois.

Une cagnotte de 26.000 milliards de dollars  de gains économiques à portée de main
Selon la Commission mondiale sur l'économie et le climat, le changement de modèle économique est possible grâce à l'émergence de villes moins polluées ainsi que le développement d'une énergie propre, d'infrastructures et d'une agriculture plus compatibles avec l'environnement. Ph. AFP

«Nous organisons cette session à Bangkok parce que nous n'avançons pas aussi vite que nous le pourrions», a déploré le Polonais Michal Kurtyka, président de la COP 24, lors de la cérémonie d'ouverture de la Conférence de Bangkok pour la mise en œuvre de l'Accord de Paris sur le climat. Signé en 2015 à Paris et officiellement entré en vigueur une année plus tard lors de la COP 22 à Marrakech, cet accord ambitionne de limiter le réchauffement planétaire entre 1,5 et 2 °C. Or l'ensemble des projections indique que nous nous acheminons vers un réchauffement de 3 °C, d'où le scepticisme des représentants des 194 États réunis dans la capitale de la Thaïlande, elle-même menacée par la montée des eaux et le risque d'être submergée dès 2030. Dans cette ambiance morose, un rayon de soleil est venu apporter de l'eau au moulin des partisans de la transition vers une économie sobre en carbone, source de croissance et créatrice de richesses selon la Commission mondiale sur l'économie et le climat.

Un nouveau rapport de cette Commission, créée en 2013 par d'anciens chefs de gouvernement et des ministres des Finances, indique que les bénéfices générés par la lutte contre le dérèglement climatique pourraient représenter 26.000 milliards de dollars de gains économiques supplémentaires d'ici à 2030, et générer 65 millions d'emplois en plus par rapport à la tendance actuelle. Selon ce même document, les États pourraient également engranger 2.800 milliards de dollars de recettes par an en 2030 en supprimant les subventions aux énergies fossiles d'ici à 2025 et en mettant en place un prix du carbone efficace, entre 40 et 80 dollars la tonne en 2020. Mais cet objectif semble encore lointain. En juin 2015, un rapport de l'Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) indiquait que les États n'ont pas suffisamment recours à la fiscalité pour inciter à changer les comportements de consommation d'énergie, renonçant ainsi à percevoir des recettes tout en affaiblissant leurs attaques contre la principale source des émissions de gaz à effet de serre.

L'analyse, intitulée «Taxer la consommation d'énergie 2015», compare les taxes sur la consommation d'énergie dans les 34 pays membres de l'OCDE et sept économies du G20, à savoir l'Argentine, le Brésil, la Chine, l'Inde, l'Indonésie, la Russie et l'Afrique du Sud. Cet ensemble représente 80% de la consommation mondiale d'énergie. Il en ressort que les taxes sur l'énergie ne sont pas à la hauteur de ses conséquences sur l'environnement, et qu'elles n'influent que de façon limitée sur les efforts visant à réduire la consommation d'énergie, à améliorer l'efficacité énergétique et à encourager l'adoption de formes d'énergie moins nocives. À cet égard, le secrétaire général de l'OCDE, Angel Gurria, avait estimé que les taxes actuelles sur la consommation d'énergie sont «faibles et incohérentes». 

 

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