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Le ministère de l’Agriculture planche sur un programme de renforcement des chaines de valeur agroalimentaires. Ce programme quinquennal (2018-2022), financé par la Banque mondiale pour environ 2 milliards de DH, a pour objectif de faciliter l’accès aux marchés pour les producteurs agricoles, les PME agro-industrielles et le secteur de l’agrobusiness en général, grâce à la valorisation des produits agricoles et au renforcement des plateformes logistiques. Un accent particulier sera mis sur les chaînes de valeur de l'olivier et des agrumes. Ce projet, qui est piloté par la direction de développement des filières de production, a essentiellement pour objectif d’appuyer la mise en œuvre de la seconde phase Plan Maroc vert (PMV) qui accorde une attention particulière au développement de l’aval industriel. Il s’appuie pour sa mise en œuvre sur les contrats-programmes filières et le contrat-programme agroalimentaire (signé en avril 2017).
Globalement, 4 objectifs «ambitieux» sont à atteindre : «L’augmentation du volume de la production agricole valorisée», «Le renforcement des investissements privés dans les chaines de valeur sélectionnées (olive et agrumes)», «La mise en conformité des opérateurs privés aux normes de qualité et de sécurité sanitaire des produits alimentaires» ainsi que «L’appui au développement de l’innovation». Pour la réalisation de ces objectifs, le programme comprend deux axes d’intervention. Le premier porte sur l’amélioration de l'efficacité et de l’intégration du marché, via notamment le développement de la logistique.
Sur ce volet, un soutien financier et technique sera accordé aux interprofessions, essentiellement Maroc Citrus et Interprolive, afin de leur permettre de devenir des plateformes efficaces et inclusives pour les acteurs de la filière. En outre, le programme prévoit d'apporter des ajustements aux instruments du PMV existants pour la promotion de l'investissement privé en vue d'améliorer leur impact structurant sur certaines chaînes de valeur ainsi que l'inclusion et l'accès au financement pour les petites et moyennes entreprises et les producteurs.
À ce niveau, il est prévu l’amendement de la loi 04-12 sur l'agrégation afin de permettre la vente directe de fruits et légumes issus des projets d'agrégation à la grande et moyenne distribution et à d'autres plateformes de commercialisation modernes. De même, de nouvelles incitations à l’investissement dans les unités de valorisation des filières olives et agrumes sont envisagées dans le cadre du régime d'aide universel du Fonds de développement agricole (FDA). S’y ajoute, pour ces filières, la conduite d’une expérience pilote d’un nouveau mécanisme de soutien (alliances productives) au profit des groupements de producteurs souhaitant conclure des partenariats commerciaux avec les acheteurs.
Concernant toujours l’amélioration de l'efficacité et de l’intégration du marché, le programme soutiendra la création de nouveaux marchés de gros ainsi que la modernisation de la gestion de ceux déjà existants, avec des mesures sur le plan logistique. Le marché de gros dont la préparation est la plus avancée est celui de la région de Rabat-Salé-Kénitra. Par ailleurs, le programme vise à améliorer la transparence de l'information sur les marchés et à la rendre plus accessible aux petits et moyens producteurs. Ceci à travers la modernisation de la plateforme existante Asaar, le renforcement de l'unité de suivi et d'analyse des prix de marché, ainsi que l'intégration de nouveaux outils TIC (applications mobiles, SMS, etc.) pour atteindre jusqu’à 200.000 utilisateurs.
S’agissant du second axe d’intervention, il vise à améliorer la valeur ajoutée des produits agroalimentaires, y compris les aspects sanitaires, afin d’aider les professionnels à accéder à de nouveaux débouchés tant nationaux qu’à l’export. Cet axe a pour objectif également d’améliorer la capacité des PME productrices et agro-industrielles à valoriser leurs produits via l'innovation. Quatre sous-programmes seront inclus, dont l’amélioration de la sécurité sanitaire des aliments (renforcement de la capacité de l'Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires) et la promotion des normes de qualité et des systèmes de certification. S’y ajoutent le renforcement des services de développement commercial et de soutien technique au secteur agroalimentaire (création de 2 centres d'innovation agroalimentaire) ainsi que le lancement d’un mécanisme de financement des projets d'innovation de PME et d'organisations de producteurs.
