Du beau monde a fait le déplacement vendredi dernier à Casablanca afin de prendre part aux travaux de la troisième édition du «Morocco Today Forum», rendez-vous annuel lancé par «Groupe Le Matin». Optant cette année pour la régionalisation comme sujet de réflexion, le Groupe a placé l’édition de cette année sous le thème de «Disparités régionales, Écosystème pour la concrétisation d'un développement harmonieux». Relançant les débats autour de ce chantier stratégique déterminant pour l'avenir du Maroc et de l’Afrique, le MTF 2018 a connu la participation de nombreux responsables et experts en administration du territoire. Venus du Maroc et d’Afrique, les participants ont été unanimes en ce qui concerne la lutte contre les disparités intra et interrégionales.
Donnant le coup d’envoi de cette rencontre, le PDG du Groupe le Matin, Mohammed Haitami, a rappelé que c’est la Vision Royale pour le co-développement qui inspire les thématiques abordées chaque année au MTF. Affirmant que l’objectif de cette conférence était de «braquer les projecteurs sur la régionalisation, en mettant, comme à l’accoutumée, le Maroc et l’Afrique au cœur de la mise en œuvre de solutions aux problématiques socio-économiques et aux attentes pressantes de populations désormais averties et connectées», le responsable a insisté sur la bonne gouvernance, la déconcentration et la planification stratégique comme moteurs de l’émergence économique. Des points auxquelles ont adhéré la majorité des intervenants lors de cette rencontre à dimension internationale.
Érigée en véritable modèle de gouvernance territoriale, la régionalisation avancée ambitionne le renforcement de la participation de la population locale au processus de prise de décisions. Pour atteindre ses objectifs, elle a besoin de surmonter plusieurs défis qui ont été d’ailleurs rappelés par les présidents de régions marocaines ainsi que par les maires et les ministres des autres pays africains participants. Dans ce sens, et après avoir exposé plusieurs expériences de régionalisation, aussi bien au niveau national que continental, les participants, dont le président de la région de Casablanca-Settat, Mustapha Bakkoury, le président du Conseil économique, social et environnemental (CESE), Nizar Baraka, et la vice-Premier ministre, ministre des Collectivités locales et des îles Éparses de la République de Maurice, FazilaJeewa-Daureeawoo, ont appelé à doter les régions de moyens financiers et humains pour mener à bien leurs missions.
Se voulant un espace d’échange et de partage comme l’ont bien souligné ses organisateurs, la troisième édition du MTF a connu également l’organisation de plusieurs panels traitant des questions relatives à la régionalisation. Consacré à la «Régionalisation et dévolution des pouvoirs, entre compréhension du concept et mobilisation des acteurs», le premier panel de cette édition a été l’occasion de relever les différents défis auxquels font face les 12 régions du Royaume. Mobilisation du génie des acteurs locaux et de l’intelligence collective de toutes les forces vives locales et régionales, innovation, meilleure gestion et maîtrise du temps lors de la mise en œuvre des différents projets régionaux ainsi que la promotion de l’effectivité et l’efficience des actions dans le cadre du principe de la reddition des comptes figurent en tête des priorités avaient conclu les participants à ce panel.
S’agissant du deuxième et du troisième panel, consacrés aux thématiques de «Régionalisation et stratégie ascendante : quel apport pour le citoyen ?» et «Compétitivité, la complémentarité des territoires et partage de la croissance», l’accent a été mis sur la place qu’occupe le citoyen dans toutes les politiques de régionalisation. Dans ce sens, les participants au deuxième panel ont insisté sur l’importance de lui fournir des services concrets, lui garantir la dignité, un environnement propice et rehausser son statut pour lui permettre de vivre en vrai citoyen. De leur côté, les participants à la troisième rencontre ont insisté sur l’importance de la capacité des «managers» des régions à les piloter et les promouvoir pour la réussite de la régionalisation avancée.
La culture avait également sa place dans le MTF. En effet, l’édition de cette année s’est distinguée, cette fois-ci, par l’organisation d’un panel consacré à la régionalisation en culture, où sont intervenus des spécialistes en la matière, notamment le président de la Fondation nationale des musées, Mehdi Qotbi, le docteur en ethnologie Faouzi Skali et l’initiateur et directeur du Festival Timitar, Brahim El Mazned. Soulignant la richesse patrimoniale matérielle et immatérielle des peuples, les participants ont souligné que le fait de rendre les régions autonomes et capables de gérer leur avenir culturel est une chose importante pour leur épanouissement et leur rayonnement culturel.
À noter qu'une édition spéciale consacrée au MTF sera publiée jeudi prochain par «Le Matin».
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