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Après l’apparition de l’épidémie chez le voisin algérien, le ministère de la Santé marocain confirme que le Maroc n’a enregistré aucun cas de choléra et assure avoir pris les mesures de précaution nécessaires en termes de renforcement de la vigilance, de la surveillance épidémiologique et de la notification et prise en charge immédiate d’éventuels cas de toxi-infection alimentaire collective (TIAC). Le ministère a également confirmé la mise en place des stocks adéquats de médicaments et des matériels médicaux nécessaires au traitement d’éventuels cas d’infection, ainsi que son soutien aux laboratoires hospitaliers dans le domaine du diagnostic des bactéries responsables du choléra. Pour faire face au risque de propagation de la maladie à travers les frontières terrestres et aériennes, la surveillance médicale a été renforcée, en particulier dans les aéroports recevant des vols de certains pays, qui connaissent des cas du choléra.
Un numéro de téléphone (0801 00 47 47) est disponible au profit des citoyennes et citoyens, voulant avoir plus d’informations. Contacté par «Le Matin», le professeur Jaafar Heikel, épidémiologiste spécialiste en maladies infectieuses et santé publique, a expliqué que la gravité du choléra n’est pas dans la capacité à traiter la bactérie. Une gestion rapide et coordonnée, la lutte contre la déshydratation et l'antibiothérapie permettent une issue favorable. Le risque réside plutôt dans le caractère très contagieux de la maladie et la capacité à gérer une éventuelle épidémie, des flux massifs de patients, et la nécessité d’une organisation hospitalière et épidémiologique optimale. De ce fait, le Pr Heikel recommande la mobilisation des moyens humains et matériels, notamment le besoin en médicaments et de coordonner avec le secteur privé, particulièrement les conseils de l'Ordre des médecins pour sensibiliser les cliniques et les médecins privés afin de participer à la lutte contre une éventuelle propagation de la maladie. Il faut savoir que le choléra est une maladie infectieuse diarrhéique contagieuse. Pour lutter contre sa propagation, il est primordial d’assurer l’hygiène individuelle et collective, le lavage correct et fréquent des mains et des aliments, veiller sur l’hygiène de l’eau de boisson, des toilettes et des salles de bains, ainsi que l'hygiène stricte hospitalière en cas de TIAC, recommande Pr Heikel.
Au Maroc, et grâce au Programme national de lutte contre les maladies transmises par l’eau, ainsi que les progrès significatifs réalisés dans le domaine de l’approvisionnement en eau potable, aucun cas épidémiologique de choléra n’a été enregistré depuis 1997. Du côté de l’Algérie, le ministère de la Santé, de la population et de la réforme hospitalière a informé dans un communiqué qu’à la date du 26 août, 56 cas de choléra ont été confirmés parmi les 161 cas hospitalisés depuis le 7 août 2018. Deux décès ont été enregistrés au niveau de la wilaya de Blida. Dans le même communiqué, le ministère de la Santé dément les propos attribués à son ministre par certains médias relatifs à l’élimination de l’épidémie dans les trois prochains jours, confirmant que les mesures nécessaires ont été prises à l’effet d’endiguer ce phénomène.
Les recommandations du ministère de la Santé
Le ministère de la Santé a envoyé une note aux différents directeurs régionaux les appelant à prendre un certain nombre de mesures préventives :
• Renforcement de la veille et de la vigilance épidémiologique en renforçant la surveillance des gastroentérites aiguës au niveau hospitalier et ambulatoire et déclarer les cas suspects, ainsi que l'instauration d'une surveillance syndromique des diarrhées aiguës dans les rassemblements de masse et la vérification systématique au niveau des points d'entrée par les services concernés des vols directs en provenance des pays touchés par l'épidémie.
• Renforcement de la sécurité sanitaire de l'eau et des aliments de consommation humaine.
• Préparation à la riposte contre la ré-émergence d'éventuels foyers de choléra, notamment en préparant les laboratoires hospitaliers, en prévoyant des unités d'isolement et de prise en charge des malades et en s'assurant de la disponibilité des stocks en médicaments nécessaires.
• Renforcement du conseil aux voyageurs en sensibilisant les personnes au départ à l'un des pays touchés quant aux moyens de prévention et aux signes de la maladie.
Safae Hadri (journaliste stagiaire)
