Le mastodonte gît au fond de l'eau, mais en surface la mer a continué de brûler : le naufrage du pétrolier iranien Sanchi pourrait provoquer une catastrophe écologique majeure en mer de Chine orientale. Le bâtiment, qui transportait 136.000 tonnes de condensats, des hydrocarbures légers, a sombré dimanche après avoir brûlé pendant une semaine à la suite d'une collision avec un cargo à environ 300 km à l'est de Shanghai. Plusieurs nappes de pétrole ont été découvertes près du site du naufrage du pétrolier et elles se sont étendues par rapport à la veille, a indiqué l'Administration nationale des affaires océaniques (ANAO) dans un communiqué.
L'accident constitue «le plus gros rejet de condensats dans la nature de toute l'histoire du pétrole», commente depuis l'Alaska Richard Steiner, un spécialiste des marées noires, qui suppose que la totalité de la cargaison a été soit brûlée, soit répandue en mer. «Vu le mauvais état de la coque après une semaine d'explosions et d'incendie, il est probable que tous les réservoirs aient été endommagés et que tous les condensats ainsi que le carburant se soient déversés», explique-t-il à l'AFP.
Même si seul un cinquième de la cargaison s'était retrouvé dans la mer, cela représenterait l'équivalent de la marée noire de l'Exxon Valdez, qui a dévasté les côtes de l'Alaska en 1989, ajoute l'expert. À la différence près que l'Exxon Valdez transportait du pétrole brut, pas des condensats. Difficile donc de prédire l'impact d'une telle quantité de condensats sur l'environnement marin, d'après le spécialiste, pour qui le «record» jusqu'à présent ne dépassait pas 1.000 tonnes.
