Menu
Search
Jeudi 25 Avril 2024
S'abonner
close
Jeudi 25 Avril 2024
Menu
Search
Accueil next Économie

Le cèdre du Liban en péril

Le cèdre du Liban en péril

Apparu dans les années 1990, un insecte qui hiberne dans le sol au pied des arbres menace les cèdres du Liban, emblème du pays. «C'est comme si un feu avait balayé la forêt», confie à l'AFP Nabil Nemer, entomologiste forestier, membre du comité de gestion de Tannourine. Pourtant, en février 2003, la FAO rapportait qu'un «ravageur qui dévastait l’emblématique cèdre du Liban est enfin maîtrisé après cinq ans de lutte». «Parmi les méthodes préférées de lutte contre ces ravageurs, Cephalcia tannourinensis, figure l’utilisation de pesticides biologiques respectant l’environnement», poursuit la FAO. «Toutefois, le manque de connaissances sur le cycle de vie de l’insecte, par exemple, le temps qu’il passe sous terre en hibernation avant d’émerger à nouveau pour s’accoupler, rend la planification d’opérations de pulvérisation difficile». 

À cette lacune dans la connaissance de la biologie de la mouche à scie sont venues s'ajouter la hausse des températures et la baisse des précipitations notamment dans la forêt de Tannourine, au nord du Liban située à 1.800 mètres d'altitude. Dans ce bassin, «le changement climatique est plus intense» que la moyenne mondiale, relève Wolfgang Cramer du réseau d'experts méditerranéens sur l'environnement et le changement climatique. En temps normal, cette espèce d'insecte qui aime le froid et l'humidité peut dormir sous terre dans «une petite loge» entre trois et quatre ans, avant d'émerger et de s'attaquer aux bourgeons. Mais «avec la sécheresse, cette larve est dérangée dans son micro-habitat», explique M. Nemer. Les insectes sont plus nombreux, sortent plus rapidement de terre et foncent pour se nourrir sur une proie idéale : les cèdres âgés de 20 à 100 ans, considérés comme «jeunes» dans l'échelle temporelle des arbres. Pour lutter contre ce phénomène, les autorités ont avec succès utilisé dès 1999 des insecticides propagés par hélicoptère. Mais depuis quatre ans, les larves sont de nouveau en croissance, et ce type d'intervention est désormais interdit au profit d'insecticides biologiques. Et pour ces forêts, la situation risque d'empirer. D'ici 2050, le pays s'attend à une hausse de la température comprise entre un et deux degrés. 

Lisez nos e-Papers