Le chef de l’OMS profondément préoccupé par les conséquences de l'intensification des combats autour de Hodeïda

Le directeur général de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus, s’est dit être «profondément préoccupé» samedi par l'impact que l'intensification des combats en cours autour de Hodeïda, aura sur la vie, la santé et le bien-être des 1,6 million de personnes vivant dans la ville, ses environs et sur l’ensemble des Yéménites. «Le port de Hodeïda est une bouée de sauvetage essentielle pour le pays : plus de 70% de tous les aliments, médicaments essentiels et fournitures de soins de santé transitent par ce port», a indiqué M. Ghebreyesus dans un communiqué. Il a ajouté que l’ONU se tient aux côtés de ses partenaires en appelant toutes les parties au conflit à protéger le port et à permettre son fonctionnement ininterrompu. «Nous appelons également toutes les parties à protéger les agents de santé et leurs installations contre les dommages, ainsi qu'à garantir un accès sans entrave aux équipes médicales qui cherchent à soigner les blessés», a précisé M. Ghebreyesus.
Les forces yéménites à l'aide de la coalition arabe ont pris le contrôle de l'aéroport de Hodeïda, tandis que le principal port du Yémen figure toujours aux mains des miliciens houthis, a relevé samedi le service de presse de l'armée. Dimanche, les protagonistes ont échangé des tirs d'obus près de l'aéroport et sur la route côtière, selon des sources militaires. Des tirs qui perturbent les lignes d'approvisionnement des forces progouvernementales. Le Conseil de sécurité de l'ONU a demandé jeudi que le port Hodeïda reste ouvert pour éviter une aggravation de la crise humanitaire. Arrivé samedi à Sanaa, l'émissaire de l'ONU pour le Yémen, Martin Griffiths, a appelé à la retenue et indiqué être en contact avec toutes les parties en conflit en vue de parvenir à une trêve.
Mais ses contacts avec les dirigeants rebelles ont été entourés d'une discrétion totale. Aucune indication n'a été donnée par les services des Nations unies ou les médias rebelles sur sa visite. En cinq jours, les combats ont fait au moins 139 morts : 118 rebelles et 21 soldats, selon des sources médicales. Dans cette guerre qui a fait près de 10.000 morts en plus de trois ans, la bataille de Hodeïda est la plus importante depuis une offensive en 2015 qui avait permis aux forces progouvernementales de reprendre aux rebelles plusieurs régions du Sud, dont Aden, la deuxième ville du pays où siège le pouvoir.