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La chenille légionnaire d'automne détectée en Asie

Jusque-là confiné en Afrique subsaharienne, la chenille légionnaire d'automne a été détectée pour la première fois en Asie où ce ravageur des cultures menace la sécurité alimentaire et les moyens de subsistance de millions de petits agriculteurs si aucune mesure n'est prise. Apparue en Afrique de l'Ouest en 2016, cette chenille de papillon s'est rapidement propagée en Afrique subsaharienne où elle a infesté les champs de maïs et de sorgho de 44 pays représentant plus de 22 millions de kilomètres carrés. Ce papillon peut voler jusqu’à 100 km par nuit et la femelle peut pondre 1.000 œufs au cours de sa vie. Fin 2017, la FAO avait lancé un programme de lutte qui s'étalera sur cinq ans pour une enveloppe de 87 millions de dollars.

La chenille légionnaire d'automne détectée en Asie

La larve de la chenille légionnaire d'automne, qui s'attaque aux cultures emblématiques de l'Afrique comme le maïs, le mil, mais aussi les cultures maraîchères et le coton, a été détectée pour la première fois en Inde, signalant ainsi sa propagation en Asie. La FAO a mis en garde contre le risque que représente ce ravageur sur les moyens de subsistance de millions de petits agriculteurs asiatiques qui cultivent environ 80% des terres agricoles. «La chenille légionnaire d'automne pourrait avoir un impact dévastateur sur la production de maïs et de riz d'Asie, les principales victimes étant les petits agriculteurs qui dépendent de leurs récoltes pour se nourrir et gagner leur vie. C'est une menace que nous ne pouvons ignorer», souligne Kundhavi Kadiresan, sous-directeur général de la FAO. Cette dernière rappelle que 200 millions d'hectares de maïs et de riz sont cultivés chaque année en Asie.
En juin dernier, la FAO qui avait lancé un appel de 23 millions de dollars pour renforcer sa campagne de lutte en Afrique avait alerté que ce ravageur pourrait causer de nombreuses souffrances liées à la faim, touchant ainsi 300 millions de personnes en Afrique subsaharienne. Ce montant devait financer une partie du programme de lutte qui s'étalera sur cinq ans pour une enveloppe totale de 87 millions de dollars. Dans le continent noir, cette chenille a déjà infesté les champs de maïs et de sorgho de 44 pays représentant plus de 22 millions de kilomètres carrés, soit la superficie de l'Union européenne, de l'Australie et des États-Unis tous réunis. Le 19 octobre 2017 à Abidjan, en recevant le Prix mondial de l'alimentation 2017, Akinwumi Adesina, le président de la Banque africaine de développement, en avait appelé les décideurs politiques, les organismes à but non lucratif, les entreprises et les universités à prendre «des mesures urgentes contre le légionnaire qui est un danger manifeste et bien réel». En début d'année, l'Organisation onusienne avait édité un guide pour faciliter l'identification de ce nouvel ennemi des agriculteurs africains. Le guide de la FAO recommande aux agriculteurs, à titre d'exemple, de contrôler l'état des cultures, en particulier la santé et les signes de présence de l'insecte et d'en observer le comportement. Par exemple : savoir où la femelle dépose ses œufs pourrait aider à déterminer les endroits où planter ses différentes cultures et prévenir la propagation. Le guide avertit que l'usage de pesticides est coûteux, que leur efficacité n'est pas garantie à 100% du fait de la résistance et des mauvaises techniques d'application. 

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