En Allemagne, les débrayages organisés dans les aéroports de Francfort – plus grande plateforme du pays –, Munich, Cologne et Brême, ont contraint l'Allemand Lufthansa à annuler «plus de 800 vols», soit un avion sur deux, affectant «environ 90.000 passagers». D'autres aéroports, comme ceux de Leipzig, de Hanovre et de Hambourg ont été touchés par ricochet. Eurowings, filiale du géant aérien allemand, est également concerné. Il s'agit là d'une grève «d'avertissement» ponctuelle du personnel des aéroports destinée à peser sur les pourparlers salariaux dans la fonction publique, qui doivent reprendre mi-avril. Cette tactique de négociation est classique en Allemagne, et dans certaines villes, les transports en commun, les crèches ou le ramassage des ordures sont aussi concernés et le seront au moins jusqu'au 15 avril.
Air France a estimé ses pertes à 170 millions d'euros en raison des sept jours de grève qui ont touché la compagnie depuis le 22 février.
Onze syndicats ont appelé mardi et mercredi à deux nouveaux jours de grève pour réclamer 6% d'augmentation générale. La direction réplique que la dynamique de croissance n'est pas assez solide pour accorder de telles revalorisations qu'elle chiffre à 240 millions d'euros par an. Le conflit social chez Air France coïncide avec celui qui paralyse à intervalles réguliers le transport ferroviaire français pour tenter de pousser le gouvernement à renoncer à sa réforme de l'entreprise publique SNCF et du statut des cheminots.