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Les Cités et gouvernements locaux d'Afrique débattent à Rabat de l’impact néfaste de la corruption sur le développement du continent

Les Cités et gouvernements locaux unis d'Afrique ont commémoré hier à Rabat la Journée africaine de la décentralisation et du développement local placée sous le thème «Lutter contre la corruption au niveau local : une voie durable pour transformer l'Afrique à partir de ses territoires». Organisé en collaboration avec l'Association des régions du Maroc et l'Association marocaine des présidents des conseils communaux, cet événement avait comme objectif de promouvoir les valeurs et les principes de la Charte africaine de la décentralisation, de la gouvernance locale et du développement local, à travers notamment la sensibilisation des élus locaux et des managers territoriaux à l'impact et aux effets néfastes de la corruption et des conflits d’intérêts sur la gestion des affaires locales, sur les populations, la justice et la paix sociales, et partant sur le développement durable.

La décentralisation marque la volonté des États africains de donner aux populations locales les moyens de gérer elles-mêmes leurs affaires, a indiqué vendredi à Rabat le secrétaire général des Cités et gouvernements locaux unis d'Afrique (CGLU-Afrique), Jean-Pierre Elong Mbassi. Intervenant lors de la célébration de la Journée africaine de la décentralisation et du développement local placée sous le thème «Lutter contre la corruption au niveau local : une voie durable pour transformer l'Afrique à partir de ses territoires», organisée par la CGLU, l'Association des régions du Maroc (ARM) et l'Association marocaine des présidents des conseils communaux (AMPCC), M. Mbassi a estimé que «la décentralisation constitue la deuxième indépendance des pays africains pour que ces derniers puissent gérer indépendamment et de manière effective leurs affaires locales». Tout en insistant sur le fait que la corruption porte préjudice à l'image des autorités locales et «affaiblit la confiance dans les autorités publiques», il a mis l'accent sur la nécessité de restaurer le respect et la confiance entre les élus locaux et la population en s’engageant à éradiquer ce fléau qui rend l’Afrique incapable de réaliser le développement escompté. M. Mbassi a également souligné que cette rencontre dédiée à la commémoration de la Journée africaine de la décentralisation a pour but de promouvoir les valeurs et les principes de la Charte africaine de la décentralisation, de la gouvernance locale et du développement local, à travers notamment la sensibilisation des élus locaux et des managers territoriaux à l'impact et aux effets néfastes de la corruption et des conflits d’intérêts sur la gestion des affaires locales, sur les populations, la justice et la paix sociales, et partant sur le développement durable. Pour sa part, le ministre de l'Aménagement du territoire national, de l'urbanisme, de l'habitat et de la politique de la ville, Abdelahad Fassi Fihri, a rappelé que le Maroc s'est engagé dans le chantier de la décentralisation, en tant que catalyseur de développement et garant de la lutte contre toutes les formes de corruption sur le plan local. Mettant en avant l'importance de la thématique de cette conférence, il a souligné la nécessité de travailler de concert afin de trouver des solutions adéquates au contexte africain, à même d'éradiquer la corruption qui freine le développement au niveau du continent. M. Fassi Fihri a aussi appelé à adopter une politique de gestion de proximité et à mettre en place des mécanismes susceptibles de lutter contre ce fléau, en particulier en matière d'urbanisme et de politique de la ville.
De son côté, le gouverneur directeur de la formation des cadres administratifs et techniques (DFCAT) au ministère de l’Intérieur, Abdelouahab El Jabri, a noté que si la lutte contre la corruption passe par l'opérationnalisation des dispositifs juridiques de lutte contre ce phénomène contreproductif et la répression des prévaricateurs, elle se concrétise aussi par l'accompagnement et la modernisation des structures de l’État et des collectivités territoriales pour hisser leur action au niveau d'efficacité et d'efficience attendu.
Il a, à cet effet, passé en revue les différents chantiers d'accompagnement initiés pour promouvoir un service de proximité efficace dont l'objectif est l'amélioration de la qualité des prestations et services dispensés par l'administration décentralisée, à savoir l'établissement d'un référentiel des emplois et compétences permettant une modernisation de l'administration territoriale et l’accompagnement des communes pour la mise en place de structures chargées de l'audit interne par le renforcement des capacités et la mise à disposition de la charte de l'audit interne, des guides techniques pour mener les missions y afférentes. S'y ajoutent la réalisation et la mise à disposition des outils méthodologiques et guides pour la promotion de la démocratie participative, avec notamment l’opérationnalisation des instances de l'équité, de l'égalité des chances et de l'approche genre et l'exercice du droit des pétitions, a-t-il poursuivi.
Le chef de la division des arts plastiques au ministère de la Culture et de la communication, Mohamed Benyacoub, a, quant à lui, estimé que cet événement constitue une occasion idoine pour examiner un sujet important traitant d'une problématique fondamentale qui freine le développement des pays africains. Il a, dans ce sens, plaidé en faveur de la promotion d'un système de décentralisation pour prévenir les différentes formes de corruption, soulignant l'importance de la culture dans la lutte contre la dépravation, en l’occurrence la culture africaine avec ses différentes créations littéraires et artistiques. M. Benyacoub a, aussi, indiqué que le ministère renforce sa présence sur le continent à travers l'organisation d'activités culturelles et artistiques en collaboration avec des pays africains, y compris dans le cadre d'expositions et de salons du livre, autant de manifestations qui apporteront certainement des acquis significatifs en termes de la coopération africaine, grâce aux valeurs que véhiculent la culture et l'art dans la lutte contre la corruption.
Pour leur part, les représentants de l'AMPCC et de l'ARM ont relevé qu'une décentralisation réussie aboutirait à une moralisation de la vie publique, tout en appelant à l'adoption de politiques financières tinant compte du nouveau mode de gouvernance des territoires, qui met le citoyen au cœur de la stratégie de développement national et donne un sens logique et légitime aux actions de moralisation de la vie publique nationale et locale. 

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