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Le bénévolat est une éthique de vie et un engagement personnel envers une action sociale. Une notion que l'entreprise commence à prendre en considération pour créer une relation humaine avec ses collaborateurs. Cette dynamique se traduit d'ailleurs par une augmentation du nombre d'entreprises qui placent ce type d’actions au cœur de leurs stratégies. Conscientes des enjeux qu’apporte le bénévolat ou le mécénat de compétences, à leur image, nombreuses sont les structures qui mettent sur pied des activités bénévoles au service du citoyen. Les formats de mobilisation sont légion. Du bénévolat au mécénat en passant par le pro-bono, les entreprises sont de plus en plus nombreuses à mettre sur place des programmes d’engagements à la carte permettant de fédérer leurs employeurs. Cette pratique, qui a gagné du terrain au Maroc comme dans le reste du monde, désigne l’implication des compétences professionnelles qui consacrent leur temps et leur énergie au service de projets à utilité publique.
Pourquoi les entreprises s'y mettent-elles ?
«Le bénévolat est avant tout un engagement social qui consiste à offrir un service ou une aide aux autres dans un désir de solidarité et de citoyenneté. Ce type d’activité est intéressant et d’une très grande valeur ajoutée pour le développement personnel et professionnel», explique Nadia Daher El Belghiti, vice-présidente d'une association dans un entretien accordé au «Éco-Emploi». En effet, au-delà d'être un acte de citoyenneté, le bénévolat permet de développer chez les collaborateurs un sens de générosité et de cohésion qui va de pair avec les valeurs de l'entreprise. Ainsi, «un collaborateur généreux qui met ses compétences au service des autres, est un collaborateur performant», témoigne un militant associatif.
Même son de cloche chez Mohamed Benouarek, expert en GRH, qui estime que «le fait d’impliquer ses collaborateurs s’inscrit dans le cadre d’une démarche d’implication intelligente, car elle permet de véhiculer les valeurs de solidarité et d’humanisme aussi bien en interne qu’en externe». La tendance chez les entreprises est toutefois de formaliser les habitudes d’engagement et de mobilisation afin de construire une politique de bénévolat cohérente ayant pour finalité l'augmentation de la performance en termes d’image de marque et de valeurs. «Au-delà du bien et bienfondé de ces actions solidaires, elles permettent de booster la renommée de l’entreprise qui est un capital immatériel crucial. Il devient impératif de s’inscrire dans cette dimension, pour ne pas dire cette course de bon “élève” vis-à-vis des autorités et de bon “parent” vis-à-vis de ses salariés», assure M. Benouarek.
La recherche d’un mode de fonctionnement qui inclut des actions de solidarité et l’intégration de la dimension humaine et collective dans ses choix économiques est devenue donc le pari de toutes les organisations tous secteurs confondus.
«Il s’agit d’une bonne cause qui sert à renforcer le rôle des citoyens et des entreprises dans la solidarité sociale. Ces activités solidaires cimentent les liens entre les collaborateurs, d’une part, et entre l’entreprise et son environnement, d’autre part. Quelle que soit l’intention, les retombées ne peuvent être que positives pour tous. La bonne cause rassemble ; tout le monde en profite», rassure M. Benouarek.
Attijariwafa bank, exemple significatif de bénévolat
Le groupe Attijariwafa bank, à travers sa Fondation AWB, représente un exemple distingué en termes de mobilisation d'actions bénévoles au service de la société. Ainsi, et grâce à une collaboration avec Injaz Al-Maghrib, le groupe s'engage à apporter un soutien de qualité aux jeunes porteurs de projets encadrés par l'association. En effet, plus de 423 collaborateurs du groupe sont mobilisés chaque année au profit de l’éducation entrepreneuriale des jeunes. La contribution des collaborateurs bénévoles du groupe Attijariwafa bank en 2017 a concerné 4.238 heures de formation dispensées dans le cadre de l’animation d’un ou plusieurs programmes de l’association Injaz Al-Maghrib, au profit de 8.834 jeunes bénéficiaires (collégiens, lycéens et étudiants universitaires), au niveau de 23 villes du Royaume. Cette dynamique créée par le groupe autour du bénévolat permet, entre autres, de cultiver une bonne cohésion d'équipe et un attachement renouvelé aux valeurs du groupe. D'ailleurs, le top management veille chaque année à honorer et valoriser ces collaborateurs en décernant des attestations de reconnaissance «Collaborateur responsable». Un geste hautement significatif qui ne peut que renforcer le sentiment d'appartenance envers le groupe.
Quelques principes fondamentaux du bénévolat d’entreprise
• Offrir gracieusement et généreusement ses services pour des causes sociales.
• Prendre l'initiative de collaborer en faveur d’une action sociale.
• Être créatif et trouver des solutions originales et innovantes à mettre en place dans le processus d'amélioration continue d'un projet agile.
• Avoir l’esprit de responsabilité vis-à-vis des engagements pris.
• Développer l’esprit de partage, de solidarité et de communauté.
• Faire preuve d’empathie et de respect envers l’autre.
• Faire preuve d’une bonne capacité d’écoute.
• Offrir le meilleur de ses capacités.
Entretien avec Mohamed Benouarek, expert international en gestion des ressources humaines
«Les actions de bénévolat servent à nourrir un système de valeurs chez les collaborateurs et à développer la fierté d’appartenance à l'entreprise»
Éco-Emploi : Le bénévolat gagne du terrain. Comment cette forme d’engagement est-elle perçue par les entreprises ?
Mohamed Benouarek : Les actions solidaires sont des actions à caractère social ou sociétal initiées par les entreprises et impliquant leurs collaborateurs. Il s’agit d’une forme d’engagement sociétal bénévole qui vise à booster le rôle de l’entreprise dans le cadre de la sphère RSE. Le fait d’impliquer ses collaborateurs s’inscrit dans le cadre d’une démarche d’implication intelligente, car elle permet de véhiculer les valeurs de solidarité et d’humanisme aussi bien en interne qu’en externe.
Le résultat n’est autre qu’une prise de conscience des collaborateurs des bonnes intentions de leur employeur ainsi que des valeurs qui l’animent. Il s’agit souvent d’actions mobilisatrices telles que les visites et aide aux orphelinats, maison des vieux, aides aux villages démunis, aide à la scolarisation des enfants marginalisés et/ou résidant dans des lieux lointains, encadrement des jeunes ou jeunes promoteurs, accompagnement
des start-up, etc.
Comment évaluez-vous ces actions ?
Ce sont des actions intelligentes et responsables. De telles actions sont des outils de marketing RH (à la fois en interne et en externe).
Elles permettent de cimenter les liens entre les collaborateurs, d’un côté, et entre les collaborateurs et leur entreprise, d’un autre côté.
Souvent, elles servent à nourrir un système de valeurs chez les collaborateurs et à développer la fierté d’appartenance à leur entreprise. La dimension sociétale en externe devient ainsi un levier social pour l’entreprise en interne. L’évaluation de l’impact des ces actions peut se faire via plusieurs indicateurs tel que le taux de participation des salariés à de tels événements. Les enquêtes d’engagements (EES) sont également des occasions intéressantes pour s’arrêter sur l’impact de ces actions de solidarité sur le capital humain et son attachement à l’entreprise.
S’agit-il d’un bon outil pour fidéliser les équipes ?
Tout à fait. Il s’agit d’une activité de team-bonding (et des fois de team-building) bien appréciée par les collaborateurs.
Ces derniers sont souvent fiers d’affirmer leur fibre sociale dans le cadre de telles actions solidaires. Les équipes sont fédérées ainsi autour d’une cause humanitaire et/ou sociétale qui transgresse tous les points de discorde interne qui pourraient exister entre les collaborateurs. Ils se retrouvent réunis autour d’un projet fédérateur qui réveille en eux la conscience qu’ils travaillent au sein d’une entreprise citoyenne bienveillante. Ceci non seulement fédère, mais
rassure également.
Est-ce un excellent moyen pour mettre en avant la responsabilité sociale et sociétale de l’entreprise ?
Sans aucun doute. Les formes d’expression de citoyenneté, responsabilité sociale et sociétale ne cessent de se démultiplier. Au-delà du bien et du bienfondé de ces actions solidaires, elles permettent de booster la renommée de l’entreprise qui est un capital immatériel crucial. Il devient impératif de s’inscrire dans cette dimension pour ne pas dire cette course de bon «élève» vis-à-vis des autorités et de bon «parent» vis-à-vis de ses salariés.
