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Quand la civilité fait défaut en milieu de travail

L’importance de la civilité et du respect mutuel en milieu de travail n’est plus à démontrer. Ces deux concepts constituent le fondement des relations professionnelles fructueuses et du bon climat de travail. Toutefois, il arrive que la civilité ne soit pas au rendez-vous. Des comportements d’incivilité, du genre impolitesses et attitudes non respectueuses, peuvent avoir des conséquences néfastes sur le bon déroulement du travail. Comment y faire face ? Quelques éléments de réponse avec Kawtar Kadiri, psychologue et psychothérapeute spécialisée en thérapies cognitivo-comportementales.

Quand la civilité fait défaut en milieu  de travail

Éco-Conseil : Quelles sont les conséquences de l’incivilité au travail ?
Kawtar Kadiri : La notion de civilité, aussi polymorphe soit-elle, se trouve au cœur du bon fonctionnement de tout groupement puisqu’elle se définirait comme étant un comportement qui contribuerait à maintenir les normes de respect mutuel attendues dans le milieu de travail. Ce comportement découle d’un certain nombre de principes, de règles et de repères préétablis, qu’ils soient explicites ou encore implicites visant le bien-être du groupe et des individus qui le composent. Il s’agit, entre autres, du respect, de la courtoisie et de la politesse. Il s’agit aussi de la capacité des personnes à respecter leurs limites. De ce fait, l’incivilité serait un manquement à toutes ces règles, ce qui peut avoir un impact très néfaste sur les relations professionnelles et sur le climat de travail. En d’autres termes, un comportement d’incivilité, type impolitesses et attitudes non respectueuses, contribue à la détérioration du climat du travail. C’est dire que l’incivilité rend difficile la vie en commun. Or rappelons-le, c’est la cohésion de l’équipe qui permet à l’entreprise de gagner en performance et en compétitivité dans un environnement incertain et concurrentiel. Autre conséquence à souligner : une altération de la santé physique et/ou morale des collaborateurs. Un comportement d’incivilité ne va pas sans compromettre l’équilibre personnel et déboucher, très souvent, sur l’absentéisme, des crises de nerfs, des attaques de panique, des dépressions, des burn-out, etc. 

Comment gérer de tels 
comportements ?
La gestion de ce genre de comportement est intimement liée à la gestion de fonds des managers au sein de l’entreprise ainsi qu’à la force psychologique des personnes et à leur capacité à s’affirmer face aux préjudices, pour pouvoir se mettre dans une dynamique constructive, réfléchie et aussi pour pouvoir porter un regard critique sur leur façon d’interagir avec les membres de la communauté collégiale. Ceci pointe l’intérêt majeur que doit porter le manager, à la gestion des incivilités, aussi bien externes qu’internes. Il faut aussi miser sur la qualité de la communication.  Cette dernière doit être basée sur des informations les plus objectives possible afin de porter un regard critique sur les faits. Ceci permettra la mise en place d’un milieu de travail pondéré et serein favorisant le développement des personnes et des groupes dans des conditions convenables. La gestion des incivilités évitera surtout l’installation de certaines pensées et croyances, parfois erronées et négatives, que cultive l'individu sur lui-même, sur l’autre ou sur la situation. Celles-ci peuvent générer un état de souffrance et un comportement névrotique (dépendance, phobies, TOC – troubles obsessionnels compulsifs) que la personne aura du mal à gérer. Prendre conscience de ce genre de distorsion est d’une importance capitale pour pouvoir gérer les émotions négatives qui en découlent et adopter un comportement sain et convenable face à une incivilité ou une frustration quelconque.

Quelle responsabilité du management face aux incivilités au travail ?
Les managers devraient engager les moyens nécessaires pour mettre en pratique les valeurs d’ouverture, de compassion et de compétition salubre, contribuant à un climat de travail sain et propice à la transparence de la part des individus. Ils ne doivent pas hésiter à faire appel aux professionnels pour pouvoir repérer la source du problème et les aider à mettre en place des solutions convenables. Ceci permettra de favoriser le respect mutuel et l’écoute active dénuée de tout préjudice. Ils devraient également renforcer positivement les personnes qui prônent les relations empreintes de considération, de dignité et d’équité envers les autres et ne pas s’arrêter à la sanction disciplinaire. 
Il est aussi recommandé de veiller à organiser des événements pour consolider l’esprit de groupe et la cohésion des équipes. La tendance, en ce moment, est au team building, consistant à mettre en place des activités entre collègues et en dehors du contexte professionnel. Une démarche qui permet d’améliorer l’efficacité de tous en optimisant la communication. Cette pratique permet ainsi de joindre l’utile à l’agréable et d’aborder des problèmes de fonds avec un esprit d’équipe nettement plus convivial tout en développant les valeurs collectives et les talents individuels tels que :
• Le dépassement de soi.
• La gestion du stress.
• L’accueil des nouveaux venants et leur intégration dans l’équipe
• L’adhésion à la culture d’entreprise. 


Propos recueillis par Najat Mouhssine

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