La classe moyenne grossit, les opportunités d'affaires aussi

L’Afrique a pratiquement tous les ingrédients pour séduire les investisseurs étrangers. À commencer par sa classe moyenne qui compte 350 millions de personnes aujourd'hui. Cette dernière devrait encore s'élargir dans les années à venir de manière soutenue. Ce qui devrait se traduire par l’éclosion de nombreuses opportunités d’affaires suite à l’expansion de secteurs d’activités comme les télécoms, les transports, la distribution et les banques. 
Selon l’étude de la Direction des études et des prévisions financières (DEPF) sur le développement des entreprises marocaines en Afrique (www.lematin.ma), les dépenses des ménages et des entreprises devraient progresser respectivement de 645 et 970 milliards de dollars d’ici 2025, pour faire des pays africains un méga-marché de 5.500 milliards de dollars. L’amélioration du pouvoir d’achat avec la montée de la classe moyenne devrait donc être synonyme d’une demande potentielle indéniable pour de nouveaux biens et services. Le secteur bancaire, par exemple, se développera inéluctablement dans le futur, eu égard au faible accès de la population du continent au système bancaire formel (seulement 20 à 30% actuellement). Des opportunités en or encore pour les banques marocaines qui poursuivent leur offensive sur ce juteux marché. Dans l’électricité, tout est à faire puisque l’Afrique a un gros potentiel dans ce secteur. Et oui ! Pas moins de 60% de la population rurale du continent n’a toujours pas accès à l’électricité. De plus, la montée des besoins de l’Afrique en énergie nécessiterait une valorisation de ressources énergétiques autres que le pétrole comme l’hydro-électricité, le gaz, le solaire et l’éolien. Des domaines où le Maroc cumule une expertise avérée qu’il pourrait facilement mettre à profit de nombreux pays dans la région. La distribution et l’agroalimentaire constituent également des filons en or. D’ailleurs, ce n’est pas pour rien que les mastodontes mondiaux de la grande distribution du calibre de Wal-Mart, SPAR ou encore Casino continuent de pousser leurs pions dans le continent pour déflorer des marchés encore vierges. L’Afrique se construit toujours. Son déficit en infrastructures est criant. Ce qui pousse les gouvernements du continent à recourir de plus en plus à des partenariats public-privé pour financer les projets. Des opportunités à la pelle donc pour de nombreuses sociétés d’ingénierie marocaines et opérateurs BTP. Autre atout, la croissance démographique du continent. Une aubaine à transformer en opportunités. Dans la plupart des économies africaines, la hausse de la demande intérieure est naturellement alimentée par le dynamisme démographique du continent. La population africaine a quasiment triplé entre 1980 (478 millions d’habitants estimés) et 2015 (1,2 milliard d’habitants estimés) et pourrait atteindre 2,1 milliards à l’horizon 2050, dont la moitié aurait moins de 25 ans.
L’Afrique affiche en effet une structure démographique jeune, avec environ deux cinquièmes de sa population âgés de moins de 14 ans, et près d’un cinquième (19%) de 15 à 24 ans. La population âgée de 25 à 64 ans s’est établie à 425,7 millions de personnes en 2015, soit 36,2% de la population totale. La population âgée de 65 ans et plus n’a représenté que 3,5% de la population totale en 2015. Le taux de croissance démographique annuel du continent s’est élevé à 2,5%, sur la période 1980-2015, et devrait se maintenir à 1,5% sur les 10 prochaines années.