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La cohésion de la majorité gouvernementale mise à rude épreuve

La solidité de la coalition gouvernementale est de nouveau mise à rude épreuve. Les composantes de la majorité n’arrivent toujours pas à dépasser les récentes déclarations de l’ancien SG du PJD, Abdelilah Benkirane, où il s’en était pris, de manière peine voilée, au président du RNI, Aziz Akhannouch. Pour sa part, le PPS parle «de réactions sans précédent et inappropriées, dans un non-respect total des missions constitutionnelles».

La cohésion de la majorité gouvernementale mise à rude épreuve
Ph. Archives

La majorité gouvernementale, composée de six partis politiques de courants opposés, résistera-t-elle à sa première grande crise ? Même les moins pessimistes en doutent. En effet, malgré la réunion des chefs des partis la composant, à savoir le Parti de la justice et du développement (PJD), le Rassemblement national des indépendants (RNI), Le Mouvement populaire (MP), l’Union socialiste des forces populaires (USFP), l’Union constitutionnelle (UC) et le Parti du progrès et du socialisme (PPS), à la suite des récentes déclarations de l’ancien chef du gouvernement et ancien secrétaire général du PJD, Abdelilah Benkirane, la coalition gouvernementale est toujours en mauvaise posture.

En effet, les attaques directes de M. Benkirane, formulées à l’endroit du président du RNI, Aziz Akhannouch, lors d’un rassemblement de l’organisation de jeunes de son parti, continuent de faire des vagues. Au doute qui plane qui le boycott du Conseil de gouvernement du 8 février dernier par les ministres RNI en signe de protestation contre les déclarations de l’ancien SG du PJD, s’ajoute leur absence lors du déplacement du Chef du gouvernement dans la région de l’Oriental, contrairement aux ministres des autres partis de la coalition. Un geste interprété par plusieurs observateurs comme une bouderie de la part des ministres du parti de la colombe. Mais c’est le récent communiqué du bureau politique du PPS qui a confirmé que la crise entre les composantes de la majorité est bien réelle. Publié mardi à la suite d’une réunion du bureau, le communiqué affirme que «le bureau politique du PPS a abordé les interactions négatives enregistrées récemment entre les composantes de la majorité, au point de susciter des réactions sans précédent et inappropriées, dans un non-respect total des missions constitutionnelles». Faisant allusion à l’absence des ministres du RNI du dernier Conseil de gouvernement, le parti de Nabil Benabdellah a exprimé son «rejet de cette pratique ne respectant pas les missions constitutionnelles». Tentant de son côté de rassurer l’opinion publique, le SG du PJD et Chef du gouvernement, Saâd Eddine El Othmani, a assuré mardi lors de la réunion du secrétariat général de son parti que «la majorité gouvernementale poursuit ses actions d'une manière normale». Dans un communiqué rendu public à l’issue de cette réunion, le SG du plus grand parti de la majorité a souligné que «vu la responsabilité nationale qu'il assume, le parti veille à la cohésion de la majorité et reste fidèle à ses engagements».

Officiellement, le RNI n’a toujours pas donné d’explication au sujet de ces accusations de boycott. Plusieurs de ses responsables, ainsi que d’autres issus des composantes de la majorité, avaient souligné que tout était rentré dans l’ordre suite à la réunion de la majorité tenue dans la soirée du 8 février. Des déclarations qui n’ont pas suffi pour calmer les rumeurs autour du sujet. Il faut aussi dire que la sortie médiatique du premier secrétaire de l’USFP, Driss Lachgar, n’a rien arrangé à la situation. Invité samedi dernier de l’émission «Une heure pour convaincre sur Medi1 TV», le chef de file des socialistes avait souligné que «les propos de Benkirane portaient d’abord atteinte à son parti». Pour lui, il est temps que M. Benkirane accepte de quitter son poste et de laisser M. El Othmani travailler tranquillement. Pour rappel, plus de deux mois après sa mise en place, la coalition gouvernementale ne dispose toujours pas d’une charte régissant les relations entre ses membres. Si ses composantes arrivent à dépasser leur crise actuelle, une charte sera élaborée dans les semaines qui viennent. En effet, selon plusieurs sources, une réunion de la coalition est prévue avant la fin de la semaine en cours. Elle sera consacrée aux récentes polémiques qui secouent ses composantes, mais également à la question de la charte de la majorité. 

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