Une collection d’instruments de médecine datant de l’époque musulmane d’Al Andalus

Sous le Haut Patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, l’exposition culturelle et historique sur Al Andalus musulmane poursuit son voyage à travers les villes du Maroc. Donc, après la Bibliothèque nationale du Royaume du Maroc à Rabat, c’est à la Faculté de médecine et de pharmacie de Fès (Université Sidi Mohammed Ben Abdellah) qu’elle effectue, actuellement, sa deuxième phase, sur l’initiative de la Fondation Sidi Mchich El Alami.
Autour de la thématique «Effluves de l’Andalousie musulmane», l’exposition présente toute une collection de pièces on ne peut plus singulières, dont certaines sont uniques dans le domaine de la médecine, que beaucoup de docteurs marocains et étrangers ont eu le plaisir de découvrir et d’apprécier. Sachant que la période de l’exposition a coïncidé avec l’organisation du sixième Congrès international de Fès sur l’histoire de la médecine «L’histoire de la chirurgie dans le patrimoine islamique». Ainsi, plusieurs conférenciers du Maroc et d’autres pays ont pris connaissance des instruments de chirurgie utilisés à cette époque par les musulmans et furent impressionnés par l’avancée qu’a connue cette science de la médecine à cette époque.
«Je suis très content de ce passage à Fès qui m’a vraiment réconforté, parce que l’exposition a été très bien accueillie, aussi bien par les étudiants de la Faculté de médecine que par les participants au Congrès venus d’une quinzaine d’universités étrangères de par le monde. Il y avait aussi une forte présence des autorités locales, ainsi que le président de la Qaraouiyine. Ils m’ont d'ailleurs tous félicité pour cette exposition et pour l’apport scientifique qu’elle apporte à tous ceux qui exercent dans le domaine. Il faut dire que la conférence autour de l’Andalousie musulmane nous a apporté énormément d’informations que nous ignorions, comme le premier médecin marocain, Abdellah Ketami, qui a eu son diplôme de médecine à la Qaraouiyine en 1207. C’est une information qui rentre dans l’histoire de la médecine et nous devons en être fiers», indique le Dr Mustapha Mchich Alami, président de la Fondation Sidi Mechiche El Alami.
Mais au-delà du secteur de la médecine, l’exposition présente également des instruments d’astronomie, des tableaux de conquérants, des peintures sur cuir, des manuscrits, des livres rares, des statues, des cartes géographiques… Des pièces et des objets de musée qu'il a fallu des décennies au Docteur Mustapha Mchich Alami pour les rassembler, avec le souci de faire connaître ce legs historique aux générations actuelles et futures.
«Cette aventure remonte à la fin des années 1940 et au début des années 1950, alors que j’étais étudiant à Paris et que je faisais des aller-retour entre la France et le Maroc, en passant par l’Espagne. C’est là où j’ai découvert le patrimoine architectural de l’Andalousie. Cette région dont je suis tombé amoureux et où je suis revenu à plusieurs reprises, notamment à Cordoue, Séville, Grenade et Madinat Azzahra. À travers mes visites répétitives, j’ai commencé à établir des relations avec des antiquaires pour leur acheter des pièces et objets qui ont une relation avec la civilisation d’Al Andalus», souligne le Dr Mustapha Mchich Alami dont les recherches ne se sont pas arrêtées en Espagne, puisqu’il a pu trouver à Francfort (Allemagne) un Institut de l’Histoire des sciences arabo-musulmanes, qui l’a beaucoup aidé à acquérir d’autres pièces et objets de cette exposition.
«Cet Institut, qui existe depuis plus de cent ans, m’a aidé à faire les astrolabes et les instruments de médecines de l’époque musulmane en Andalousie», précise le Dr Mchich Alami. C’est tout un legs historique inestimable qui émerveille tout visiteur par les apports scientifiques, philosophiques, artistiques et culturels d’Al Andalus à la civilisation humaine, mettant en exergue les relations étroites entre le Maroc et Al Andalus pendant huit siècles, ayant abouti à ce patrimoine extraordinaire.