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Matin Éco : À quoi répond la création de MeM by CGEM ?
Adil Zaïdi : MeM by CGEM, la 13e région, est une initiative de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), en partenariat avec le ministère chargé des Marocains résidents à l’étranger et des affaires de la migration, pour rassembler et fédérer les entrepreneurs marocains qui œuvrent à travers le monde. MeM by CGEM a été lancée il y a plus d’un an, en présence de 120 MeM, 120 entrepreneurs du Maroc et 120 représentants de l’administration.
Quel est le nombre d'adhérents à ce jour ?
Aujourd’hui, nous avons plus de 400 personnes inscrites sur notre plateforme, avec une forte représentation de la France et des États-Unis. Par ailleurs, sur les réseaux sociaux, nous sommes suivis par 2.000 followers avec des pics à 7.000.
Quels sont les secteurs les plus représentés ?
Nous ne disposons pas de chiffres exacts. Mais en Italie par exemple, les statistiques montrent que les Marocains représentent la première communauté étrangère dans l’entrepreneuriat. En outre, nous avons pu constater que nos MeM sont présents dans tous les secteurs de l’industrie (automobile, énergie, technologies médicales et biologiques...), des finances et des services. Nous constatons cependant que les plus jeunes ont investi majoritairement les nouveaux métiers de l’information (IT).
Quels sont les pays où MeM by CGEM concentre le plus ses efforts et pourquoi ?
Nous ne concentrons pas forcément nos efforts sur des pays en particulier, car nous comptons sur une expansion virale grâce à la Toile. Cependant, nous devons constater que l’identification des compétences marocaine est plus aisée dans certains pays, du fait de la taille de la population immigrée et du dynamisme des acteurs, notamment la France, la Belgique, le Canada et l’Espagne, pour ne citer que quelques exemples. Je précise que MeM by CGEM a également participé à des événements consacrés aux compétences marocaines des États-Unis des Émirats arabes unis, de l’Allemagne, etc. Objectif : concentrer les efforts d’identification des compétences marocaines à l’étranger et construire ainsi un réseau grâce à leur implication et leurs contacts.
MeM by CGEM avait promis de dévoiler ses indicateurs durant le mois de juillet 2018. Parmi ces indicateurs, le nombre d'emplois créés au Maroc et la taille des investissements générés par la diaspora marocaine à l'étranger dans le Royaume. Pouvez-vous nous les révéler ?
En fait, nous avions prévu l’organisation du Moroccan Business Bridge (MBB2) pour juillet 2018, le MBB étant la rencontre annuelle statutaire des MeM : cela permet de faire le point sur l’évolution du concept, de nous rencontrer et de définir les plans d’action grâce aux ateliers. Ce rendez-vous permettra de faire un bilan d’étape. Pour des raisons de calendrier spécifique à 2018, il a été décidé de reporter la tenue du MBB2 à l’automne 2018. Nous pouvons anticiper que le programme sera très riche avec plusieurs conventions de partenariat à signer, des actions structurantes à lancer et un état des lieux qui sera dressé. Mais il est préférable de laisser la primeur pour l’événement du MBB2. Il faut cependant préciser que la 13e région n’a pas pour objet unique ou même principal de pousser les Marocains du monde à investir dans le pays : c’est une des conséquences possibles et souhaitables. Le véritable objectif de la 13e région c’est de fédérer les MeM et d’aider à l’internationalisation de l’économie marocaine.
Quelles sont les actions menées par MEM by CGEM pour permettre aux MRE souhaitant investir au Maroc de mieux cerner les procédures ?
Tout d’abord, nos compatriotes à l’étranger éprouvent une réelle crainte vis-à-vis des relations avec l’administration et la justice. Ils sentent qu’ils sont en dehors des cercles de confiance. Les tenues de forums thématiques aux côtés du ministère chargé des Marocains résidents à l’étranger et des affaires de la migration aident beaucoup à vulgariser les procédures et les réglementations. Par ailleurs, la participation des spécialistes de la CGEM leur permet d’avoir des témoignages et d’être rassurés. De plus, s’ils en expriment le besoin, nous les accompagnons dans leur démarche. La CGEM, à travers ses 5 dimensions, peut leur apporter les réponses ciblées et localisées les plus adéquates. Maintenant, il faut donner une importance et une attention particulières aux décisions financières et d’investissement de nos compatriotes à l’étranger. Les chiffres existants sont éloquents : 65 milliards de dirhams de rapatriements de devises et 130 milliards de DH de dépôts bancaires l’an dernier. La 13e région est une région virtuelle unique qui couvre le monde entier. C’est un observatoire privilégié et aisé pour permettre à nos compatriotes d’étudier l’économie marocaine à partir de leur lieu de résidence. Elle leur permet d’avoir accès à des informations précises, utiles et crédibles. En même temps, les MeM rentrent dans le cercle de confiance du réseau des affaires du Maroc.
Avez-vous prévu d’autres mécanismes d’accompagnement ?
De manière opérationnelle, la 13e région est une plateforme numérique qui permet aux MeM de se connecter et d’avoir accès aux principaux services de la CGEM. Notamment l’enregistrement en ligne, un accès permanent à la galerie des MeM qui leur permet de disposer d'une vitrine pour leurs offres de produits et aussi d'utiliser l’application MeM business spécialisée dans l’échange économique électronique. Je précise que d’autres services spécifiques pour les MeM sont en cours de développement, à savoir l’accompagnement personnalisé pour leurs opérations au Maroc : investissements, commerce, partenariats et relations avec l’administration. Il s’agit également de la préparation de programmes de formation et de vulgarisation pour les opérations techniques et l’environnement au Maroc (banques, douane, CNSS, Centres régionaux d'investissement), du lancement des procédures d’assistances pour la défense des droits, des mises en contact privilégié grâce au réseau CGEM et la participation à des forums et des séminaires spécialisés. Enfin, un comité scientifique sera mis en place pour analyser les besoins et les attentes des MeM, assurer le suivi des actions et mettre en place des procédures et des services conjointement avec les partenaires de la CGEM.
En quoi consiste votre partenariat avec le ministère chargé des MRE ?
Deux conventions ont été signées avec le ministère. L’objectif étant de rassembler et fédérer les MeM dans la région virtuelle MeM by CGEM, cerner leurs besoins et attentes, réaliser les études pour mieux les connaître et participer aux actions communes pour l’inclusion des compétences dans l’économie du pays. En tout cas, ce partenariat est important pour les deux parties. Il permet à l’État de canaliser les sujets d’ordre entrepreneurial et les échanges d’affaires vers une institution représentative et crédible. Pour la CGEM, il est question d’accéder à une information économique de la diaspora et aux MeM dans les différents pays. Par ailleurs, dans le cadre du comité de pilotage et de suivi des conventions, nous travaillons actuellement sur des programmes et des packages pour encourager nos MeM à investir la 13e région. Ce travail se fait en tenant compte des attentes exprimées par les MeM et avec leur implication directe.
