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Le festival d'Essaouira Gnaoua musiques du monde (21 au 23 juin) continue de séduire son public et offre des moments magiques entre fusions, concerts intimistes et ateliers de création. Au programme samedi sur la scène Moulay El Hassan une belle prestation de la relève d'Essaouira avec les mâalems Said Boulhimas, Abdelmalek El Kadiri et Mohammed Boumazzough. Ce dernier joue à l'âge de 17 ans avec le mâalem Abdelah Gania puis d'autres mâalems ainsi que toute la famille Gania et Soudani, le groupe Tyour Gnaoua, le mâalem Abdeslam Alikkane et la famille Baqbo. Il détient le premier prix du festival des jeunes talents d'Essaouira. Le mâalem Abdelmalek El Kadiri a aussi remporté ce prix en 2007. Pour sa part, le mâalem Boulhimas est aussi lauréat de ce festival en 2006. Loy Ehrlich a choisi de travailler avec lui pour sa créativité et sa virtuosité. Après la relève Gnaoua, la scène Moulay El Hassan sera agréablement occupée par le collectif Benin International Musical (BIM) à 21h30 puis par le mâalem Hassan Boussou. Tous les deux se produiront ensuite en fusion des sons gnaoua et chants vaudou.
Benin International Musical est un collectif qui représente l’extraordinaire bouillonnement créatif de la scène musicale béninoise, héritière des rythmes vaudou. Leur rencontre avec le mâalem Hassan Boussou offrira sans doute une fusion des plus impressionnantes. Rythmes gnaoua et danses du culte vaudou offriront un retour aux sources, avec des sonorités pleines d’énergie. À 23h30, c'est le collectif américain Snarky Puppy qui se produira pour la deuxième fois lors de cette 21e édition. Il a déjà présenté le jeudi un concert d'ouverture en fusion avec le grand mâalem Hamid El Kasri où les sons de la batterie et du saxophone ont suivi le rythme des «krakebs». Basé à Brooklyn, Snarky Puppy est un collectif de fusion instrumentale composé de plus de 25 musiciens en rotation. Ses membres ont joué avec de grands noms tels que Erykah Badu, Snoop Dogg, Kendrick Lamar ou D’Angelo. Leur musique allie musique «white» et «black» américaine avec des accents et des influences du monde entier. Les membres sont originaires du Japon, d’Argentine, du Canada, de la Grande-Bretagne et de Porto Rico. Le groupe a été créé en 2004 par le compositeur et bassiste Michael League. Il réunissait au départ une joyeuse bande d’amis, étudiants à l’université de North Texas. Le groupe a remporté trois Grammy Awards : en 2014, meilleure prestation R&B pour leur interprétation de la chanson de Brenda Russell «Something» ; en 2016 et 2017, Grammy Award du meilleur album instrumental contemporain pour les albums «Sylva» et «Culcha Vulcha».
Pour la soirée de clôture, le Festival Gnaoua et musiques du monde présente aussi une fusion artistique des plus pointues avec le mâalem Hossam Gania. Fils de l’indétrônable feu mâalem Mahmoud Gania, le mâalem Hossam Gania jouera aux côtés de la révélation du jazz anglais le saxophoniste Shabaka Hutchings, le guitariste et bassiste français d’origine vietnamienne, le grand Nguyên Lê, le pianiste flûtiste attiré par les musiques maghrébines David Aubaile et le très prometteur Omar Barkaoui, un des batteurs marocains les plus doués de sa génération. «Une création marocaine, française et anglaise pensée par le Festival Gnaoua afin d’encourager le jeune Gania dans sa démarche artistique». Hossam Gania avait reçu le guembri des mains de son père, feu Mahmoud Gania en 2016 et a vu les plus grands mâalems et les artistes de renom fouler la porte de sa maison. Ouvert sur les rythmes du monde tout en ayant une parfaite maîtrise des traditions gnaouis, Hossam est doté d’une belle technique qu’il doit non seulement à son talent mais surtout à son acharnement et à sa rigueur.
André Azoulay: «Le concert d'ouverture de la 21e édition est l'un des plus beaux depuis la création du festival»
«L'ouverture de la 21e édition était exceptionnelle. Il y avait des fusions magnifiques. Le concert de Hamid El Kasri et Snarky Puppy est l'un des plus beaux depuis la création du festival», a déclaré au «Matin» André Azoulay, conseiller de S.M. le Roi Mohammed VI. «Cette capillarité et porosité entre artistes américains et gnaouas est magnifique. C'est l'un des messages forts que transmet le Maroc via le festival. Je trouve les messages du festival de plus en plus forts d'année en année», a-t-il conclu.
Programme de clôture
Scène de la Plage
20h30 : Africa United
21h45 : Mâalem Abdelkebir Kbiber
23h30 : Djamawi Africa
01h00 : Mâalem Mustapha Baqbou
Dar Loubane
23h00 : Mâalem Baalil
00h15 : Mâalem Mohamed Kouyou
Zaouia Issaoua
23h00 : Mâalem Abdenbi de El Faqir
00h15 : Mâalem Aziz Baqbou
DNES, Nadia Ouiddar
