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Conférence : Juan Manuel Bonet donne un aperçu particulièrement exhaustif de l’art espagnol

«Tradition et rupture : L’art espagnol du XXe siècle» était la thématique d’un brillant exposé prononcé par l’écrivain et critique d’art Juan Manuel Bonet. Et ce en marge de l’exposition «De Goya à nos jours : Regards sur la Collection Banco de España» accrochée au Musée Mohammed VI d’art moderne et contemporain.

Conférence : Juan Manuel Bonet donne un aperçu particulièrement exhaustif de l’art espagnol
La conférence a mis en relief l’importance de cette exposition composée de plus de 70 pièces, donnant un aperçu des plus complets sur l’art espagnol. Ph. Kartouch

Une belle entrée pour l’année 2018, ayant permis de rassembler tout un beau monde de professionnels, de passionnés et d’amateurs des arts plastiques autour de cette conférence sur les artistes espagnols faisant partie de la collection de Banco de España. «C’est une exposition exceptionnelle, car elle réunit des œuvres qui sortent rarement de leur lieu et à travers lesquelles nous pouvons mettre en contexte l’art espagnol», souligne Juan Manuel Bonet, directeur de l’Institut Cervantès dans le monde, qui a donné une analyse de tout ce cycle historique depuis le peintre Goya, à travers des œuvres réalisées durant cette époque qui a été marquée par une présence de peintres espagnols en Europe, notamment à Paris. «Goya, qui a vécu avec les Français et est mort en exil, était le peintre du changement de société, le témoin de guerre qui a vécu dans une Espagne tourmentée comme c’est décrit dans beaucoup de ses tableaux». La leçon de Juan Manuel Bonet a, aussi, mis le point sur le travail de plusieurs peintres ayant contribué à la concrétisation de la modernité artistique espagnole, dont la majorité est passée par Paris. «Il y avait un divorce entre l’Espagne moderne et les peintres espagnols». À ce propos, il a évoqué le parcours de Picasso qui a eu des disciples ayant pratiqué du cubisme grâce à lui. «Beaucoup de ces peintres, attirés par Picasso, ont évolué à Paris». Ainsi, en animant cette conférence, Juan Manuel Bonet a apporté beaucoup d’éclairage sur ce cycle vraiment crucial dans l’histoire de la peinture espagnole, à travers un panorama particulièrement exhaustif, où on peut noter aussi le rapport étroit de certains peintres marocains avec l’Espagne. Selon Juan Manuel Bonet, ce dialogue n’était pas d’un seul côté, puisqu’il y a eu même des artistes espagnols qui ont été influencés par le Maroc. Ainsi, cette conférence a mis en relief l’importance de cette exposition composée de plus de 70 pièces, donnant un aperçu des plus complets sur l’art espagnol, jamais exposé au Maroc jusqu’à aujourd’hui, et où Goya y est présenté comme l’artiste ayant le plus contribué à l’accomplissement de la modernité artistique espagnole, dont la construction se poursuit avec une sélection d'œuvres appartenant à la collection contemporaine. Toutefois, Juan Manuel Bonet a été très apprécié par l’assistance pour son exposé détaillé et très soigné. Soulignons qu’en plus des postes de directeur du musée Reina Sofia et de l’Institut d’art moderne de Valence qu’il a occupés, Juan Manuel Bonet a été commissaire de plusieurs expositions dont «Pintura contemporánea española», «Espagne Art abstrait 1950-1965», «El Surrealismo entre Viejo y Nuevo Mundo», «De Picasso a Dalí : Las raíces de la vanguardia española». Puis, commissaire, entre autres, de rétrospectives sur Pablo Picasso, Juan Gris, Giorgio Morandi, Henri Michaux, José Guerrero, Manolo Millares et Alex Katz.

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