Des leçons de la CNUCED pour le Maroc

La Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED) a publié, mardi, un rapport riche en enseignements pour le Maroc. Il s’agit du «Technology And Innovation Report 2018», qui est la quatrième édition de cette série lancée en 2010.
Ainsi, le Maroc, qui est cité par le document comme l’un des pays à revenu faible et intermédiaire où le nombre de demandes de brevets est important, a bien des leçons à y puiser. 
Il s’agit globalement du rôle déterminant des technologies de pointe dans l’atteinte des ambitieux objectifs de développement durable et des solutions aux problèmes économiques, sociaux et environnementaux du XXIe siècle. Il s’agit, en fait, de l’une des principales conclusions du rapport 2018 sur la technologie et l’innovation, sous-titré «Les technologies de pointe au service du développement durable».
«Les technologies de pointe offrent la possibilité de relancer la productivité et de mobiliser des ressources abondantes et, partant, d’en finir une fois pour toutes avec la pauvreté, de mettre en place des modèles de croissance plus durables et d’atténuer la dégradation de l’environnement des dernières décennies, voire d’inverser ce processus», a déclaré Mukhisa Kituyi, Secrétaire général de la CNUCED, à l’occasion de la publication de ce rapport. Et d’ajouter : «il faut que l’évolution technologique et l’innovation visent des résultats à long terme et profitables à tous, ce qui suppose une volonté politique et une coopération entre les pouvoirs publics, le secteur privé, la société civile et les milieux universitaires».
La CNUCED relève, dans son rapport, une convergence des technologies de pointe, qui passe par l’utilisation de plus en plus fréquente de plateformes numériques pour produire de nouvelles technologies combinées et qui fait évoluer de nombreux secteurs à un rythme accéléré.  L'organisation onusienne note aussi que la diffusion de ces technologies «est si rapide que la société et les décideurs pourraient bien être incapables de s’adapter aux changements radicaux qui l’accompagnent». Elle prévient que ces technologies peuvent aggraver les déséquilibres économiques, sociaux et technologiques existants, et creuser les inégalités. Pour relever ces défis, l’organisation recommande une action internationale concertée afin de développer les compétences technologiques et soutenir toutes les formes d’innovation dans les pays en développement. Elle invite les acteurs internationaux à plancher ensemble sur l’élaboration des réponses concrètes aux «graves» questions éthiques, environnementales, économiques et sociales soulevées par les technologies de pointe. Les auteurs du rapport ont montré, au moyen d’exemples, comment les technologies de pointe peuvent améliorer les conditions de vie dans les pays en développement.
Ils en ont cité quatre. Il s’agit de l’analyse des mégadonnées qui facilite la prise de décisions en cas d’épidémies mortelles ; dans les pays en développement, les imprimantes 3D sont utilisées pour produire des membres artificiels sur mesure et à moindre coût. De même, est-il ajouté, l’intelligence artificielle excelle par sa précision dans la lecture des scanographies et, de ce fait, rend les médecins disponibles pour la prestation de soins où la relation humaine est importante ; et les objets connectés permettent aux agriculteurs de surveiller l’état des sols et de décider du meilleur moment pour planter.