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Les coureurs déballent tout, Belmahi parle de coup monté

Les coureurs cyclistes marocains qui se sont retirés du Tour du Maroc ont fait un procès à la Fédération Royale marocaine de la discipline (FRMC). Ils ont dénoncé lors d’un point de presse organisé lundi à El Jadida la misère et la privation dont ils étaient victimes. Faux ! rétorque Mohamed Belmahi, président de la FRMC, qui dit avoir mis tous les moyens à la disposition des coureurs. Qui dit vrai et qui ment dans cette affaire ? Seule une enquête indépendante peut déterminer les responsables de cette situation.

Les coureurs déballent tout, Belmahi parle de coup monté
Ph. Seddik

La sortie médiatique des coureurs cyclistes ayant quitté le Tour du Maroc était très attendue par l’opinion sportive marocaine qui voulait des réponses à la question : pourquoi ce retrait en milieu de la compétition ? En effet, depuis vendredi, il n’est question dans les médias et sur les réseaux sociaux que de ce sujet. Et chacun y va de son interprétation et son jugement. Pour éclairer l’opinion publique, les coureurs ont brisé lundi le silence en tenant un point de presse à El Jadida.
Au tout début, Adil Jeloul, capitaine de la sélection nationale, a dénoncé les propos du président de la Fédération Royale marocaine de cyclisme (FRMC) qui a qualifié les coureurs de traîtres : «Quand on a décidé de se retirer, on savait qu’on allait être suspendus. La seule politique que connaît la Fédération est la répression pour faire taire tout le monde. Quand vous défendez les couleurs de votre pays et à la fin on vous traite de traître, c’est grave. On ne s’est pas retiré du Tour par plaisir, mais pas nécessité», a-t-il dénoncé.
Jelloul est allé jusqu’à annoncer que les coureurs allaient mettre fin à leur carrière si les choses ne s’améliorent pas. «Si les choses continuent ainsi, on préfère raccrocher et aller faire un autre job. Ça rime à quoi de toucher 70 DH par jour comme argent de poche ? On préfère aller faire autre chose que de continuer à faire ce sport». Pour enfoncer le clou, Jelloul a révélé que les coureurs participaient au Tour avec leurs propres vélos et non pas avec ceux de la Fédération, incapable, dit-il, de leur offrir un uniforme unique. De son côté, Soufiane Sahbaoui, vainqueur de la médaille d’argent aux Jeux de la francophonie, a révélé qu’il n’avait reçu aucune prime pour son exploit.

La contre-attaque de Mohamed Belmahi
Interrogé par «Le Matin» sur les accusations des coureurs, le président de la FRMC, Mohamed Belmahi, a assuré que les accusations des coureurs étaient infondées : «L'équipement, l’hôtel et la nourriture nécessaires ainsi que des primes d'encouragement ont été mis à la disposition des cyclistes», nous a-t-il indiqué. Et de poursuivre : «70 DH qu’ils mettent en avant n’est que l’argent de poche et rien d’autre. Ils ont une prime de 10.000 DH pour la participation au Tour. Et des primes en fonction des maillots qu’ils réussissent à endosser. Le maillot jaune à une prime de 100.000 DH, le maillot vert reçoit 40.000 DH, le maillot à pois 10.000 DH, le titre par équipe 25.000 DH et celui qui remporte une étape empoche 50.000 DH», nous a-t-il détaillé.
Belmahi a, en outre, souligné que la FRMC a acquis du matériel avant le début du Tour pour une valeur de 100.000 DH. Il a rejeté toute responsabilité de la Fédération dans ce qui s’est passé en assurant qu’il a offert tous les moyens aux coureurs. Il est même allé loin en accusant, sans le nommer, de tierces parties de ce qui est arrivé. Face à ces joutes verbales par médias interposés, le ministère de la Jeunesse et des sports, qui octroie une subvention annuelle aux Fédérations, doit diligenter une enquête neutre pour déterminer les vraies raisons de ce débrayage et prendre les mesures qui s’imposent. 

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