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«Cri de l’âme» pour raconter des événements politiques avec l’Aïta comme toile de fond

Parmi les films sélectionnés pour la compétition officielle de la 19e édition du Festival national du film à Tanger figurait celui de Abdelilah El Jaouhary «Cri de l’âme». Une production qui a été appréciée par beaucoup de critiques et professionnels du cinéma, vu la thématique abordée par le scénariste Othmane Achekra et le travail approfondi accompli par le réalisateur, son staff technique et artistique.

«Cri de l’âme» pour raconter des événements politiques avec l’Aïta comme toile de fond

Dans les débats qui ont suivi la projection du film à Megarama, Abdelilah El Jaouhary a indiqué que «Cri de l’âme» n’a pas été ressenti dans sa totalité, et ce, faute de conditions techniques appropriées. «Ce qui m’importe est l’avis du large public. Mais, j’ai vraiment été très content de travailler avec le scénariste Achekra. Car, depuis le début j’ai été séduit par son scénario et je l’ai travaillé avec amour», souligne le réalisateur du film «Cri de l’âme» dont les événements se passent dans les années de plomb où les activistes étaient le point de mire de la police. «J’ai voulu montrer comment ont été vus les militants de gauche qui se sont beaucoup sacrifiés pour leur pays». Cette tragédie a été écrite cinématographiquement en s'inspirant de l’Aïta, avec le choix, comme l’a précisé le réalisateur, de rester tout au long du film dans l’univers musical de l’Aïta et les mélodies de la région de Khouribga où se déroulent les événements 
de l’histoire.

Celle-ci se déroule au début des années 1970 où le jeune Driss, suite à des études philosophiques, se voit affecté en tant qu’inspecteur à Khouribga. Cette cité qui a, également, connu la présence et le militantisme de la gauche. Toutefois, la découverte du cadavre d’une fille va pousser le jeune inspecteur à mener une enquête, à travers laquelle il fera la connaissance de Cheikh Errouhani et de sa femme Cheikha Ezzouhra, par le biais desquels il découvrira l’art de l’Aïta. Donc, le rôle de Driss a été de trouver celui qui a assassiné la jeune blonde. Un mystère qu’il n’arrivera pas à élucider. En parallèle à cela, il y a une prise de position contre les militants de  gauche, les mal-aimés des autorités. 

Et là, on se trouve devant un combat entre la philosophie et l’autorité, puis avec l’Aïa qui évoque le sens de la sagesse et le principe de la fidélité. Car, ce genre musical représente lui-même une philosophie qui dérangeait les autorités. «Beaucoup ont cru que ce film a été soutenu par l'OCP, puisqu’il a été tourné à Khouribga. Nous n’avons eu aucun soutien du groupe OCP et aucune autorisation de sa part. Mais, il faut dire que le tournage s’est déroulé sans aucun problème, du début jusqu’à la fin. J’en suis très satisfait. Puis, avec Achekra j’ai été très à l’aise et nous avons mené le travail dans une bonne entente. D’ailleurs, nous souhaitons faire d’autres projets ensemble dans l’univers du patrimoine musical 
marocain. Mon rêve est de réaliser des films qui se complètent». De son côté, le scénariste a insisté sur le fait qu’en présentant son scénario, il a été question d’événements réels dans le temps et dans l’espace. «Pour moi, l’universalité se trouve dans l’identité du pays et le film doit montrer cette identité. 
C’est pour cela que j’estime concrétiser mes visions identitaires à travers mes scénarios». 


DNES à Tanger - Ouafaâ Bennani

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