Menu
Search
Vendredi 26 Avril 2024
S'abonner
close
Vendredi 26 Avril 2024
Menu
Search
Accueil next Économie

La croissance 2018 revue à la hausse, merci la pluie !

Bank Al-Maghrib, qui maintient inchangé son taux directeur à 2,25%, table sur une croissance du PIB de 3,3% en 2018, contre 3% annoncés en décembre dernier, à la faveur d'une récolte céréalière estimée à 80 millions de quintaux. Cette embellie ne profiterait pas au crédit comme espéré. Le soutien bancaire au secteur non financier augmenterait, en effet, de 4,5% en 2018 et 2019, contre 5% anticipés en décembre.

Bank Al-Maghrib a opté pour le statu quo. À l’issue de son conseil qui a tenu sa première réunion trimestrielle de l’année, le 20 mars à Rabat, l’Institut d'émission a maintenu inchangé son taux directeur à 2,25%. Il a toutefois revu à la hausse les prévisions de croissance du pays, tablant sur une augmentation du produit intérieur brut (PIB) de 3,3% en 2018, contre 3% annoncés en décembre dernier. 
Cette révision s’explique essentiellement par les dernières pluies et leur impact positif sur la campagne agricole. «Pour 2018, les prévisions de Bank Al-Maghrib, établies sur la base des données pluviométriques et de la situation du couvert végétal arrêtées au 10 mars, font ressortir une estimation de la production céréalière autour de 80 millions de quintaux et une hausse de la valeur ajoutée agricole de 2,3%. En parallèle, les activités non agricoles poursuivraient leur reprise avec un taux de 3,2%, ce qui amènerait la croissance globale à 3,3%», détaille la Banque centrale. 
En 2019, la croissance s’accélèrerait à 3,5% (au lieu des 3,6% estimés en décembre dernier) avec une amélioration de la valeur ajoutée agricole de 1,8% sous l’hypothèse d’une production céréalière de 70 millions de quintaux, et une augmentation de celle des activités non agricoles de 3,6%. Concernant le financement de l’économie, le crédit au secteur non financier a finalement terminé l’année 2017 sur une progression de 3,7% (au lieu de 4,5% prévu initialement) après 3,9% en 2016, recouvrant une décélération des prêts aux entreprises publiques et une accélération de ceux destinés aux entreprises privées et aux ménages. BAM explique qu’en 2017, les taux débiteurs se sont accrus en termes nominaux de 27 points de base (pbs) (après une baisse de 46 pbs en 2016), reflétant essentiellement une hausse des taux assortissant les prêts aux entreprises, notamment les facilités de trésorerie. À moyen terme, les conditions monétaires s’assoupliraient, en relation avec une accentuation de la dépréciation du taux de change effectif réel en 2018. 

«Tenant compte de ces réalisations et des perspectives à moyen terme de la croissance non agricole, sa prévision (le crédit au secteur non financier, ndlr) a été ajustée à 4,5% (contre 5% annoncés en décembre) en 2018 et en 2019», indique l’institution. Côté finances publiques, après un déficit de 3,6% du PIB l’année dernière, et compte tenu de l’ajustement budgétaire qui devrait se poursuivre, le déficit s’établirait en moyenne à 3,2% cette année et en 2019 (au lieu de -3%). 
Pour ce qui des comptes extérieurs, Bank Al-Maghrib revoit à la hausse les prévisions d’évolution du déficit du compte courant. Après -3,8% du PIB enregistré l’année dernière, le déficit du compte courant s’établirait autour de 4% en 2018 et en 2019, au lieu de 3,6 et 3,3% respectivement annoncés en décembre. Les nouvelles prévisions prennent en compte, entre autres, une accélération des importations (+7,1% en 2018), résultat notamment de l’accroissement prévu de la facture énergétique et des acquisitions de biens d’équipement. Cette évolution serait compensée par une entrée de 7 milliards des dons des pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG) en 2018 ainsi que la hausse des recettes voyages (+5,7% cette année et +5,2% en 2019) et des transferts des MRE (5% et 4,1% respectivement) notamment. «Dans ces conditions, et sous l’hypothèse d’afflux d’IDE équivalents à 4,4% du PIB en 2018 et à 3,5% du PIB en 2019, les réserves de change avoisineraient 257,3 milliards de DH en 2018 et 244,4 milliards en 2019, assurant ainsi la couverture de 5 mois et 26 jours et 5 mois et 17 jours respectivement d’importations de biens et services», pronostique la Banque centrale.
Par ailleurs, l’institut d'émission estime qu’à moyen terme, l’inflation atteindrait 1,8% en 2018 (après 0,7% en 2017), portée notamment par le relèvement des tarifs réglementés, et retomberait à 1,5% en 2019. L’inflation sous-jacente devrait, sous l’effet de la consolidation de la demande intérieure et de la hausse de l’inflation importée, se situer à 1,4% en 2018 puis à 1,9% en 2019.

Lisez nos e-Papers