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Cyril Ramaphosa prend les rênes du pouvoir

Moins de 24 heures après la démission de Jacob Zuma, Cyril Ramaphosa, chef du parti de l’ANC (au pouvoir), a été élu, jeudi, Président de l’Afrique du Sud lors d’un vote au parlement du pays, promettant de «ne pas décevoir le peuple».

Cyril Ramaphosa prend les rênes  du pouvoir

Dans une allocution suite à son élection en tant que candidat unique, Ramaphosa a indiqué qu’il souhaite travailler avec tous les partis politiques dans un esprit d’«unité» et de «patriotisme».
Le nouveau patron de l’Union Building, quartier général du gouvernement à Pretoria, s’est engagé de nouveau à combattre la corruption.
En réitérant son engagement au sujet d’une question, qui a été son cheval de bataille lors de la campagne pour le poste de chef de l’ANC, Ramaphosa se démarque nettement de son prédécesseur qui s’est englué dans des scandales politico-financiers à répétition depuis son arrivée au pouvoir en 2009. Le nouveau Président sud-africain devra étaler son programme d’action dans un discours sur l’état de la Nation qu’il prononcera vendredi au parlement. L’ANC s’est félicité de l’élection de Ramaphosa à la tête du pays, le qualifiant d’«homme capable de conduire le pays avec intégrité». 

Surnommé l’insubmersible pour sa capacité de survie face aux multiples tentatives de le déloger, le Président sud-africain, Jacob Zuma, a fini par succomber aux pressions, démissionnant du poste qu’il occupe depuis 2009.
Rappelé mardi par l’ANC, le parti au pouvoir en Afrique du Sud depuis 1994, Jacob Zuma a démissionné avec effet immédiat, ouvrant ainsi la voie à Cyril Ramaphosa, le nouveau patron du parti de Nelson Mandela pour prendre les rênes du pays. Élu à la tête du parti en décembre dernier, Ramaphosa devra prêter serment vendredi, un événement qui devra marquer le début d’une nouvelle ère pour un pays plombé depuis plusieurs mois par une incertitude politique aux retombées économiques et sociales très périlleuses. Zuma devient ainsi le deuxième président sud-africain qui démissionne après son rappel par l’ANC. En 2008, son prédécesseur, Thabo Mbeki, avait été forcé de quitter le pouvoir de la même manière dans le sillage de sa défaite face à Zuma dans une course acharnée à la tête de l’ANC en 2007. Dans une allocution télévisée suite à sa démission, Zuma a mis l’accent sur la nécessité de préserver l’unité de l’ANC. Sa démission intervient au terme d’une saga qui a tenu en haleine toute l’Afrique du Sud pendant près de deux semaines. Le refus de Zuma de se plier aux appels à son départ émanant des structures dirigeantes de l’ANC menaçait le parti de division.

La formation au pouvoir allait présenter, jeudi, une motion historique de censure contre Zuma. Une telle démarche, quoique soutenue par l’opposition, aurait, selon les observateurs, plonger l’ANC dans une nouvelle crise à l’approche des élections générales de 2019. Les divisions qui ont déchiré le parti durant les deux dernières années en raison des décisions jugées peu judicieuses de Zuma ont entrainé une dégringolade sans précédent de ce parti historique. Habitué à des victoires faciles dans toutes les opérations électorales qui se sont déroulées dans le pays arc-en-ciel depuis la fin de l’apartheid en 1994, l’ANC a essuyé de sérieux revers lors des élections communales de 2016, perdant le contrôle des grandes métropoles de Pretoria et Johannesburg. Le successeur de Zuma devra désormais se consacrer à la lourde tâche d’assainir une situation difficile dans lequel le pays se trouve, avec un chômage affectant plus de 27% de la population active et une pauvreté plombant presque la moitié de la population globale estimée à plus de 55 millions d’âmes. Jakkie Cilliers, de l’institut des études sécuritaires, estime que la première priorité de Ramaphosa sera d’éviter une nouvelle dégradation de la note souveraine sud-africaine. Une nouvelle dégradation de cette note devrait compliquer les perspectives de croissance économique, indique l’analyste. En novembre dernier, Ramaphosa avait dévoilé une nouvelle stratégie économique, une sorte de «New Deal», visant un taux de croissance de 3% en 2018 et de 5% en 2023. Ce plan a été jugé trop ambitieux d’autant plus que la Banque centrale du pays ne prévoit qu’un taux de 1,4% pour l’année en cours et 1,6% pour 2019. Le Fonds monétaire international est plus pessimiste, prévoyant une croissance de 1,1% en 2018. «Le renforcement d’une croissance durable et génératrice d’emplois s’impose comme la première priorité pour Ramaphosa», ajoute Cilliers, soulignant qu’une reprise économique rapide ne manquera pas de faciliter la mission du nouveau patron de l’ANC de resserrer les rangs du parti dans la perspective des prochaines élections. 
Abdelghani Aouifia

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