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Débat autour des problèmes d’adaptation du roman au cinéma

En dehors des projections cinématographiques, notamment les courts métrages «Je veux tes yeux» d’Imane Bessaih, «Assia» de Malika Zaïri et «Champs de batailles» d’Anouar Smaïn, puis les longs métrages «La belle et la meute» de Kaouter Ben Hania et «Lhajjate» de Mohamed Achaouer, la deuxième journée du festival a été marquée par l’organisation de la conférence autour du thème «Le roman et le cinéma».

Débat autour des problèmes d’adaptation du roman au cinéma

Plusieurs auteurs sont ont animé le débat lors de la conférence sur «Le roman et le cinéma», notamment le romancier et poète Saïd Mellouki et l’écrivain et scénariste Abdelilah Hamdouchi, avec la modération confiée à l’écrivain et poète Ali Azehhaf. À propos du sujet soulevé, tout le monde est d’accord sur le fait que l’écriture est antérieure au cinéma. D’ailleurs, comme l’a souligné Abdelilah Hamdouchi, les éléments du cinéma se trouvent dans l’écriture, comme l’histoire, les descriptions et les images du romancier, entre autres.

«Toujours est-il que certains cinéastes marocains prétextent leur éloignement de l’écriture marocaine en affirmant que cette littérature ne peut pas être transposée au cinéma ou encore qu’elle n’est pas au niveau souhaité par le réalisateur. De leur côté, les intellectuels marocains constatent que le cinéaste marocain n’est pas assez cultivé pour se pencher sur leurs écrits. Donc, la complexité de cette problématique réside dans le manque d’ouverture du cinéma sur les écrits des intellectuels pour donner une vraie image de la réalité marocaine. Ce qui fait que le spectateur sort avec une idée qui ne correspond pas à son vrai vécu, car les personnages ne sont pas racontés d’une manière réaliste», précise Hamdouchi qui, durant son expérience, a cherché à écrire un scénario avec des personnages réels que le public peut accepter et digérer.«Ce n’est pas aussi simple de réussir à faire fusionner la réalité et ce qui est culturel à travers des images cinématographiques. Encore plus quand il s’agit d’une comédie, avec des idées qui peuvent toucher le public tout en véhiculant des messages qu’on ne peut pas passer autrement. Car, pour moi, la meilleure manière de critiquer est d’introduire une dose de comique à travers un travail artistique, avec subtilité et intelligence».
De son côté, l’écrivain Saïd Mellouki a été on ne peut plus clair quant aux affinités qui existent entre le roman et le cinéma. «Ils se partagent même les genres et beaucoup de techniques. Dès le début du cinéma, pas mal de romans ont été adaptés à l’écran. Les écrivains ont énormément apporté au cinéma. On peut dire que ce dernier a toujours profité du roman». D’où, comme l’explique Saïd Mellouki, cette ruée vers les romans dans les pays qui possèdent une industrie cinématographique, surtout les bestsellers. Il y a même des maisons d’édition qui proposent leurs nouveautés aux cinéastes. Mais il reste quand même le problème de l'adaptation, afin de garder l’esprit et l’essence du roman, et celui de l'achat des droits d’auteur qui freine parfois le projet ou encore les conflits entre l’écrivain et le réalisateur».
En évoquant le scénario, tous les réalisateurs présents étaient d’accord sur le fait que celui-ci reste le maillon faible dans le cinéma marocain, du moment qu’on ne possède pas une institution dédiée à l’écriture du scénario, favorisant une créativité intense et pleine d’imagination, en plus de l'harmonie nécessaire entre le réalisateur et le scénariste. 

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