Les sociétés arabes et maghrébines connaissent aujourd'hui des évolutions importantes au niveau de leur système de valeurs, ce qui reflète la dialectique entre les valeurs traditionnelles et modernes, ainsi qu'entre les valeurs matérielles et spirituelles. C’est là le principal constat qui se dégage des travaux de la 9e édition du Forum de la pensée sociologique au Maroc initié par l’association «Les amis de la
sociologie».
Dans ce sens, l'ancien président du Conseil consultatif des droits de l'Homme, Ahmed Herzenni, a affirmé que plusieurs obstacles entravent l'évolution de la société marocaine, en particulier celui des ressources humaines, notant que le processus de transformation avance lentement et cela se reflète de façon directe sur la pensée, la culture et les valeurs. «Il ne s'agit pas vraiment de se débarrasser des valeurs traditionnelles et d'adopter des valeurs modernes, mais de la capacité des Marocains à s'adapter aux évolutions que connait le monde actuellement», a-t-il précisé, mettant l'accent sur le rôle de l'école dans la formation d'une nouvelle génération ouverte sur le monde les valeurs humaines universelles, des acteurs actifs et non pas de simples consommateurs, et ce, à travers l'adoption de nouvelles approches stimulant l'esprit d'entrepreneuriat, d'initiative et de créativité.
Pour sa part, le professeur de sociologie à l'Université Sidi Mohammed Ben Abdellah à Fès, Abderrahim El Atri, a estimé qu'il n'existe pas de société «figée», les sociétés humaines étant en constante évolution. «La société marocaine, à l'instar des autres sociétés humaines, a connu et connait une série de transformations», a-t-il fait savoir, estimant que les transformations de valeurs constituent l'évolution structurelle la plus importante qui impacte les différents volets de la vie sociale.
Et de souligner que le forum entend débattre des évolutions de valeurs au sein de la société marocaine, qui se manifestent à travers la violence et la contre-violence prévalant dans un certain nombre de domaines, ainsi que via certaines pratiques incompréhensibles, ajoutant que les thèses traditionnelles estiment que le Maroc est une société mixte ou composite. Pour Abderrahim El Atri, le temps est venu pour engager une réflexion profonde en vue de mieux comprendre la structure de la société marocaine, à travers les évolutions du système des valeurs.