Salaheddine Mezouar aura-t-il séduit ? Pour l’une de ses dernières sorties médiatiques avant les élections mardi prochain, le candidat à la présidence de la CGEM a mis les petits plats dans les grands. C'est devant un parterre de centaines de convives de marque, ayant fait le déplacement en début de soirée le 15 mai à Casablanca, que le duo Salaheddine Mezouar – Fayçal Mekouar a présenté son programme. Une véritable démonstration de force.
«Nous comptons proposer plusieurs mesures à intégrer dans la loi de Finances 2019, comme la création d’un fonds de garantie pour les besoins en fonds de roulement afin de renforcer la trésorerie des TPME, l'exonération de la TVA sur les biens d’équipements pour tout investissement, un engagement dans la réforme de la fiscalité locale et une révision du mécanisme de calcul de la taxe professionnelle», a-t-il annoncé.
Le programme comprend en effet, des mesures à court terme qui seront déployées les 6 premiers mois du mandat du binôme s’il est élu, en plus de mesures à moyen et long termes. Ces dernières concerneront le désenclavement de régions marginalisées, le positionnement sur de nouveaux relais de croissance, la lutte contre la concurrence déloyale, la simplification des procédures et l’amélioration de l’offre Maroc pour tous les secteurs et tous les acteurs. «Aujourd’hui, les métiers mondiaux du Maroc ont pris leur envol. Il faut continuer à les soutenir, mais il ne faut pas délaisser les autres secteurs tout aussi vitaux pour notre croissance. Il faut qu’ils bénéficient également d’une attention de la part du gouvernement», lance Mezouar. S’il appelle le gouvernement à déployer davantage d’efforts, le candidat reconnait que la responsabilité doit être partagée. «Nous ne serons pas dans une démarche purement de plaidoyer, doléances et réclamations. Nous avons une part de responsabilité que nous assumons.Nous comptons signer avec le gouvernement un pacte pour la croissance et l’emploi. Un pacte où chaque partie (privé, public et partenaires sociaux) aura des engagements, actions et responsabilités à assurer», martèle-t-il. Ce dispositif est d’une urgence capitale, selon lui, car l’heure est assez grave à l’en croire. Sur la période 2010-2017, plusieurs indicateurs ont perdu de leur vigueur. Les encours des crédits bancaires ont baissé de 8 points, les revenus de la classe moyenne de 0,2 point, le taux d’investissement national de 0,6 point et le taux des créances en souffrance a augmenté de près de 2 points. «Sur la dernière décennie, on a observé un réel affaissement économique, en particulier l’investissement domestique privé, créant une panne de confiance bien installée aujourd’hui. En parallèle, une vraie pression sociale monte en puissance dans les régions. Le secteur privé doit se prendre en charge et construire l’avenir main dans la main avec le gouvernement, car il n’y a pas d’autres alternatives pour relancer la machine. Le potentiel existe pour atteindre des taux de croissance supérieurs à 6%, à condition de travailler ensemble et de remettre le secteur privé au cœur de l’équation du nouveau modèle de développement économique et social», a-t-il déclaré devant un auditoire tout ouïe.
À cinq jours de l’élection du nouveau président de la CGEM, le duo Mezouar-Mekouar a, semble-t-il, réussi sa sortie. Mais rien n’est encore joué. «Un match, ça se gagne jusqu’à la dernière minute», tempère l'ancien joueur de basketball. Rendez-vous le 22 mai.