Menu
Search
Samedi 27 Avril 2024
S'abonner
close
Samedi 27 Avril 2024
Menu
Search
Accueil next Économie

En dépit des progrès, la transition verte doit s'accélérer

Suite à la publication du rapport 2017 de la Convention-cadre des Nations unies sur le changement climatique sur les investissements dans les énergies renouvelables qui montre qu'avec 160,8 milliards de dollars le solaire a dépassé les combustibles fossiles, le directeur du Programme des Nations unies pour l'environnement, la secrétaire exécutive de la Convention-cadre et le président de la Frankfurt School of Finance and Management ont publié une contribution commune dans laquelle ils soulignent qu'en dépit des progrès, la part des sources propres n'a représenté que 12,1% de l'énergie mondiale, soit une timide augmentation de 1,1% par rapport à 2016.

En dépit des progrès, la transition verte doit s'accélérer
Avec un total de 279,8 milliards de dollars investis dans les énergies renouvelables, 2017 a été la huitième année d'affilée où les investissements mondiaux dans les énergies renouvelables ont dépassé les 200 milliards de dollars. Ph. DR

Erik Solheim, directeur exécutif du Programme des Nations unies pour l'environnement, Patricia Espinosa, secrétaire exécutive de la Convention-cadre des Nations unies sur le changement climatique (CCNUCC), et Nils Stieglitz, président de la Frankfurt School of Finance and Management, ont réagi à la publication du rapport sur les tendances observées en 2017 des investissements dans les énergies renouvelables. Publié le 5 avril, ce rapport révèle qu'avec 160,8 milliards de dollars le solaire a dépassé les investissements réalisés dans les combustibles fossiles et le nucléaire, grâce notamment aux politiques des pays en développement (www.lematin.ma). Les trois signataires de la contribution mise en ligne sur le portail électronique de la CCNUCC indiquent que «le marché des énergies renouvelables continue de faire des progrès remarquables. L'année dernière a été la huitième consécutive durant lesquelles les investissements mondiaux dans les énergies renouvelables ont dépassé les 200 milliards de dollars». En dépit de cet indéniable progrès, les auteurs mettent l'accent sur le long chemin qui reste à parcourir pour atteindre les objectifs de l'Accord de Paris qui ambitionne de contenir le réchauffement planétaire entre 1,5 et 2 °C. Et pour cause : «en 2017, seulement 12,1% de l'énergie mondiale provenait de sources propres, soit 1,1% de plus qu'en 2016», notent-ils. Pour étayer leurs assertions, les responsables ont pris l'exemple de l'élimination progressive des subventions aux énergies fossiles, mais qui ont quand même atteint 60 milliards de dollars en 2016.

En 2015, l'Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) avait révélé que les taxes imposées aux énergies fossiles n'étaient pas à la hauteur de leur impact environnemental et n'influent que de façon limitée sur les efforts visant à réduire la consommation d'énergie, à améliorer l'efficacité énergétique et à encourager l'adoption de formes d'énergie moins nocives. Ce document révèle qu'en 2015 et en dehors des transports routiers, 81% des émissions échappaient à toute imposition et 97% d'entre elles étaient taxées à un taux inférieur à l’estimation du coût environnemental des émissions de polluants. Pire encore, le charbon, à l'origine de près de la moitié des émissions de carbone liées à l’énergie dans les 42 pays étudiés, «est presque partout l'énergie la moins taxée ou même pleinement exonérée». Sur ce chapitre, le rapport note que «si la couverture de la taxe carbone s’est élargie, passant de 1 à 6% entre 2012 et 2015, les taxations supérieures aux coûts climatiques concernent seulement 0,3% des émissions de gaz à effet de serre».

En revanche, le rapport fait état du progrès enregistré par certaines émissions dont la taxation dépasse le coût climatique. La part de ce type d'émission est passée de 46% en 2012 à 50% en 2015, et les impositions supérieures à 50 euros par tonne de CO2 couvrent 47% des émissions en 2015, contre 37% en 2012. «Les possibilités d'utiliser la fiscalité pour améliorer l'état de l'environnement et freiner le changement climatique sont encore considérables», avait souligné le secrétaire général de l'OCDE, Angel Gurria. Pour mémoire, le rapport qu'évoquent Erik Solheim, Patricia Espinosa et Nils Stieglitz indique que quelque 98 gigawatts de nouvelle capacité solaire ont été installés dans le monde en 2017, dépassant ainsi l'ensemble des autres sources énergétiques y compris les combustibles fossiles et le nucléaire.

Le niveau actuel d'électricité produite par les énergies renouvelables correspond à 1,8 gigatonne d'émissions de dioxyde de carbone évitées. Avec un total de 279,8 milliards de dollars investis dans les énergies renouvelables, poursuit le rapport de la CCNUCC, l'année dernière a été la huitième d'affilée où les investissements mondiaux dans les énergies renouvelables ont dépassé les 200 milliards de dollars. En 2017, l'énergie solaire, qui arrive en tête du classement, a bénéficié de 160,8 milliards de dollars d'investissements, soit une augmentation de 18% en comparaison avec l'année précédente. L'énergie solaire a représenté 57% des investissements dans les énergies, dépassant ainsi les 103 milliards de dollars dépensés dans la production de charbon et de gaz. Ces investissements ont permis d'installer quelque 98 gigawatts de nouvelle capacité solaire en 2017, dépassant ainsi l'ensemble des autres sources énergétiques, y compris les combustibles fossiles et le nucléaire. 

Lisez nos e-Papers