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Pour les députés, le gouvernement a favorisé la préservation des équilibres macroéconomiques aux dépens du pouvoir d’achat

Les députés de la Chambre des représentants ont débattu hier des conclusions du rapport de la commission des finances et du développement économique sur la mission exploratoire temporaire relative à la détermination des prix de vente au public des hydrocarbures. Les députés, aussi bien de la majorité que de l’opposition, ont reproché au gouvernement d’avoir opté pour des arbitrages en faveur du maintien des équilibres macroéconomiques aux dépens du pouvoir d’achat des citoyens.

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Les groupes parlementaires des partis de la majorité comme ceux de l’opposition au sein de la Chambre des représentants se sont relayés hier pour débattre en plénière du rapport de la commission des finances et du développement économique sur la mission exploratoire temporaire relative à la détermination des prix de vente au public des hydrocarbures. Les représentants de différents groupes ont pris la parole à tour de rôle pour interpeller le gouvernement sur les conclusions de ce rapport et formuler des recommandations à même de mieux encadrer le processus de libéralisation du secteur.
Les différents intervenants ont émis des critiques virulentes envers la politique de libéralisation des prix des carburants qui n’a pas été accompagnée, selon les députés, d’un plafonnement de la marge de bénéfice maximale à dégager par les opérateurs du secteur. «L’État a libéré les prix des carburants pour alléger les charges de la Caisse de compensation. Mais les opérateurs devaient fixer des marges de bénéfice acceptables en prenant en considération le pouvoir d’achat des citoyens. Ce scénario ne s’est pas produit et c’est à l’État aujourd’hui d’intervenir avec force pour rectifier le tir», a souligné Idriss Azami El Idrissi, président du groupe parlementaire du Parti de la justice et du développement au sein de la Chambre des représentants.
En effet, les différents députés de l’opposition comme de la majorité ont décoché leurs flèches vers le gouvernement l’accusant d’avoir opté pour des arbitrages en faveur du maintien des équilibres macroéconomiques aux dépens des équilibres sociaux et de la consolidation du pouvoir d’achat du citoyen appartenant aux classes pauvre et moyenne. «Au niveau des réformes engagées par le gouvernement et qui concernent le secteur économique, nous relevons une indifférence vis-à-vis de la protection du pouvoir d’achat des citoyens», note Mohammed Aboudrar, député du Parti authenticité et modernité.

Les parlementaires se sont par ailleurs interrogés sur les raisons derrière le retard accusé dans la mise en place des mécanismes de contrôle de la concurrence, en renforçant notamment le Conseil de la concurrence, dont le rôle est de veiller au respect de la loi sur la concurrence et la lutte contre toutes les pratiques anticoncurrentielles. «Pourquoi le gouvernement ne s’est-il pas attelé à mettre en place une instance publique qui serait en outre chargée du contrôle des prix des hydrocarbures et de fixer des tarifs plafonnés tout en mettant en place des mesures pour protéger le consommateur, à l’image de l’ANRT dans le secteur de la télécommunication ?» s’est exclamé Hanane Rihab, députée du groupe socialiste. Les groupes parlementaires se sont accordés à souligner la nécessité de revoir à la baisse la politique fiscale appliquée à ce secteur pour garantir la baisse des prix tout en examinant de près les différentes solutions envisageables pour maîtriser la volatilité des prix des carburants.

En réponse à ces critiques, Lahcen Daoudi, ministre délégué chargé des Affaires générales et de la gouvernance, a rappelé la conjoncture dans laquelle le gouvernement avait pris la décision de libérer les prix des carburants. Une conjoncture marquée par l’aggravation du déficit budgétaire qui avait atteint 7,2% en 2012. «Il fallait faire des choix courageux pour maintenir les équilibres macroéconomiques et encourager les investissements pour créer des postes d’emploi et dynamiser l’économie nationale», souligne-t-il.
Évoquant l’une des recommandations des parlementaires de baisser les impôts, le ministre a indiqué que cette démarche peut s’avérer hasardeuse dans la mesure où elle pourrait avoir des conséquences sur d’autres équilibres financiers et peut provoquer de nouveau une augmentation de la dette. «Il ne faut pas se leurrer, le Maroc demeure un pays émergent et ne dispose pas de grands moyens et les équilibres macro-financiers demeurent très fragiles», indique M. Daoudi.

Des propos soutenus par ceux de son confrère Aziz Rebbah, ministre de l’Énergie et des mines, qui a saisi cette occasion pour rappeler les programmes lancés par son gouvernement pour soutenir l’action sociale et le pouvoir d’achat des citoyens, parallèlement à la libéralisation des prix des carburants. Il s’agit notamment de la mise en place de la Caisse de l’entraide sociale, de l’augmentation du nombre de boursiers ainsi que de l’augmentation de 50% des budgets alloués à l’éducation et à la santé. 

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