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Samedi 04 Mai 2024
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Le développement territorial de la région au cœur des débats d’Al Mountada

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Le Cercle des patriotes «Al Mountada» a organisé, récemment à Tanger, une table ronde sur le thème «Développement territorial de Tanger et de sa région : vers quels nouveaux paradigmes ?» dans la ville du Détroit. Le sujet a fait l’objet d’échanges fructueux et pragmatiques ayant permis de mieux comprendre les enjeux auxquels fait face la région et d’identifier les leviers d’un développement harmonieux et inclusif en phase avec les aspirations des Tangérois. «Il est important de croire en l’industrie, mais aussi en le secteur touristique qui est très développé dans la région. D’autres secteurs, notamment le commerce et l'artisanat, qui représentent pourtant d’importants bassins d’emploi, ne sont pas priorisés par les politiques publiques et il conviendrait d’y remédier», a indiqué Omar Moro, président de la Fédération marocaine des Chambres de commerce. Et d’ajouter : «Les moyens de transport en commun, desservant les zones industrielles, sont des axes fondamentaux pour le développement territorial, cependant, ils restent défaillants».
Lors de son allocution, le président de la Fédération de l’automobile, Hakim Abdelmoumen, a attiré l’attention sur le fait que «ce n'est pas l'automobile qui va développer tout le territoire national» et que «d'autres secteurs pourraient être développés, par exemple le secteur de l’électroménager». «Les métiers mondiaux ne peuvent répondre à eux seuls à tous les problèmes, mais pourraient être considérés comme un modèle de développement». 

Pour Karim Cheikh, président du «GIMAS – Aéronautique», les efforts doivent être déployés dans le domaine de la formation, talon d'Achille du développement. Selon lui, aujourd’hui, les techniciens formés sont soit débauchés à l'étranger, soit par les entreprises concurrentes au sein de l’écosystème. De son côté, Mohamed Abdi, auteur d’un rapport sur les migrations pour le CESE (Conseil économique, social et environnemental), a affirmé que «le SMIC d'une ville est sa propreté et sa sécurité». «Tanger dispose de ce point de vue d’atouts majeurs : qualité de vie, infrastructures importantes et patrimoine valorisé. Par ailleurs, la région de Tanger est centrale sur la question migratoire. Face à la crise migratoire qui s’abat sur la méditerranée, le danger et les coûts de passage étant élevés par le couloir libyen, le passage obligé des flux migratoires par le couloir tangérois a fait que le Maroc n’est plus seulement un pays de transit, mais aussi d’accueil». Pour sa part, Rachid Taferssiti a plaidé pour un développement harmonieux du territoire et de la population, respectueux de l'environnement et du patrimoine. «L'enjeu est de faire du patrimoine un levier de développement. Toutefois, et même si le Tanger d'aujourd'hui dépasse mes rêves, l’on ne peut que déplorer la ruralisation de la ville». 

L’enseignant-chercheur Abderrahman Sedikki a, quant à lui, estimé que la question est de savoir comment concilier le développement et ses retombées pour les habitants. «C’est une partie qui est loin d’être gagnée, puisque les métiers mondiaux n’ont créé que peu d'emplois et c’est toute l’approche adoptée qui doit être changée. Entre le modèle français, centralisé et basé sur des champions et une croissance exogène, et le modèle italien, plutôt déconcentré, basé sur des entreprises réparties sur le territoire et une croissance endogène, le Maroc profiterait bien plus des avantages de ce dernier», a-t-il conclu. 

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