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Éco-Conseil : Comment l’avènement de la digitalisation a-t-il bousculé le monde de l’entrepreneuriat ?
Hassan Charraf : Sur les dix dernières années, il y a eu un engagement de la part de tous les acteurs, qu’ils soient publics ou privés au Maroc, qui proposent aux jeunes d’investir et d’entreprendre.
Des efforts qui commencent aujourd’hui à donner leurs fruits puisqu’on assiste de plus en plus à des initiatives de création d’entreprises et des envies d’entreprendre exprimées surtout par les jeunes. Pour répondre à votre question, je dirai que nous avons la chance d’opérer aujourd’hui dans un contexte caractérisé par la transformation digitale.
En effet, la combinaison entre cette envie d’entreprendre et ce grand défi de la transformation digitale peut offrir justement aux jeunes Marocains le champ d’expression le plus large possible.
D’ailleurs, quand on parle de la transformation digitale, on parle du Big Data, du Cloud, de nouvelles technologies, etc. Soulignons que la concurrence aujourd’hui est basée essentiellement sur l’information : celui maîtrise ces outils et données de l’information aura peut-être une longueur d’avance par rapport aux autres. Pour moi, la digitalisation est un champ qu’il faut investir quand on est dans l’entrepreneuriat. En tout cas, c’est un domaine qui offre beaucoup d’opportunités.
Il est clair que le digital offre de nouvelles opportunités aux futurs entrepreneurs. Comment en tirer profit ?
Pour en tirer profit, il faut d’abord développer certaines compétences jugées indispensables. En effet, les jeunes doivent être innovants, créatifs et dotés d’une certaine intelligence collective. Aujourd’hui, nous avons besoin de jeunes qui soient dans une forme de disruption c'est-à-dire dans une rupture positive pour pouvoir innover et créer des solutions afin de répondre aux besoins des différentes catégories. Je souligne aussi que les jeunes doivent être optimistes en percevant le monde comme une source d’opportunités.
Concernant l’intelligence collective, je dirai que le monde du digital appartiendra à ceux qui sauront travailler ensemble. Il faut qu’il y ait aussi des écosystèmes favorables permettant le partage des connaissances et des compétences entre les jeunes et les startups. Les compétitions, les business games, les hackathon sont, entre autres, des initiatives qui permettent de créer une grande dynamique pour générer de nouveaux business models et faire du digital un levier de performance pour l’entrepreneur.
Quelle place pour la formation et l’accompagnement dans ce sens ?
Que l’on soit dans le digital, dans l’intelligence artificielle ou dans toute autre nouvelle technologie, la formation n’aura de sens que si elle permet la transformation.
Si on veut investir dans le digital, il faut qu’on comprenne plusieurs choses. Il faut, à titre d’exemple, qu’on maîtrise les mots clés du digital et ses process, mais aussi qu’on s’ouvre sur les techniques de développement des applications, la vente sur internet et le e-marketing.
Ainsi, pour comprendre tout cela, le jeune aura sans doute besoin de se former et surtout de se faire accompagner. Le digital ne s’improvise pas, ça s’apprend. Pour entreprendre, il faut se former et il faut aussi savoir transformer. Soulignons aussi que l’une des clés de ce monde digital c’est l’agilité et la relation client. Un entrepreneur doit être en mesure de suivre les changements et d’être à l’écoute des besoins de ses clients pour y répondre instantanément.
Une opportunité pour tous !
Le digital est une opportunité qui s’offre aux jeunes pour améliorer leur employabilité, pour être prêts à de nouveaux emplois, mais aussi pour entreprendre et créer de nouvelles opportunités. En d’autres termes, le digital est une piste pour développer l’emploi, l’employabilité et l’entrepreneuriat. Je tiens à souligner aussi qu’aujourd’hui il y a des plateformes qui ne recrutent plus sur la base de diplômes, mais plutôt sur l’expérience et le développement informatique. Il est temps donc pour les jeunes qui souhaitent réussir dans la vie active d’approfondir leurs acquis en matière du digital et surtout de réfléchir à la bonne manière d’en tirer profit et d’évoluer.
