De nouvelles règles régiront désormais la copropriété des immeubles bâtis. En effet, le décret n°2.17.354 portant application de la loi n°18-00 relative au statut de la copropriété des immeubles bâtis entre enfin en vigueur. Publié au premier Bulletin officiel du 5 janvier 2018, le nouveau texte a pour objectif de définir un règlement type de la copropriété afin de faciliter la tâche aux copropriétaires et de leur permettre de l’utiliser dans la gestion et l’administration des parties privatives et communes.
Syndicat de copropriété
Le décret n° 2.17.354 s’est également intéressé à la gestion du syndicat de copropriété. Administré par l’assemblée générale et géré par un syndic et son adjoint, le syndicat doit tenir son assemblée normale une fois par an au minimum dans un délai ne dépassant pas les 30 jours après la fin de l’année en cours. Cette réunion peut se tenir au sein du bâtiment concerné ou dans un périmètre ne dépassant pas le territoire de l’arrondissement dont il relève, précise le décret. S’agissant de la gestion de cette structure, le nouveau texte précise que l’assemblée générale reste le seul organe décisionnel de la copropriété. Quant au syndic et son adjoint, ils doivent répondre à certains critères cités par l’article 38 dudit texte. Disposant d’une adresse de correspondance, ils doivent également disposer d’un casier judiciaire vierge en ce qui concerne les faits portant atteinte à l’honneur, à la dignité ou à la probité. Dans le cas des personnes morales, elles ne doivent pas faire l'objet d’un redressement ou d’une liquidation judiciaire.57% des Marocains préfèrent vivre dans le cadre de la copropriété
La secrétaire d’État chargée de l'Habitat, Fatna Lkhiyel, a indiqué, jeudi à Rabat, que plus de 57% des Marocains préfèrent vivre dans le cadre de la copropriété, suivant une étude réalisée par le ministère de l'Aménagement du territoire national, de l'urbanisme, de l'habitat et de la politique de la ville.
Intervenant lors d'une conférence organisée par le secrétariat général du Conseil national de l'habitat, sous le thème «Habitat en copropriété au Maroc : espace, vécu et liens sociaux», Mme Lkhiyel a affirmé que sur la base de cette étude et en étroite concertation avec les professionnels, le ministère a œuvré à l'élaboration du cadre juridique nécessaire pour l'habitat dans le cadre de la copropriété. Elle a noté que cette conférence a pour but d'étudier ce mode d'habitat, en vue d'identifier le rôle que le ministère pourra jouer en termes de préparation de l'espace, d'accompagnement juridique et d'amélioration de cette copropriété, en coopération avec tous les acteurs.De son côté, le secrétaire général du Conseil national de l'habitat, Mohamed Kassou Ouali, a mis en avant le choix du thème de cette conférence, qui a pour objectif l'étude des interactions sociales occasionnées par ce type d'habitat, en termes d'adaptation au vivre ensemble, d'aptitude à la cohabitation et à la gestion des espaces communs. Avec l'accroissement de la demande de copropriété dans différentes villes et agglomérations du Maroc, il est opportun d'évaluer dans quelle mesure la législation contribue à l'amélioration du paysage urbain du Royaume et à la consécration d'une culture de la cohabitation, ce qui nécessite une étude du sujet à travers les aspects sociologique, culturel, technique et juridique, a-t-il ajouté.
Pour sa part, le professeur à l'Institut national d'aménagement et d'urbanisme (INAU), Mohamed El Ouagari, a abordé le thème de la «Copropriété immobilière entre droit et pratique», notant que la réglementation juridique de la copropriété se développait progressivement, surtout ces dernières années. La législation relative à la copropriété est récente au Maroc, explique le professeur, ajoutant que l'article 126 du Dahir du 2 juin 1915 est le premier texte législatif à réglementer la copropriété des immeubles divisés par appartements. Cette conférence, qui s'inscrit dans le cadre du cycle «Les jeudis de l'habitat», a abordé des sujets tels que «La copropriété et les transformations sociales au Maroc» et «De l'habitation vers la cohabitation» et «Quel rôle pour l'architecture ?» La conférence a connu la participation de représentants des départements ministériels concernés, d'institutions, d'entreprises publiques et privées, d'associations et fédérations professionnelles, d'élus locaux, de professeurs universitaires et de représentants de la société civile.