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Écosystèmes IMME : La cellule d'animation attendue pour ce mois de mars

L’opérationnalisation des écosystèmes des industries mécaniques, métallurgiques et électromécaniques (IMME) accuse du retard. Motif : la cellule d'animation, qui doit accompagner les porteurs de projets à intégrer les différents écosystèmes, n’a pas encore vu le jour. Son installation ne sera effective qu’en ce mois de mars, avec un an de retard, déplore la profession. Résultat : les objectifs fixés lors de la création de ces écosystèmes ne seront pas atteints comme prévu en 2020.

Écosystèmes IMME : La cellule d'animation attendue pour ce mois de mars

Les écosystèmes des industries mécaniques, métallurgiques et électromécaniques n’atteindront pas leurs objectifs à l’horizon 2020. Motif : la procédure de mise en place de la cellule d'animation, qui doit normalement accompagner les porteurs de projets à intégrer les différents écosystèmes, a pris du retard. «Nous prévoyons de signer la convention de sa création très prochainement et son installation effective aura lieu en ce mois de mars, avec bien entendu un an de retard. Si nous avons signé les écosystèmes, c'est que nous pensions atteindre les objectifs convenus. Ceci dit, le secteur connait des moments difficiles et nous démarrons avec un an de retard», déclare au «Matin-Éco» Abdelhamid Souiri, président de la Fédération des industries mécaniques, métallurgiques et électromécaniques (FIMME). «Si les objectifs ne sont pas atteins en 2020, nous espérons qu'ils le seront un an plus tard», renchérit-il. La profession affirme avoir entrepris, depuis septembre 2017, une multitude d’actions de communication autour des écosystèmes IMME, et ce, à travers l'organisation de plusieurs plénières. Depuis la signature des contrats de performance en mai 2016 entre la corporation et les ministères de l’Industrie et des Finances, à peine trois projets ont été déposés pour les écosystèmes mis en place. «Il s’agit d’un projet pour l'écosystème naval, un autre pour le cuivre et un troisième pour l'aluminium», indique Souiri.
Rappelons que les écosystèmes concernent trois filières du secteur : la valorisation des métaux cuivre et aluminium, les nouveaux métiers «machines agricoles et bicyclettes» et le travail des métaux. Avec ces écosystèmes, la profession espère relever les défis qui se présentent au secteur, notamment la forte concurrence à laquelle sont exposées les entreprises en raison des surcapacités mondiales d'acier. Il s’agit également de développer les filières en aval, améliorer la culture d’innovation et l’export et réduire le déficit chronique relevé au niveau des échanges commerciaux (30% du déficit commercial industriel). Les écosystèmes permettront par ailleurs de mettre à profit les innombrables opportunités qui s’offrent au secteur, dont le développement des marchés applicatifs des IMM, la croissance de la demande des marchés cibles à l’export pour des produits IMM maîtrisés par l’industrie nationale, ainsi que l’existence d’un potentiel de substitution des produits importés par la valorisation de matières premières locales issues du recyclage. 

Si tout va bien, la profession espère générer 1,7 milliard de dirhams de valeur ajoutée additionnelle et engranger pas moins de 11 milliards de dirhams de chiffre d’affaires d’ici 2020. Autres impacts attendus : la création de pas moins de 13.340 emplois et l’injection de 2 milliards de dirhams d’investissement. Le tout assorti de la réalisation de 2,3 milliards de DH de gain en termes de balance commerciale. 
Pour accompagner le développement du secteur, un soutien adapté sera apporté aux entreprises, à travers l'appui à l'investissement via le Fonds de développement industriel et d’investissements (FDII), un accès plus aisé au foncier (57 hectares destinés au secteur) et la mise en place d'une offre de formation couvrant l’ensemble des besoins des écosystèmes. L’accompagnement comprendra également la création d’un dispositif réglementaire de traçabilité de l’origine et des transactions des déchets de métaux, la régulation des exportations des déchets de métaux, ainsi que la mise en place de mesures favorisant l’intégration locale dans les grands projets publics. Le déploiement de l’écosystème «valorisation des métaux cuivre et aluminium» devra favoriser un développement plus accéléré de la filière qui s’opèrera à travers la structuration et la professionnalisation du circuit de collecte, le développement d’une industrie de transformation des déchets en demi-produits pour une substitution aux importations et l’amélioration de la compétitivité des industries en aval. L’écosystème répondra ainsi aux défis qui se posent encore aux activités de la filière dont la disponibilité d’une matière première locale compétitive, le coût élevé des demi-produits en cuivre et aluminium ainsi que la prépondérance de l’informel dans le circuit de collecte de déchets. 
Dans l’industrie des bicyclettes qui recèle un potentiel en or (marché américain et européen estimé à près de 40 millions de vélos par an, tendance à la délocalisation des unités de production), l’objectif est de favoriser l’industrie d’assemblage et autres produits sportifs à dominante métallurgique et d’accompagner les industriels marocains pour la fourniture des intrants. 
La montée en gamme de l’industrie des machines agricoles, quant à lui, devra aboutir à positionner le Maroc comme hub pour la fourniture de machinisme agricole en Afrique (tracteurs) et à appuyer la croissance des entreprises nationales de fabrication du matériel d’accompagnement de l'agriculture. Pour la profession comme pour le département de l’Industrie, des opportunités jugées «intéressantes» s’offrent à cette industrie : croissance de la demande africaine en machines agricoles, forte dynamique de délocalisation de la production et synergie avec l’industrie automobile. 

Enfin dans la filière «travail des métaux», l’écosystème se fixe pour objectifs de renforcer l’outil industriel et l’expertise technique des PME, d’accompagner les entreprises pour répondre aux exigences, en termes de qualité des différents marchés applicatifs, et d’assurer une meilleure contribution de cette filière aux grands projets publics. 
Les IMME comptent aujourd’hui quelque 1.980 entreprises et emploient plus de 450.000 personnes. Le secteur assure une production de 35 milliards de dirhams et pèse pour près de 20% des investissements industriels. 


Entretien avec Abdelhamid Souiri, président de la FIMME

«Les difficultés d’accès au financement et aux crédits de fonctionnement brident la croissance du secteur»​

Le Matin-Éco : La FIMME a signé des contrats de performance avec des objectifs ambitieux à l’horizon 2020. Comment la profession entend-elle diversifier ses débouchés pour électriser ses performances ?
Abdelhamid Souiri
: Effectivement, les écosystèmes qui ont été créés ont pour objectif de redynamiser le secteur, dans le cadre du Plan d'accélération industrielle (PAI). À travers l’opérationnalisation de ces écosystèmes, de nouveaux métiers apparaitront. Je peux citer ainsi l'industrie navale, les machines agricoles, l'industrie du cycle et la valorisation des déchets d’aluminium. Il y a aussi la participation de notre secteur aux projets à l'export en Afrique, où, d'ailleurs, quelques entreprises sont déjà présentes.  

Quelles sont les spécialités sur lesquelles vous misez le plus pour doper la croissance du secteur ?   
Il y a plusieurs spécialités dont le développement permettra d’insuffler une réelle dynamique de croissance au secteur. Je citerai ainsi la maintenance industrielle qui participera aux écosystèmes de grands donneurs d’ordres du calibre du groupe OCP, l’Office national des chemins de fer (ONCF), l’Office national de l’eau et de l’électricité (ONEE) ou encore l’industrie automobile. À cela s’ajoutent les énergies renouvelables, éolienne et solaire, pour la partie construction métallique. Cette dernière participera aux projets structurants du pays notamment les infrastructures. 

Quelles sont les véritables entraves que vous rencontrez aujourd’hui ?
La croissance du secteur est liée à celle du pays. Ceci dit, les véritables entraves du secteur sont, entre autres, la lourde procédure pour accéder au financement, ainsi que les difficultés à obtenir des lignes de crédits de fonctionnement et de cautionnement. Sans oublier, les problèmes liés à la sous-traitance et aux contractants généraux des grands donneurs d'ordres marocains. Il faudrait aussi que les diverses mesures de protection de l'industrie locale ne soient pas un handicap à la compétitivité du secteur. 

Vos pronostics 2018 pour l'investissement et la croissance des IMME ?
Nous sommes optimistes pour l’exercice en cours. Cependant, la croissance du secteur est conditionnée par le démarrage des projets éligibles aux écosystèmes. Ce démarrage est prévu vers le deuxième trimestre, et ce n'est qu'en 2019, que l’accompagnement portera ses fruits.  

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