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Mardi 19 Mars 2024
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Éducation informelle : Les centres de formation des femmes, un outil de lutte contre la précarité

Le Centre de formation et de renforcement des compétences des femmes et le Centre d’alphabétisation et d’éducation informelle, deux projets réalisés à Tanger grâce à l’appui de l’Initiative nationale pour le développement humain (INDH), donnent une seconde chance aux femmes, aux filles et aux jeunes pour reprendre leur destinée en main et réussir une vie digne et autonome.

Éducation informelle : Les centres de formation des femmes, un outil de lutte contre la précarité
Le Centre de formation et de renforcement des compétences accueille près de 200 femmes inscrites dans plusieurs filières dont la coupe et couture traditionnelle et moderne.

Dispensant des services allant de l’alphabétisation aux activités génératrices de revenus, en passant par des formations dans diverses expressions artistiques (peinture, théâtre, initiation aux techniques cinématographiques…), le Centre de formation et de renforcement des compétences des femmes et le Centre d’alphabétisation et d’éducation informelle de Tanger constituent une véritable bouffée d’air et un tremplin vers le marché de l’emploi pour les habitants du quartier de Dhar Kanfoud.
Érigé en 2013 sur une superficie de 400 m2, avec un apport financier de l’INDH de près de 1,8 million de DH, le Centre de formation et de renforcement des compétences des femmes accueille près de 200 bénéficiaires, tous âges et filières confondus. 
«Actuellement, nous avons 200 personnes inscrites dans les filières cuisine, coiffure, alphabétisation, travaux manuels, coupe et couture traditionnelle et moderne, éducation informelle et pâtisserie», explique à la MAP Mounia Hajji Zahar, présidente de l’Association régionale de l'Union nationale des femmes du Maroc, section Bni Makada, qui gère les deux centres. Et d’ajouter : «La structure, équipée par l’Entraide nationale, comporte aussi une cellule d’accueil qui oriente les bénéficiaires aux activités idoines, ainsi qu’une cellule d’écoute pour les femmes violentées ou celles ayant besoin d’être orientées». Les formations sont dispensées par des institutrices et instituteurs professionnels. «Cela m’a énormément aidé à améliorer mon quotidien», se réjouit Mounia Bahloul, bénéficiaire d’une formation en coupe et couture moderne, qui avait déjà suivi, l’année dernière, une formation en cuisine et qui compte s’inscrire à une troisième formation pour multiplier ses chances de monter une activité génératrice de revenus. 
«Dans mon atelier, les bénéficiaires apprennent les bases de la coupe et la couture traditionnelle marocaine», a indiqué, pour sa part, Meryem Alaoui, formatrice, qui s’est dite fière que les créations des bénéficiaires soient exposées chaque année pour la vente, ou utilisées comme modèles pour la formation des nouvelles apprenties. 
Situé dans un local voisin, le Centre d’alphabétisation et d’éducation informelle, également érigé en 2013, avec une contribution de l’INDH de l’ordre de 923.000 DH, offre également un appui pédagogique aux élèves du quartier dans le but de lutter contre le décrochage scolaire. Accueillant 300 bénéficiaires, pour une capacité de 250, le centre «cible les populations de tous âges, avec un focus sur les filles et les femmes», note le responsable pédagogique du centre, Ismael Bentaher. 
La structure, qui a été équipée par le département de l’Éducation nationale, dispense aussi des cours de soutien scolaire à 200 enfants grâce à une équipe encadrante de 9 formateurs dans les spécialités du théâtre, de l’éducation physique, des langues arabe et française et de la peinture. 
«Avant, je ne savais ni lire ni écrire», se rappelle Rafika Jbar, qui suit des cours d’alphabétisation. Aujourd’hui, après moins de trois mois de formation, elle a appris «à reconaître les lettres et les chiffres, et c’est très utile surtout pour noter des numéros de téléphone ou prendre un bus», se réjouit-elle. Les trente ans révolus, un bonheur subtil et quelque peu enfantin illumine pourtant le visage de cette jeune maman, dont l’alphabétisation semble avoir éclairé le chemin. «Vous ne pouvez pas imaginer à quel point cela m’a facilité la vie», conclut-elle. 

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