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Des efforts restent à fournir pour atteindre la parité au sein des instances élues

Malgré sa progression constante, la représentativité féminine au Parlement, au gouvernement et dans l’administration publique demeure en deçà des attentes des féministes qui espèrent la mise en place de mesures plus incitatives afin de pouvoir atteindre la parité aussi bien au niveau de l’hémicycle que du gouvernement.

Des efforts restent à fournir pour atteindre la parité  au sein des instances élues
Le taux de féminisation des postes de responsabilité (hautes fonctions, services et divisions) reste faible. Selon les dernières statistiques dévoilées récemment par le ministère de la Modernisation de l’administration.

La célébration de la fête de la femme est une occasion pour évaluer les acquis, mais aussi pour examiner les attentes féminines et les ambitions de la femme marocaine. Au niveau politique, malgré les réalisations, des efforts restent à consentir pour améliorer la représentativité féminine au Parlement. En effet, malgré les plaidoyers lancés par les féministes à la veille des élections législatives tenues le 7 octobre 2016 en vue de renforcer la présence féminine au sein de l’hémicycle, les résultats sont restés modestes. Ainsi, 81 femmes seulement ont réussi à décrocher un siège au sein de la Chambre des représentants (au lieu de 67 députées élues en 2011), dont soixante et onze ont été désignées par un système de quota, et dix autres ont été normalement élues dans des circonscriptions locales. La progression est certes papable et témoigne de l’évolution qu’a connue la représentativité féminine au Parlement, qui est passée de 17 à 21%.
Mais cette évolution n’est pas pour satisfaire les ambitions nourries par les féministes et les fervents défenseurs des droits des femmes qui espèrent que les femmes pourront disposer de plus de sièges dans l’hémicycle et que la parité pourra être atteinte dans un futur proche. Les féministes et dirigeantes d’association estiment en effet que le taux de 21% reste loin de l’objectif visant à atteindre au moins le tiers des sièges. «La femme n’a pas encore accédé à la représentativité qu’elle mérite. Il suffit de savoir qu’au niveau de la deuxième Chambre, le nombre de conseillères n’a pas dépassé 14 femmes, soit 11% des sièges. La parité reste encore un voeu pieux et elle est loin de constituer une priorité pour les partis politiques», souligne la présidente d’une association qui a préféré garder l’anonymat.

En effet, malgré la forte présence des femmes au sein des partis politiques, cette représentativité est très peu reflétée au niveau du Parlement et lors de l’accès aux postes de pouvoir et de responsabilité. Certaines féministes imputent ainsi cette faible représentativité à la réticence des partis politiques à mettre les femmes au-devant de la scène politique, privilégiant ainsi les hommes qui arrivent à percer aux élections aussi bien communales que législatives. «C’est grâce au système de la discrimination positive que des avancées sont enregistrées en matière de représentativité féminine. La représentation féminine a été renforcée grâce au système des quotas. Une grande avancée sur le plan quantitatif. Mais sur le plan qualitatif, il reste encore du travail de longue haleine à mener pour que les femmes parviennent sans peine à exercer leurs fonctions», souligne la même source. S’agissant de la représentativité des femmes au niveau gouvernemental, la situation n’est pas reluisante non plus. Malgré une légère évolution, la représentativité féminine au sein du gouvernement reste en deçà des aspirations. Sur les neuf femmes de l’Exécutif, huit sont des secrétaires d’État travaillant sous tutelle. L’espoir du mouvement féministe d’atteindre le tiers de représentativité féminine au sein du gouvernement ne s’est pas concrétisé, en dépit des plaidoyers menés tant par les associations que par les militantes au sein des partis politiques. Certes, le taux de féminisation du gouvernement a légèrement augmenté par rapport au précédent mandat, passant de 15 à 23,03%. Mais cette évolution demeure timide par rapport aux ambitions. La parité reste toujours une ambition lointaine.
Même au sein de l’administration, la parité n’a jamais pu être atteinte. La représentativité féminine au sein des administrations publiques n’a pas dépassé 39% en 2017 (soit 176.145 fonctionnaires). Idem pour les postes de responsabilité (statistiques dévoilées lors de la rencontre nationale de la haute fonction). Le taux de féminisation des postes de responsabilité (hautes fonctions, services et divisions) reste faible. Selon les dernières statistiques dévoilées récemment par le ministère de la Modernisation de l’administration, le nombre de femmes nommées à des postes de responsabilité dans les différents départements ministériels n’a pas dépassé 53 depuis l’adoption de la nouvelle loi, soit 15,38%, sachant que 30 de ces nominations concernent les établissements publics, les universités et les institutions de formation des cadres et 11 nominations concernent de hautes fonctions administratives. Ce pourcentage est beaucoup plus faible au niveau des postes stratégiques. La Fonction publique compte quelque 1.944 femmes-chefs de service, 299 femmes-chefs de division, 54 directrices centrales, quatre secrétaires générales et 4 inspectrices générales.                                     

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