Les élèves marocains toujours aussi faibles en mathématiques et en sciences

C’est un constat accablant que vient d’établir un rapport du Conseil supérieur de l’éducation, la de la formation et de la recherche scientifique, basé sur les résultats de l’étude internationale TIMSS (Trends in Mathematics and Science Study) 2015. Présentée lundi dernier par Rahma Bourquia, directrice de l'Instance nationale d'évaluation, cette étude évalue le niveau des élèves marocains en mathématiques et en sciences. Dépassant la démarche comparative qui se limite à évaluer le niveau des élèves par rapport à ceux d’autres pays, la méthode TIMSS se base sur une analyse profonde et objective à même d’identifier les failles de l’enseignement en mathématiques et en sciences. «Le but du rapport est d’identifier les mesures pédagogiques qu’il faudra introduire sur les curricula scolaires afin de hisser le niveau d’apprentissage des élèves», souligne Mme Bouquia qui présentait lundi dernier les principales conclusions de ce rapport.

D’après ce document, le niveau des élèves ayant fait l’objet d’évaluation (selon le rapport, l’étude TIMSS a désigné un échantillon de 23.463 élèves répartis entre les niveaux de la quatrième année primaire et la deuxième année du collège) est plus que faible. En effet, sur une notation sur 1.000 que fixe l’étude TIMSS, les élèves de la quatrième année primaire ont eu, en 2011 un score inférieur à 400  en mathématiques (soit 335) ce qui représente le classement le plus faible. Il en est de même pour les sciences (leur score n’a pas dépassé 264 en 2011). Les résultats des élèves de la deuxième année de collège ne sont guère plus reluisants. Ces derniers sont logés à la même enseigne, c'est-à-dire que le niveau a été jugé des plus faibles aussi bien en sciences qu’en mathématiques. Pourtant, souligne Mme Bourquia, les élèves marocains testés ont pu enregistrer des progrès depuis 2011. Mais ces progrès restent limités et ne leur permettent pas de sortir de la «case» des plus faibles, d'autant que les élèves des autres pays (57) auxquels le Maroc est comparé enregistrent eux aussi des progrès.

Selon la directrice de l’Instance nationale de l’évaluation, plusieurs raisons expliquent le faible niveau des élèves en «maths» et en sciences. Parmi ces causes figurent des facteurs sociaux comme les disparités sociales et territoriales, le profil des enseignants, la structure socio-économique de l’école, les activités scolaires ainsi que les capacités des élèves à se concentrer. Mme Bourquia estime ainsi qu’il est nécessaire de mettre en place des politiques publiques qui s’appuient sur les résultats de ce rapport pour identifier les dimensions sur lesquelles il faudrait agir.

Il convient de souligner que c’est la première fois qu’un rapport analytique national est réalisé en se basant sur les données de l’étude TIMSS se rapportant au Maroc. Selon Mme Bourquia, l’objectif de cette démarche est de relever les efforts réalisés dans les acquis des élèves en mathématiques et en sciences et d’offrir à la communauté éducative une analyse des résultats du Maroc en les comparant à ceux d’autres pays. Ce rapport vise également à analyser les facteurs liés à l’environnement d’apprentissage pouvant affecter le niveau d’acquisition des élèves tels que les ressources éducatives à l’école, l’attitude des élèves vis-à-vis de ces matières, les pratiques pédagogiques et l’environnement familial. 

Qu’est-ce que l’étude TIMSS ?

L’étude TIMSS (Trends in International Mathematics and Science Study, en français : les tendances internationales dans les études en mathématiques et en sciences) est une étude qui se base sur les tests administrés aux élèves et des questionnaires adressés aux élèves, aux parents, aux enseignants et aux directeurs des établissements, menée tous les quatre ans, et ce depuis 1995, dans 57 pays par l’Association internationale pour l'évaluation du rendement scolaire (IEA). Au Maroc, cette étude est réalisée depuis 1999. L’étude TIMSS 2015 est la sixième édition menée par cette association. Elle cible les niveaux correspondant à la quatrième année du primaire et la deuxième année du secondaire collégial.