Menu
Search
Mardi 23 Avril 2024
S'abonner
close
Mardi 23 Avril 2024
Menu
Search
Accueil next Économie

Encore du potentiel pour les échanges Maroc-Sénégal

L’excellence des relations entre le Sénégal et le Maroc est aujourd’hui perceptible à tous les niveaux. Mais les échanges de biens restent en deçà du potentiel. Les exportations marocaines vers ce pays se sont élevées à 1,7 milliard de DH l’an dernier et la balance commerciale demeure largement excédentaire en faveur du Royaume.

Encore du potentiel pour les échanges Maroc-Sénégal
Les investissements marocains touchent de nombreux domaines comme les assurances, l’agriculture, l’électricité, le BTP, l’eau et l’assainissement, le secteur pharmaceutique, le tourisme, les transports aériens, la pêche ou encore l’automobile. Ph. shutterstock

Les relations entre le Maroc et le Sénégal s'inscrivent dans une dynamique croissante et renforcée d'année en année. Cette dynamique est d'ailleurs perceptible à tous les niveaux, cependant, le potentiel des échanges commerciaux reste énorme. Ainsi, après un pic en 2012 dépassant les 
2,1 milliards de dirhams, les exportations marocaines vers le Sénégal ont chuté à 1,2 milliard en 2014 pour remonter à 1,7 milliard en 2017.
Les importations marocaines du Sénégal restent, quant à elles, stables à environ 70-75 millioans de dirhams. Le solde de la balance commerciale ressort donc fortement excédentaire en faveur du Royaume.
Côté IDE, le Maroc investit là encore beaucoup plus au Sénégal que l’inverse. Ainsi, entre 2013 et 2017, les investissements directs du Maroc au Sénégal ont totalisé 660 millions de dirhams tandis que le Sénégal a investi dans le Royaume 41,4 millions.
Mais de quoi se compose le commerce entre nos deux pays ? Les Sénégalais nous vendent principalement du thon listao dont les importations n’ont cessé d’augmenter sur les 3 dernières années, passant de 13 millions de DH en 2015 à près de 30 millions en 2017. Du thon, il en arrive également en conserve et ces importations, même si elles connaissent des variations importantes, montrent également un certain dynamisme puisqu’elles sont passées de 6,5 millions de DH en 2013 pour se stabiliser autour de 24,7 millions tant en 2016 qu’en 2017. Toujours dans la ressource halieutique, le Sénégal nous expédie également du thon jaune et des maquereaux. Suivent les produits agricoles avec trois produits phares : les cacahuètes, les mangues et goyaves que nous retrouvons sur les étals de nos supermarchés et autres commerces. Pour les arachides, les achats sont relativement récents. Ils ont démarré en 2015 avec 2,8 millions de DH pour aller crescendo : 4,2 millions en 2016 et 6,4 millions l'année suivante. Une nette progression même si la valeur reste relativement limitée. Côté fruits, les goyaves et les mangues en provenance du Sénégal ont pesé pour 9,5 millions en 2015, mais s'affichent en baisse continuelle depuis pour atteindre 5,3 millions de DH l'année dernière. La production nationale de mangues n’y est sans doute pas étrangère.
Nos exportations vers le Sénégal sont tantôt opportunistes, tantôt structurelles. Ainsi, le Maroc y vend des sacs en papier depuis 2012 avec une évolution qui fait pâlir d’envie. Ces expéditions sont ainsi passées de 13 à plus de 127 millions de DH entre 2013 et 2017. Ce produit dépasse à lui seul plus de la valeur totale des exportations sénégalaises vers notre pays.
Les champions nationaux, comme le groupe OCP, sont également présents sur ce marché. Le Royaume exporte des engrais vers ce pays dont l’agriculture demeure l’un des piliers de l'activité économique. Entre 2013 et 2017, c’est l'équivalent de plus de 1,4 milliard de dirhams d’engrais qui sont ainsi partis vers ce pays.
Le Maroc est aussi devenu un fournisseur de référence au Sénégal pour les canettes de boissons. Ces exportations ont représenté 44 millions de DH en 2017, soit l’équivalent d’environ 200 tonnes d’aluminium ou encore 14 millions de canettes. Côté alimentaire, notre pays est un fournisseur de produits non fabriqués localement ou d’un meilleur rapport qualité/prix que la production domestique. Nous pouvons ainsi citer les fromages fondus, le couscous, les mandarines, oranges et tomates. 
Sur le volet industriel, le Maroc approvisionne le marché sénégalais en constructions en fer et câbles électriques de moyenne et haute tension.
En dehors des échanges commerciaux, des investisseurs marocains sont fortement installés au Sénégal. Leurs business intéressent de nombreux domaines comme les assurances, l’agriculture, l’électricité, le BTP, l’eau et l’assainissement, le secteur pharmaceutique, le tourisme, le transport aérien, la pêche ou encore l’automobile. Au total, une centaine d’accords – souvent sous forme de joint-ventures – lient les deux pays dans plus d’une dizaine de secteurs. De même, un Groupe d’impulsion économique a été créé, lors de la visite de S.M. le Roi Mohammed VI à Dakar, le 25 mai 2015, dans le but de coordonner et renforcer les liens d’affaires entre les deux pays. Last but not least, le Maroc forme de nombreux cadres sénégalais dans ses Écoles et Universités et lors d'ateliers et autres séminaires dans le cadre de la coopération bilatérale ou Sud-Sud. Pour sa part, le Sénégal forme des médecins marocains. 

Lisez nos e-Papers