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Des enjeux organisationnels et de succession au cœur du sixième congrès

Dirigée depuis sa création par l’inamovible Noubir Amaoui, la Confédération démocratique du travail organise en fin de semaine son sixième congrès avec comme slogan «Action pour la liberté, la démocratie, le développement et la justice». Ce conclave prévu les 23, 24 et 25 novembre à Bouznika sera crucial pour le devenir de la Confédération sur le plan organisationnel, mais aussi sur le plan de son positionnement sur l’échiquier syndical. Éclairage.

Des enjeux organisationnels et de succession  au cœur du sixième congrès
La question qui se pose avec insistance est de savoir qui va succéder au leader historique du syndicat, l’inamovible Noubir Amaoui.

Au cours des derniers mois, le bureau exécutif de la Confédération démocratique du travail (CDT) se réunit quasi régulièrement chaque lundi. Un rendez-vous hebdomadaire que n'imposent pas seulement les exigences de l’actualité syndicale et le blocage que connaît le dialogue social, mais aussi et surtout une échéance cruciale du calendrier de la centrale syndicale. En effet, la direction et les différentes instances de la CDT sont mobilisées pour les préparatifs du sixième congrès qui aura lieu les 23, 24 et 25 novembre à Bouznika.
Dans la foulée, deux membres du bureau exécutif, Abdelkader Zair et Larbi Benallal, ont animé lundi une conférence de presse à Casablanca pour présenter les moments forts de ce sixième congrès. Ils ont ainsi annoncé que la commission préparatoire avait adopté les documents qui seront examinés par les congressistes, notamment le projet de rapport général qui précise les grandes orientations et les défis auxquels fait face le mouvement syndical. Un autre document concerne le projet de rapport relatif au volet organisationnel et le cahier revendicatif du syndicat. Un dernier document, et non des moindres, concerne le programme d’action de la Confédération pour la période d’entre deux congrès (le sixième et septième congrès). Aussi, les congressistes auront à voter un projet de recommandation pour l’organisation d’une marche qui mènera les manifestants de Rabat à Tanger avec comme objectif principal la défense de la liberté syndicale.
À noter que deux principaux enjeux sont au cœur des préparatifs de ce congrès de la CDT qui connaîtra la participation de 1.103 congressistes, dont 20% de femmes. Le premier est en relation avec la vision de la centrale par rapport aux changements qui s’opèrent dans le monde du travail et avec les rôles des organisations syndicales. Alors que le second enjeu est d’ordre purement organisationnel, puisqu’il y sera question du renouvellement du bureau exécutif et de l’élection d’un nouveau secrétaire général.
En ce qui concerne le premier volet, le syndicat prévoit l’organisation, à la veille de son congrès, le 22 novembre à Casablanca, d’un séminaire pour jeter la lumière sur deux problématiques essentielles. La première porte sur les changements que connaît le monde du travail dans le cadre de la mondialisation. Le débat aura lieu en présence de membres du Conseil économique, social et environnemental, de la Confédération générale des entreprises du Maroc, d’un syndicat espagnol et des syndicalistes de la CDT. La deuxième thématique se penchera sur les défis de l’action syndicale indépendante et les rôles que doivent jouer les syndicats à ce niveau.
Par ailleurs, sur le plan organisationnel, le prochain congrès de la CDT s’annonce houleux. Selon nos informations, la commission préparatoire du congrès a procédé à un toilettage des statuts de la centrale, chose qui devrait se traduire par un nouveau modèle d’élections des organes décisionnels. Il s’agit, tout d’abord de l’élection du bureau exécutif. Car si lors du précédent congrès, ce bureau a été élu par l’ensemble des congressistes, cette fois-ci il est proposé qu’il soit élu par le conseil national. Le secrétaire général, lui, sera élu par les congressistes. Autre nouveauté, l’élection des membres du conseil national par les organisations sectorielles et les autres composantes de la centrale. Ce qui veut dire, selon notre source, que les membres du conseil national seraient déjà connus.
Mais la question qui se pose avec insistance est de savoir qui va succéder au leader historique du syndicat, l’inamovible Noubir Amaoui. Sachant que, pour l’instant, il est presque acquis que ce dernier ne se représentera pas pour un sixième mandat à la tête du syndicat. Mais d’ores et déjà, de manière officieuse, deux candidats sont en lice, Abdelkader Zair et Larbi Benallal, tous deux membres du bureau exécutif sortant. Ceux-là mêmes qui «s’étaient portés candidats à ce poste en 2013, mais qui avaient obtenu presque le même nombre de voix, en conséquence, Noubir Amaoui a décidé de rempiler», nous rappelle un membre du syndicat.
Toujours sur le plan organisationnel, il est attendu que les travaux soient tendues, étant donné que la composition de la centrale est hétérogène, abritant, en plus de militants d’Annahj Addimocrati, des militants de la Fédération de la gauche démocratique (FGD) qui est une alliance composée de trois formations politiques, le Parti socialiste unifié, le Parti de l'avant-garde démocratique et socialiste et le Congrès national Ittihadi. Ce qui risque de provoquer certains remous entre les militants appartenant à de ces structures politiques, souhaitant chacune avoir une meilleure représentativité dans les instances décisionnelles du syndicat. La centrale syndicale organisera, lundi prochain, une conférence de presse pour présenter les moments forts qui auront marqué les trois jours de ce congrès. 

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