Menu
Search
Samedi 27 Avril 2024
S'abonner
close
Samedi 27 Avril 2024
Menu
Search
Accueil next Nation

Entre l’Afrique et l’Europe, le Maroc face aux nouveaux défis migratoires

Les défis migratoires posés au Maroc en tant que pays situé entre l’Afrique et l’Europe. C’est l’une des thématiques qui ont été abordées lors des travaux de la onzième édition du Forum mondial sur la migration et le développement dont les travaux se sont clôturés vendredi.

Entre l’Afrique et l’Europe, le Maroc face  aux nouveaux défis migratoires
Le débat de vendredi du Forum mondial sur la migration et le développement a abordé les défis que doit relever le Maroc en tant que pays situé entre une Afrique subsaharienne, jeune, en développement et une Europe vieillissante, à croissance économique limitée et qui ferme ses frontières à l’immigration venant du Sud.

La dernière journée des travaux de la onzième édition du Forum mondial sur la migration et le développement a été marquée par un débat sur les défis que doit relever le Maroc en tant que pays situé entre une Afrique subsaharienne, jeune, en développement et à croissance économique et démographique rapide et une Europe vieillissante, à croissance économique limitée, dont la population stagne et qui ferme ses frontières à l’immigration venant du Sud. La plateforme introduisant ce débat a désigné le Maroc comme un pays traditionnellement d’émigration, mais qui commence à devenir aussi un pays d’immigration, a souligné le modérateur de ce débat, Bachir Hamdouch, de l’Association migration internationale.
Tirant les conséquences de l’arrivée d’immigrants plus nombreux, le Maroc a adopté depuis 2013 une nouvelle politique d’immigration qui se veut avant tout humanitaire. C’est dans ce cadre qu’il a régularisé quelque 50.000 immigrés au cours de deux campagnes successives. Les personnes concernées sont issues d’une vingtaine de pays, majoritairement subsahariens. Le Royaume a accompagné cette action d’une politique d’intégration au niveau de l’éducation, de la formation, de l'emploi, de la santé et du logement. De plus, l’Afrique est redevenue une des priorités de la politique étrangère du Maroc, à côté de l’Europe, avec qui il réalise le plus gros de ses échanges économiques et où réside l’essentiel des Marocains résidant à l'étranger. La nouvelle politique vise à intégrer plus le Maroc à son continent. C’est dans cet objectif qu’il a entamé les démarches pour adhérer à la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao), espace connu pour être l’exemple type où s’exerce la libre circulation des personnes. Dans ce contexte, le Maroc est appelé à être de plus en plus ouvert sur sa profondeur africaine, notamment la migration subsaharienne. Même s’il se heurte de plus en plus à la fermeture des frontières européennes à la migration venant du sud de la Méditerranée, a estimé Bachir Hamdouch. Désigné comme Leader africain pour les questions migratoires ayant l’honneur d’élaborer l’Agenda africain pour les migrations et devant abriter le siège du futur Observatoire africain pour les migrations, le Maroc est appelé à relever de grands défis dans le domaine de la migration internationale et les enjeux sont de taille, explique M. Hamdouch. Mais la question qui se pose c’est de savoir comment tout cela se conjuguera avec le Pacte mondial pour des migrations sûres, organisées et régulières. En réponse, l’animateur de ce débat a considéré qu’il fallait peut-être penser à de petits pactes au niveau régional avant d’aller vers un pacte africain, et que l’Europe ait aussi son pacte, puis un pacte afro-européen. Pour sa part, le chercheur et économiste Mehdi Lahlou a parlé d’une approche maroco-africaine de la migration, rappelant que la question de la migration est traitée dans un contexte marqué par une montée de l’extrême droite en Europe. Et de souligner le rôle à jouer par le Maroc et l’Espagne pour le traitement du phénomène de la migration.
De son côté, Fatima Aït Ben Lmadani, de l’Institut des études africaines, a parlé de la question de la libre circulation africaine à l’épreuve du Pacte mondial sur la migration. Elle a fait remarquer que le Pacte a été élaboré sur la base de négociations où chacun tirait vers lui. «L’Afrique et les pays du Sud ont pu avoir leur parole qui a été prise en compte lors de ces négociations, mais dans une certaine limite», estime-t-elle. Or elle a appelé, dans ce cadre, à procéder d’abord à une évaluation de la situation de la libre circulation intra-africaine, notamment au sein de la Cédéao. Commentant le contenu du Pacte, elle a souligné qu’il comporte un chapitre, positif, sur la question de la collecte d’information, ce qui permettra d’avoir des données relatives à la migration. Critiquant sur le plan juridique ce Pacte mondial, l’universitaire juriste Khadija Elmadmad, intervenant au nom du Centre Unesco Droits et Migrations, a considéré que l’Afrique n’a pas besoin d’un pacte en Afrique, «car elle est bien avancée sur le plan régional en la matière», a-t-elle estimé. Elle a également appelé à concilier entre les besoins sécuritaires des États et les exigences humanitaires des migrants africains au niveau régional et universel, plus particulièrement après l’adoption de l’Agenda africain pour la migration et du Pacte mondial. 

Lisez nos e-Papers