Les entreprises marocaines mieux loties que la moyenne mondiale

Alors que le délai moyen de paiement des clients dans le monde a augmenté de 2 jours en 2017, le besoin en fonds de roulement des entreprises (BFR) s’est stabilisé à 69. Le Maroc a fait mieux.  Le BFR y a baissé de 10 jours en 2017 à 57 jours de chiffre d'affaires. «Cette évolution au Maroc résulte de la chute singulière de 17 jours du niveau des stocks de ses entreprises pénalisées, cependant, par le raccourcissement sensible de 7 jours de leur crédit fournisseur. Autrement dit, l’année 2017 a vu les entreprises marocaines cotées – tout du moins celles de notre panel tiré de la base Bloomberg – payer plus vite leurs fournisseurs tout en procédant à un fort déstockage payer plus vite leurs fournisseurs tout en procédant à un fort déstockage», déclare au Matin-Eco, Jean-Baptiste Mounier, directeur de la communication externe d’Euler Hermes. Et ce à l’occasion de la publication d’un nouveau rapport de l'assureur-crédit sur le BFR des entreprises à l’échelle internationale. Ce rapport s’inscrit dans la continuité de la dernière étude sur le délai moyen de paiement des clients dans le monde, basée sur un échantillon de 20 secteurs dans 40 pays, dont le Maroc. Selon l’assureur-crédit, le BFR traduit le besoin de financement généré par l’exploitation d’une entreprise qui résulte du décalage de ses flux de trésorerie entre le paiement des clients, le coût du stockage et le règlement aux fournisseurs. Une augmentation du BFR signifie pour l’entreprise moins de trésorerie disponible pour financer le développement de nouveaux produits, l’expansion géographique, la croissance externe ou la réduction de la dette.
Le Maroc fait ainsi mieux que les pays d’Afrique et du Moyen-Orient. Ces derniers ont enregistré une baisse du BFR de 6 jours en 2017 à 70 jours. 
«Pratiquement tous les pays d’Europe de l’Est, d’Afrique, du Moyen-Orient et d’Amérique latine ont enregistré une baisse du BFR en 2017. Le facteur déterminant a été la réduction du niveau de leurs stocks : -10 jours en moyenne dans ces pays en 2017. Cette meilleure rotation des stocks résulte d’une gestion optimisée des chaînes logistiques», soulignent les économistes d’Euler Hermes dans le rapport publié le 23 mai. Outre ces pays, le BFR a également diminué l’année dernière en Chine (-10 jours), au Brésil (-11) et en Russie (-15). «Dans un contexte de reprise de la croissance mondiale, la capacité des entreprises à transformer leurs stocks en ventes est essentielle pour maîtriser le niveau de leur BFR», est-il ajouté. Globalement, le BFR a augmenté dans 2 pays sur 3 à l’échelle mondiale en 2017, notamment aux États-Unis (+5 jours), en Allemagne (+7), au Japon (+8), en France (+3) et au sein des émergents asiatiques (à l’exception de la Chine et de Singapour). «Dans ces pays, la hausse du BFR provient à la fois d’un relâchement des délais de paiement et de la hausse du niveau des stocks : +5 jours en moyenne. Il faut y voir l’anticipation par les entreprises d’une hausse de la demande, dans un contexte d’accélération de la croissance mondiale», indique le document.
Par ailleurs, un secteur sur deux a enregistré une hausse du BFR en 2017 dans le monde, en particulier ceux dont le cycle d’exploitation est plus sensible à l’inflation, comme les nouvelles technologies, la métallurgie, la construction et l’électronique. «Les quelques secteurs enregistrant un recul du BFR sont ceux qui affichaient déjà un niveau de BFR élevé, mais qui ont su améliorer la gestion de leurs stocks», est-il précisé. Il s’agit notamment de l’aéronautique (-8 jours à 129 jours), des biens d’équipement (109) et de la pharmacie (96).