Après les États-Unis, Sonasid cible l’Amérique latine

Sonasid a déposé cette semaine une demande de reconduction de la mesure de sauvegarde sur l'acier. C’est ce qu’a déclaré au «Matin-Eco» Abdelilah Fadili, directeur financier et DG adjoint de Sonasid, lors d’une visite du site de Jorf Lasfar le 5 juillet. 
Selon lui, le gouvernement a bien accueilli la demande et une reconduction de la mesure, qui prendra fin décembre prochain, est «fort possible». «Aujourd’hui, le monde entier suit une tendance protectionniste sur l’acier à cause des mesures prises par l’administration Trump. Si les États-Unis le font, alors pourquoi pas nous ?», nous commente-t-il. 
Pour Saïd Ait Ammi Brahim, directeur business development, une non-reconduction de cette mesure peut s’avérer une «catastrophe» pour l’industrie marocaine, souligne-t-il. Mais le top management du groupe reste confiant. 
Par ailleurs, Sonasid poursuit son développement à l’international. L’Afrique de l’Ouest et celle du Nord sont dans les radars de la filiale marocaine d’Arcelor Mittal. «Nous avons déjà exporté au Sénégal et en Mauritanie qui est un marché déjà établi pour nous. Malgré les faibles volumes que nous expédions en Mauritanie, il s’agit d’un marché en voie de développement. En parallèle, nous avons mené plusieurs études de prospection et nous ciblons plusieurs pays de l’Afrique subsaharienne», nous précise Ait Ammi Brahim. Ces pays sont le Cameroun, le Ghana et la Côte d’Ivoire. «Nous sommes dans la phase développement sur ces marchés, mais notre priorité pour le moment demeure le marché nord-américain, un marché très exigeant où nous avons exporté pour la première fois de l’acier long marocain», précise le responsable de Sonasid. Des exportations estimées à 20.000 tonnes en 2017 et plus pour cette année, et ce, malgré les mesures protectionnistes prises par l’administration Trump. À en croire Ait Ammi Brahim, ces mesures n’ont pas eu d’impact sur les expéditions de Sonasid. En effet, «les producteurs locaux américains ont augmenté leurs prix puisqu’ils sont maintenant protégés. Avec cette augmentation et malgré l’imposition d’une taxe de 25%, nous avons maintenu notre compétitivité et nous sommes toujours dans la course. D’ailleurs, nous nous attendons cette année à des progressions intéressantes», révèle Ait Ammi Brahim. Outre la compétitivité tarifaire de l’acier de Sonasid, le sidérurgiste entend se différencier aux États-Unis grâce à ses innovations produits. «De nouveaux produits sont en cours d’acheminement vers ce marché», annonce notre source. 
Sonasid ne compte pas s'arrêter en si bon chemin. La conquête du pays de l’Oncle Sam lui a ouvert les yeux sur de nouvelles opportunités. «Puisque nous avons réussi à percer le marché américain, nous nous sommes dit pourquoi ne pas exporter vers l’Amérique latine également», enchaîne Ait Ammi. Sonasid envisage ainsi, à moyen terme, de conquérir toute la côte est des États-Unis, le golfe du Mexique, les Caraïbes, l’Amérique latine, en plus de l’Afrique du Nord et de l’Ouest, nous confie le business developer du groupe. Des régions où Sonasid est compétitif en termes de fret.