La sous-représentation des femmes en politique et dans les postes de responsabilité et les fonctions sélectives a été de nouveau soulevée par une étude réalisée l’Association Jossour-Forum des femmes marocaines (FFM) en partenariat avec la Fondation Friedrich Ebert (FES). Présentée jeudi à Rabat en présence de Seija Sturies, représentante résidente de la Fondation Friedrich-Ebert-Stiftung, cette étude intitulée «Évaluation des mécanismes de promotion de la représentation politique des femmes au Maroc» s’inscrit dans le cadre du projet de promotion de la représentation politique des femmes au Maroc. Elle s’est basée dans sa réalisation sur une recherche qualitative menée entre février et novembre 2017 et qui a associé pour sa réalisation des personnalités institutionnelles, des élues, des universitaires, des ONG, des partis politiques, des syndicats et des personnalités internationales. Ces différents intervenants ont procédé, dans le cadre d’une démarche participative, à l’analyse des mécanismes de promotion de la représentativité politique des femmes ainsi que la formulation de recommandations à même de surmonter les obstacles et lui conférer plus de représentativité dans les organes élus.
La représentation des femmes en chiffres
D’après Seija Sturies, représentante résidente de la Friedrich-Ebert-Stiftung au Maroc, la représentation des femmes dans les instances dirigeantes des pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire reste insignifiante. Les femmes représentent en effet seulement 6% des secrétaires généraux, 9% des inspecteurs généraux, 11% des directeurs et 11% des chefs de division, 19% des chefs de service et 16% des ambassadeurs. Dans les postes judiciaires, la situation n’est pas non plus reluisante. Les femmes n’occupent que 20 de ces postes, dont 21% sont des juges et 11,8% sont des procureurs. En politique, le taux de représentation des femmes reste en deçà des attentes des féministes. Le taux de représentation des femmes dans la Chambre de représentants n’a pas dépassé 20,51% en 2016 contre 16,96% en 2011. Au niveau de la Chambre des conseillers, le même constat est établi, les femmes conseillères ne dépassant pas le taux de 11,67% en 2015. Il en est de même dans le domaine de la gouvernance locale où le taux de représentation des femmes s’est limité à 21,18% en 2015.