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Des eurodéputés exigent une intervention urgente de l'UE pour mettre fin au calvaire des femmes retenues contre leur gré dans les camps de Tindouf

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«Inacceptable», «scandaleux», «lamentable»... les eurodéputés, réunis mardi en commission à Bruxelles, n'ont pas mâché leurs mots pour dénoncer la situation des femmes sahraouies retenues contre leur gré dans les camps de Tindouf, exigeant une intervention d’urgence de l’Union européenne pour mettre fin au calvaire de ces femmes, victimes des exactions du polisario avec la complicité de l’Algérie. Lors d’un débat au Parlement européen, sur une pétition présentée par la militante espagnole Elisa Pavon au nom de la campagne «Freedom is their right» (la liberté est leur droit), un collectif représentant les familles d’accueil et d’adoption en Espagne de pas moins d’une cinquantaine de jeunes filles séquestrées par le polisario sur le sol algérien, les députés européens ont appelé la Commission européenne à agir pour faire pression sur l’Algérie qui accueille et soutient les séparatistes, afin de garantir les droits fondamentaux, notamment la libre circulation. Scandalisés par les témoignages poignants faisant état de mariages forcés, séquestration, mauvais traitement, torture…, les députés européens ont réclamé notamment une intervention auprès du gouvernement algérien, mais aussi auprès de l’Espagne, plusieurs filles ayant la nationalité de ce pays européen. La représentante du Service européen pour l'action extérieure (SEAE) a assuré que ce dossier revêt une importance particulière dans l’action de l’exécutif européen, plaidant pour une approche coordonnée avec l’Espagne et la délégation de l’UE en Algérie. Une prise de conscience qui a été bien accueillie par l’eurodéputée Beatriz Becerra Basterrechea qui pointe particulièrement la responsabilité du polisario qui s’est «autoproclamé gouvernement» de la prétendue Rasd, s’interrogeant sur un ton d’ironie de quelle légitimité il pourrait se prévaloir quand on voit des violations flagrantes des droits universels. Elle a fustigé les mensonges du polisario allant jusqu’à «défendre l’indéfendable» en justifiant la privation de la liberté imposée à ces filles sous le seau des traditions d’une société sahraouie qu’il veut machiste et patriarcale. «Les traditions ne doivent pas primer sur les droits fondamentaux», a souligné, pour sa part, la parlementaire européenne Ines Ayala Sender qui appelle à faire pression sur le polisario pour rendre la liberté aux filles détenues contre leur gré. Il s’agit de filles «séquestrées», retenues par la force et privées de leurs passeports et donc de leur liberté, a renchéri l’eurodéputée Rosa Estaras Ferragut qui rejette toute tentative hasardeuse de justifier les mauvais traitements dont elles sont victimes «sous prétexte que cela relèverait de la sphère de la violence privée». Ces filles sont atteintes dans leur «intégrité physique et psychologique», a-t-elle insisté. Elle a tenu à saluer le courage des quatre familles venues à Bruxelles pour témoigner et décrire le calvaire de leurs filles privées des droits les plus élémentaires, «une situation qui ne nous laisse pas indifférents», assure-t-elle. «On comprend la préoccupation et l’inquiétude que ces familles puissent avoir pour l’avenir des filles qu’elles ont accueillies et vu grandir, leurs études étant interrompues, certaines ont même des problèmes de santé», a-t-elle averti. Non moins bouleversé par les témoignages, l’eurodéputé Josep-Maria Terricabras a interpelé la commission européenne sur ce qu’elle compte faire pour protéger ces filles, tout en réclamant de clarifier les responsabilités, qu’il s’agisse de celle de l’Algérie ou du polisario. La pétitionnaire Elisa Pavon s’est félicitée de l’écho positif auprès du Parlement européen de la voix de son collectif dans le cadre de sa mobilisation menée au niveau international pour la justice, la dignité et la liberté des filles sahraouies retenues contre leur gré dans les camps de Tindouf. Elle a été accompagnée des familles de quatre filles (Koria, Nadjiba, Darya, Hyeiba) parmi les cinquante rassemblées dans le cadre de la campagne «Freedom is their right» (la liberté est leur droit». «Nous n’avons plus de contact avec Koria. Nous ne savons plus si elle est en vie ou morte», a témoigné avec amertume Bienvenida Campillo Lorca, mère d’accueil de cette jeune saharouie, séquestrée depuis 2011. Elle devrait avoir maintenant 25 ans. Auparavant, le collectif a organisé une conférence de presse au Parlement européen au cours de laquelle il a présenté les cas de disparitions forcées de dizaines de filles dans les camps de Tindouf. Arborant les photos de certaines victimes, les familles, soutenues par des eurodéputés, ont dénoncé le calvaire subi par ces jeunes filles et interpellé l'UE pour qu'elle exerce des pressions sur l'Algérie afin de mettre un terme à cette situation. Elles ont également appelé la communauté internationale à intervenir d'urgence afin de mettre l'Algérie et le polisario devant leurs responsabilités.             Amal Tazi (MAP)

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