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Le top départ du Forum africain de la sécurité routière a été donné hier à Marrakech en présence du Chef du gouvernement, Saâd Eddine El Othmani, ainsi qu’un grand nombre de ministres et d'experts en la matière venant de l'Afrique et du monde. M. El Othmani a tenu à cette occasion à rappeler les réalisations du Maroc en matière de lutte contre les accidents de la route et a affirmé que le Royaume a réalisé un relatif progrès au cours des dernières années, mais aspire à davantage de résultats en vue d'assurer la sûreté et la sécurité de la mobilité des citoyennes et citoyens. Le Maroc, a-t-il dit, est mobilisé en vue de coopérer avec ses partenaires africains pour relever le défi de la sécurité routière et lutter contre les accidents de la route qui revêtent «un aspect horrible et effrayant».
Le ton est donc donné dès le départ. Plusieurs victimes d’accidents de la circulation et des personnes ayant perdu des proches à cause des accidents ont été invitées sur scène. L'idée étant de présenter des exemples vivants de personnes touchées par ce fléau pour sensibiliser de façon concrète aux dangers de la route. «Nous sommes réunis aujourd'hui pour étudier et échanger autour de la sécurité routière, à laquelle l'ONU consacre la décennie d'actions 2011-2020. Les accidents de la circulation ne sont pas juste des chiffres que l'on évoque lors des forums et des rencontres, mais ce sont des orphelins, des veuves, des personnes en situation de handicap... c'est aussi de la détresse et une souffrance physique et psychique pour les victimes et leurs proches», a souligné pour sa part le ministre de l'Équipement, du transport, de la logistique et de l’eau, Abdelkader Amara.
Dans son allocution, le ministre a aussi rappelé que le Maroc a connu une importante évolution en matière de sécurité routière durant les 15 dernières années. 3.726 cas de décès liés aux accidents de la route ont été enregistrés en 2017, soit le même nombre de morts enregistrés sur la route en 2003, sachant que les indicateurs relatifs au volume de la circulation et au parc automobile ont doublé durant la même période.
«Le gouvernement marocain est très conscient de l'ampleur de ce fléau et accorde une grande importance à la sécurité routière. Dans ce sens, il est déterminé à mettre en oeuvre les orientations établies par la stratégie nationale intégrée sur la sécurité routière 2017-2026», a déclaré le ministre. Et d'ajouter : «Les données statistiques enregistrées au niveau national démontrent que nous sommes sur la bonne voie. En effet, durant la première année de mise en œuvre de cette stratégie, le Maroc a enregistré une baisse dans le nombre d’accidents de circulation mortels de 2,47% et une baisse dans le nombre de décès de 2,62%».
Après avoir mis en avant les mesures concrètes que le gouvernement compte prendre pour améliorer la sécurité routière, M. Amara a annoncé que le ministère de tutelle comptait acquérir 552 radars fixes et 180 radars mobiles d'ici la fin de l'année en cours et projetait construire le premier centre de la sécurité routière à Benslimane pour la formation des conducteurs professionnels, avec un investissement s'élevant à 140 millions de DH. Le ministre a par ailleurs annoncé la création prochaine de l’Agence nationale pour la sécurité routière. «Cette nouvelle institution constituera un véritable tournant en matière de sécurité routière au Maroc», a-t-il dit.
Outre le Chef de gouvernement et le ministre de l'Équipement et du transport, la séance inaugurale de ce premier Forum africain de la sécurité routière a connu la participation de Franz Drees-Gross, directeur du département du Transport au groupe Banque mondiale, Etienne Krug, directeur du département Prise en charge des maladies non transmissibles, handicap et prévention de la violence et des traumatismes à l'Organisation mondiale de la santé, Young Tae Kim, SG du Forum international des transports, Susanna Zammatoro, directrice exécutive de la Fédération routière internationale, ainsi que Zoleka Mandela, ambassadrice de la sécurité routière auprès de la Fondation FIA.
L'intervention de la petite fille du leader africain, Nelson Mandela était chargée d'émotions. Zoleka, ayant elle-même perdu sa fille de 13 ans dans un accident de la route à Johannesburg, en Afrique du Sud, a ému l'assemblée avec son récit. Porteuse de l'initiative mondiale pour la santé et la mobilité des enfants, Zoleka a lancé un appel aux ministres des différents pays présents au forum pour soutenir cette action et faire en sorte que les enfants soient davantage en sécurité sur les routes africaines.
