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Les experts plaident pour un changement du modèle économique pour la protection de l'environnement

Plutôt que de mettre un prix au carbone, quel que soit le niveau de la tarification, les rédacteurs du rapport 2019 de l'ONU sur le développement durable sont favorables à un «plan Marshall global» pour la protection du climat. En citant des scientifiques, les 15 experts sélectionnés par les Nations unies mettent l'accent sur «l'engagement politique plus profond et la gouvernance proactive de la transition économique». À trois mois de la COP 24 en Pologne, les différents rapports publiés récemment indiquent que l'Accord de Paris est toujours hors de portée.

Les experts plaident pour un changement du modèle économique pour la protection de l'environnement

Triés sur le volet par les Nations unies, 15 experts internationaux ont réalisé le rapport 2019 de l'ONU sur le développement durable dans lequel ils appellent les politiques à opérer des changements dans les modèles économiques. Ce changement, qu'ils qualifient de véritable «Plan Marshall global» pour la protection du climat, est motivé par un constat : la dégradation des écosystèmes ne saurait être freinée par la seule tarification du carbone censée limiter les émissions de gaz à effet de serre. À ce propos, les rédacteurs du rapport écrivent : «Alors que les économistes mettent généralement l'accent sur la tarification du carbone en tant qu'outil politique de lutte contre le changement climatique, les scientifiques et les groupes de recherche multidisciplinaires sur l'environnement préconisent un engagement politique plus profond et une gouvernance proactive de la transition économique (...) Une action basée sur le marché du carbone ne suffira pas, même avec un prix du carbone élevé».
Pour mémoire, le prix du carbone a été conçu tel un outil économique destiné à intégrer dans les prix de marché des dommages causés à l'environnement par les émissions de gaz à effet de serre, afin d'orienter les décisions des agents économiques vers des solutions à bas contenu en carbone. Selon la Banque mondiale (BM), le nombre d’instruments mis en place pour en tarifiant la pollution carbonique a pratiquement doublé depuis 2012. «Actuellement, 42 pays et 25 collectivités territoriales donnent un prix au carbone. Ces initiatives de tarification du carbone représentent en valeur 52 milliards de dollars, soit une hausse de 7% entre 2016 et 2017», rapporte la BM. Selon l’édition 2017 du rapport annuel de la BM «State and Trends of Carbon Pricing», les recettes tirées par les gouvernements de la tarification du carbone sont en hausse de plus de 20 milliards de dollars pour la deuxième année consécutive. Selon une étude de Carbon Tracker, le prix du carbone pourrait atteindre entre 35 et 40 euros la tonne au cours des cinq prochaines années. Même si ces recettes «sont loin d’avoir atteint leur maximum», comme le souligne la BM, les experts de l'ONU citent l'exemple du secteur des énergies pour souligner l'insuffisance de la tarification du carbone pour lutter contre le changement climatique. À l'heure actuelle, environ 80% de l'approvisionnement mondial en énergie est issu de combustibles fossiles. «Parce que les énergies renouvelables ont un retour sur investissement inférieur (aux énergies conventionnelles, ndlr) et des exigences techniques différentes, telles que les installations de stockage, répondre aux besoins actuels ou croissants en énergie au cours des prochaines décennies avec des solutions à faible émission de carbone être extrêmement difficile, voire impossible», écrivent les experts dans leur rapport. 

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