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Exploration de l’univers de la «Terminologies du patrimoine arabe religieux, scientifique et littéraire»

Exploration de l’univers de la «Terminologies du patrimoine arabe  religieux, scientifique et littéraire»
les interventions des quatre participants à la conférence, présidée par le professeur Abbas Jirari, ont été d’une grande richesse et d’un apport analytique très important Ph. Kartouch

Une initiative très louable de la part de l’Académie, dont le but est de promouvoir des ouvrages aussi importants d’auteurs marocains très compétents et qui n’ont pas l’écho souhaité auprès du large public. C’est le cas de l’encyclopédie du professeur et chancelier Mohamed Kettani, déjà publiée depuis 3 ans et présentée au Salon international de l’édition du livre à Casablanca, mais sans pour autant être suffisamment diffusée, sachant que beaucoup de gens n’ont pas pris connaissance de cette publication très précieuse. 


Comme l’indique l’auteur Kettani, «cette encyclopédie comprend environ 5.000 terminologies dans les différentes sciences entreprises par la civilisation islamique, du premier siècle de l’Hégire jusqu’à aujourd’hui. J’ai fait en sorte dans cette encyclopédie de prendre ces mots très précis et leurs terminologies très diverses. Donc, cette encyclopédie n’est pas un dictionnaire de langue, car elle comprend les terminologies scientifiques qui circulent chez les scientifiques spécialisés. Et ce, dans tout ce qui est patrimonial. Ainsi, les terminologies modernes ne sont pas évoquées. Cette encyclopédie présente toutes les terminologies de façon scientifique, en détaillant les références et en mettant en avant les différents contextes de leur utilisation. C’est un dictionnaire des mots, mais aussi des connaissances pour tous les lecteurs, car différents sujets y sont relatés avec grande facilité. On pense souvent que les notions du patrimoine sont traditionnelles, mais le lecteur sera surpris à travers cette encyclopédie qui présente des terminologies nobles et très profondes, surtout quand les musulmans ont présenté des terminologies dans la philosophie et d’autres sciences». Une odyssée qui a pris à son auteur plus d’une quinzaine d’années de recherches très minutieuses. Car, selon le professeur Kettani, «les langues changent de génération en génération et d’époque en époque. Pour la langue arabe, le premier changement s’est effectué avec la venue du Coran.

Les autres grands changements sont le fruit de l’ouverture de cette langue sur d’autres continents et contrées dans le monde. Ce qui a donné lieu à de nouvelles terminologies qui furent un enrichissement pour la langue arabe». Plusieurs publications, comme celle de Khawarizmi et Tahawani, ont vu le jour, faisant état de terminologies, mais il a fallu, comme le précise Mohamed Kettani, vérifier si elles sont toujours valables. «J’ai, ainsi, rassemblé tous ces mots pour en définir les différentes significations, et ce, dans toutes les sciences où elles furent évoquées. Une tâche assez difficile qui m’a pris beaucoup de temps et des recherches assidues. Par exemple, le mot “Liberté” m’a fait souffert. C’est un mot qui a été utilisé pour la première fois par Al Jahid et j’ai trouvé qu’il a été très employé par les soufis. Il y a, aussi, le mot “Constitution” utilisé, pour la première fois par Ibnou Rochd. Il y a plusieurs exemples de ce genre que j’ai rencontrés dans ma recherche en terminologie». Toutefois, malgré sa pertinence dans le travail, le professeur Kettani admet que cette encyclopédie reste inachevée, puisque l’univers de la langue a toujours besoin de révision et d’actualisation. N’empêche qu’avec plus de 5.000 termes appartenant à une vingtaine de branches du patrimoine arabe, elle reste une référence complète à la disposition des chercheurs dans les arts et sciences du patrimoine arabe. Par ailleurs, les interventions des quatre participants à la conférence, présidée par le professeur Abbas Jirari, ont été d’une grande richesse et d’un apport analytique très important. 
 

Questions à Abdeljalil Lahjomri, secrétaire perpétuel de l’Académie du Royaume du Maroc

«Nous voulons faire connaître davantage cette magnifique éclosion culturelle»​

Quel est l’objectif de ces Rencontres scientifiques ?
L'objectif de ce cycle, que nous commençons aujourd'hui avec la rencontre du professeur et chercheur Mohamed Kettani, est de faire connaître la production d'un certain nombre de chercheurs, d'intellectuels et d'écrivains marocains, puis mettre en valeur leurs publications. Car nous constatons que beaucoup de ces écrits ne sont pas bien mis en valeur. 
Nous voulons faire connaître davantage cette magnifique éclosion culturelle qui se fait sous le Règne de S.M le Roi Mohammed VI, non seulement sur le plan de la production littéraire, picturale, culturelle, cinématographique et musicale, mais en même temps dans le domaine de la recherche scientifique et, en particulier, le domaine 
linguistique. 
Ce que fait le professeur Kettani est, justement, d'essayer de fixer des concepts linguistiques dans le domaine religieux, philosophique, littéraire… Ce qui est très important.

Quelles seront les prochaines étapes de ce cycle ?
La prochaine journée sera consacrée au professeur feu Lahbabi qui a laissé derrière lui beaucoup d'écrits dans ce sens et qu'il faut retrouver et mettre en exergue. On va consacrer la rencontre à feu Lahbabi pour traiter l'un de ses petits livres qui est très important et très percutant. C'est «Le personnalisme musulman» qui, malheureusement, n'a pas eu les répercussions qu'il mérite. 
La troisième rencontre sera consacrée à Lakhdar Ghazal, sur le plan de la linguistique. 
Or, vous savez très bien que dans ce domaine au Maroc, les recherches linguistiques furent primées par l'Émirat Shariqa, ces derniers temps, grâce à l’écrit de Mohamed Moutawakkil. Un Prix très important. Donc, nous allons faire découvrir ces recherches dans le cadre de la «Journée de Lakhdar Ghazal». C'est tout un cycle de conférences qui s'effectuera durant toute l'année.

Ces conférences sont très élitiques. Est-ce que l'Académie ne compte pas les ouvrir à un plus large public ?
Je ne suis pas d'accord sur ce point, puisque l'Académie est en train de faire en sorte d'ouvrir son espace à tous les publics. Il faut seulement que les gens intéressés le sachent. Sur Instruction de S.M. le Roi, nous sommes en train d'identifier les meilleurs doctorants pour leur offrir la possibilité de venir, à notre charge, de toutes les villes du Royaume pour assister aux activités de l'Académie. C'est un mouvement que nous allons essayer de développer. 
Car, nous sommes conscients que l'Académie, qui est un espace prestigieux, ne peut plus rester un lieu fermé. Il faut que les productions des académiciens ou d'autres soient connues par le plus grand public. 
 

 

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