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Exposition d'œuvres photographiques de Leïla Alaoui et Camille Lepage

Exposition d'œuvres photographiques  de Leïla Alaoui et Camille Lepage

La galerie de l’Institut français de Kénitra abrite, jusqu’au 12 janvier 2019, un événement artistique tout à fait particulier. Il s’agit d’une exposition photographique de Camille Lepage et Leïla Alaoui. Deux femmes qui ont perdu leur vie pour faire valoir les valeurs de liberté, de paix et de solidarité. Elles ont choisi de témoigner de la dureté du monde à travers la photographie. Cet engagement leur a coûté la vie. Camille Lepage est décédée en mai 2014, lors d’un reportage sur l’exploitation diamantaire en République centrafricaine ; Leïla Alaoui en janvier 2016 au Burkina Faso, où elle réalisait une série d’images pour Amnesty International.

Lors du vernissage et en présence d’un public ému, Pierre-Hubert Touchard, directeur de l’institut français de Kénitra, a souligné que cette exposition intitulée «Une fragile poésie» met l’accent sur le contraste entre des situations difficiles et une très grande beauté à travers le regard de deux jeunes photographes victimes d’une violence extrême. Elles ont laissé derrière elles, précise-t-il, des photographies souvent difficiles à regarder et qui témoignent de tragédies humaines à travers plusieurs régions du monde.
Dans son allocution, Rim Bribri, secrétaire générale de l’Union de l’action féminine (UAF), section de Kénitra, n’a pas manqué de rappeler que cette exposition qui rend hommage aux photographes Leïla Alaoui et Camille Lepage, disparues tragiquement, se tient à un moment où l’on célèbre la Journée internationale de la femme. «Ces deux jeunes femmes, dit-elle, ont payé de leurs vies parce qu’elles étaient libres, engagées et déterminées. Elles ont compris le pouvoir de l’information et de l’image dans le changement des mentalités et dans la construction des opinions. Elles s’en servaient pour servir les causes qu’elles défendaient.» Évoquant le travail des deux jeunes photographes, la secrétaire de l’UAF, section de Kénitra, a précisé qu’elles ont souvent été témoins de la cruauté de ce monde, mais elles ont aussi su capturer sa beauté et sa diversité. «Leur travail, ajoute-t-elle, en dit long sur les populations les plus démunies face à la guerre et à la violence.»

Il est à souligner que Camille Lepage, photojournaliste engagée, a documenté les conditions de vie difficiles des populations dans les Monts Nouba au Soudan, au Soudan du Sud et en République centrafricaine. Leïla Alaoui a, pour sa part, réalisé une série de photographies sur les personnes vivant dans la précarité en Jordanie et au Maroc, ainsi que sur les réfugiés syriens au Liban.
Cette exposition photographique, organisée en collaboration avec la Fondation Leïla Alaoui et l’Association «Camille Lepage – On est ensemble» et en partenariat avec l’Union de l’action féminine de Kénitra, rend hommage à deux jeunes femmes qui ont su saisir la beauté dans ce qu’elle a de plus inattendu, parce qu’elle était aussi dans leur regard. En dépit de leur vie écourtée, les deux jeunes femmes ont eu le temps de laisser pour la postérité de belles œuvres d’une réalité crue. Elles ont su saisir au milieu de ce chaos de brefs instants de délicatesse et des moments fragiles de poésie.
L’organisation de cette exposition à Kénitra revêt une grande valeur symbolique. La photographe Leïla Alaoui venait souvent à la ville des marguerites, où elle passait souvent une partie de ses vacances scolaires ou de ses congés chez ses proches. On garde d’elle de très bons souvenirs d’une jeune fille joyeuse qui faisait rayonner le bonheur autour d’elle. 

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