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En plus de ses multiples actions à caractère social, culturel, artistique et éducatif, la Fondation Sidi M’chiche Alami accorde une importance capitale à la préservation de la mémoire collective locale et nationale. À cet égard, elle a organisé, jeudi dernier, une exposition commémorant le 64e anniversaire du Soulèvement populaire de Kénitra.
Ladite exposition recèle un véritable trésor. Il est constitué de tableaux de peinture, de documents et de coupures de journaux français de l’époque, qui abordent cette période de la lutte nationale contre l’occupation française et espagnole, du début du protectorat, jusqu’à l’indépendance. Parmi ces œuvres d’art et ces documents, l’on peut citer le soulèvement populaire de la grande mosquée de 1937 et celui de Sahat Achouhada en 1954, l’acte de sabotage, en 1953 du train reliant Casablanca à Alger à hauteur de Kénitra, et la grande opération de libération des résistants détenus à la prison centrale de Kénitra juste après l’indépendance.
En effet, la capitale du Gharb a vécu, les 6, 7 et 8 août 1954, au rythme d'une grande manifestation populaire sans précédent en protestation contre l'exil de Feu S.M. Mohammed V et de la famille Royale. De l’aveu de plusieurs historiens, le soulèvement de «Sahat Achouhada» (Place des Martyrs) a constitué une étape marquante dans l'histoire de la lutte nationale pour le recouvrement de la liberté et de l’indépendance.
Dans une déclaration à «Le Matin», le Dr Mustapha Mchiche Alami, président de la Fondation, a souligné que la commémoration du 64e anniversaire de cette épopée est l'occasion de revenir sur une période importante de l’Histoire du Maroc, en vue de transmettre aux générations montantes les valeurs de patriotisme et de sacrifice et de mettre en évidence les diverses phases du combat du peuple marocain pour la défense de ses valeurs sacrées. Il a rappelé, à cet égard, la contribution significative de la population de la ville de Kénitra et de la région en faveur de l'indépendance.
Mustapha Mchiche n’a pas manqué de rappeler que le soulèvement de 1954 a été caractérisé par une participation massive des femmes, dont plusieurs ont payé de leurs vies pour libérer le pays du joug du protectorat. Il a également précisé que la lutte de la population locale, à l’instar des autres régions du Maroc, remonte au début de la période coloniale en 1912, en ajoutant que plusieurs œuvres picturales et autres documents de l’exposition ont préservé, pour l’éternité, les actes héroïques du peuple marocain.
S’exprimant à cette occasion, l’historien Abdelkader Bouras a indiqué que les tableaux et les documents de l’exposition constituent une véritable source d’information sur la création de Kénitra, au début du siècle dernier, et retracent les différentes étapes du soulèvement populaire de la ville pour le retour triomphal du Sultan légitime et le recouvrement de l’indépendance du Royaume. Il a rappelé, à ce propos, le rôle crucial du Mouvement national et des résistants de la ville de Kénitra dans la lutte pour l’indépendance. Il a cité quelques grands noms du patriotisme national, tels que Sidi Mchiche Alami, Mohamed Diouri ou Jilali Bennani. Plusieurs participants à cette exposition ont tenu à saluer cette initiative qui s'inscrit dans le cadre des efforts de la Fondation Sidi Mchiche Alami visant la préservation de la mémoire de la résistance locale et nationale, la consolidation des valeurs patriotiques, l’ancrage de la connaissance historique et la mise en valeur du patrimoine historique et civilisationnel du Royaume. Comme cela a été souligné par plusieurs intervenants, la préservation du patrimoine et des valeurs historiques est du ressort de l’ensemble des acteurs et des départements concernés. Il s’agit d’une responsabilité collective où le système éducatif a un rôle capital à jouer, notamment, dans une période caractérisée par des crises identitaires et une perte de repères.
