Menu
Search
Vendredi 19 Avril 2024
S'abonner
close
Vendredi 19 Avril 2024
Menu
Search
Accueil next Économie

La FAO adopte de nouvelles normes de prévention de la propagation d'agents pathogènes

Chaque année, 10 à 16% des récoltes mondiales sont gâchés par les ravageurs de végétaux. Ces pertes sont estimées par l'Organisation des Nations unies pour l'agriculture et l'alimentation à 220 milliards de dollars. Le commerce international des produits agricoles et des semences contribue à la propagation mondiale de ces ravageurs. La Convention internationale pour la protection des végétaux a adopté de nouvelles normes de prévention incluant les traitements thermiques, l'assainissement des emballages en bois...

La FAO adopte de nouvelles normes de prévention  de la propagation d'agents pathogènes

Lors de leurs emballage et transport à travers le monde, les produits agricoles peuvent être contaminés et participer ainsi à la propagation d'agents pathogènes et d'insectes nuisibles. Afin de réduire ce risque, l'organe des Nations unies chargé de maintenir la sécurité du commerce mondial des plantes et des produits végétaux a adopté, le 18 avril 2018 à Rome, de nouvelles normes phytosanitaires en vue de prévenir les ravageurs destructeurs de l'environnement et l'agriculture de traverser les frontières et de se propager à l'échelle internationale, rapporte l'Organisation des Nations unies pour l'agriculture et l'alimentation (FAO). Selon cette dernière, une fois introduits dans de nouveaux environnements, les agents pathogènes peuvent rapidement prendre racine et se propager, et ainsi avoir un impact désastreux sur la production alimentaire et entraîner des milliards de dollars de pertes économiques et d'importantes mesures de gestion des coûts. «Chaque année, 10 à 16% de notre récolte mondiale est gâchée à cause des ravageurs de végétaux. Ces pertes sont estimées à 220 milliards de dollars», a déclaré Maria Helena Semedo, directrice générale adjointe de la FAO, lors du lancement de la réunion annuelle de la Convention internationale pour la protection des végétaux (IPPC).
La FAO cite l'exemple de la mouche «Bactrocera dorsalis», qui s'attaque aux fruits, qui s'est répandue dans au moins 65 pays. Apparue en Afrique en 2003, la mouche a provoqué près de 2 milliards de dollars de pertes annuelles. Selon les données de la FAO, la valeur des produits agricoles vendus à l'international s'élève à 1.100 milliards de dollars. L'Organisatioàn onusienne cite l'exemple de la République de Corée qui s'est vue récemment contrainte de couper quelque 3,5 millions d'arbres à cause du nématode du pin et a dépensé presque un demi-milliard de dollars ces trois dernières décennies dans des programmes de lutte contre ce ravageur. Des sommes semblables ont également été dépensées au Canada et aux États-Unis afin de stopper la propagation de l'agrile du frêne. Sous le titre de «Menaces flottantes», le Groupe de travail sur l'invasion aquatique révèle que près de 90% du commerce mondial actuel est transporté par mer, ce qui correspond annuellement à environ 527 millions de voyages de conteneurs maritimes. Les cargaisons transportées et les conteneurs eux-mêmes sont des vecteurs de propagation de pathologies ou de ravageurs. L’absence d’accord actuel sur une méthode d’inspection des conteneurs rend extrêmement difficile la surveillance de ces flux d’espèces nuisibles : «l’analyse de plus de 110.000 conteneurs maritimes vides arrivant en Nouvelle-Zélande au cours des cinq dernières années a montré qu’un conteneur sur 10 était contaminé à l’extérieur, soit deux fois le taux de contamination intérieure. Parmi les ravageurs observés se trouvaient le “Bombyx disparate”, l’“escargot géant africain”, les “fourmis d’Argentine” et la “punaise diabolique”, des menaces pour les cultures, les forêts et les milieux urbains», écrit le Groupe.

Le portail électronique de la FAO indique que parmi les nouvelles mesures adoptées figurent les traitements thermiques contre les ravageurs agricoles. Ces nouvelles normes doivent prévoir des techniques de traitement «qui gèlent et tuent les ravageurs et celles qui font augmenter les températures au-dessus de leur seuil de survie». L'IPPC recommande également la révision de la norme de l'assainissement des emballages en bois. La nouveauté consiste à inclure l'utilisation de fluorure de sulfuryle, insecticide gazeux, et des technologies de chauffage de nouvelle génération qui utilisent les microondes et les ondes de fréquence radio pour générer des températures mortelles pour les ravageurs dans les produits en bois. «Les emballages des expéditions internationales sont généralement fabriqués en bois, un matériau relativement peu coûteux, facile à fabriquer, mais qui peut facilement être infecté par une variété d'écorces et de ravageurs de bois et faire ainsi office de vecteur», rappelle la FAO. Au Maroc, à l'importation des produits agricoles, l'Office national de la sécurité sanitaire et des produits alimentaires (ONSSA) procède aux contrôles phytosanitaires aux points d’entrée qui visent à éviter l’introduction des organismes nuisibles des végétaux et produits dans le territoire national. L'ONSSA procède aux prélèvements d'échantillons en présence des agents de la Douane. Le contrôle analytique systématique concerne principalement les huiles végétales, le café vert, les épices moulus et les pesticides et engrais. Le contrôle n'est effectué qu'en cas de compagne de contrôle pendant le Ramadan ou la période estivale. 
Samir Benmalek

Lisez nos e-Papers