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La FAO appelle à relever les défis de l'insécurité alimentaire

De nombreux pays de la région du Proche-Orient et de l'Afrique du Nord ont maintenu la sécurité alimentaire au premier rang de leurs priorités. En dépit de ces progrès, le directeur de la FAO, qui organise à Rome la 34e Conférence régionale pour le Proche-Orient et l'Afrique du Nord, estime que cette région est confrontée à des défis qui menacent sa capacité à atteindre d'ici 2030 la «Faim zéro», ainsi que d'autres Objectifs de développement durable.

La FAO appelle à relever les défis de l'insécurité alimentaire

Jusqu'au 11 mai, l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) organise à Rome la 34e Conférence régionale pour le Proche-Orient et l'Afrique du Nord (MENA) afin de dresser le bilan des actions entreprises dans la lutte contre la faim. «Aujourd'hui, la région MENA est confrontée à des défis qui menacent sa capacité à atteindre d'ici 2030 la “Faim zéro”, ainsi que d'autres Objectifs de développement durable. Ces défis comprennent, principalement, les situations de conflit, mais aussi les impacts du changement climatique, la rareté et la mauvaise gestion des ressources naturelles, la migration de détresse et la pauvreté persistante», a écrit José Graziano da Silva, directeur général de la FAO. Pour mémoire, l'Organisation onusienne a décerné un prix, en 2014, au Maroc pour les «progrès remarquables accomplis dans la lutte contre la faim». La situation de sous-alimentation qui prévaut dans cette région est due, selon la FAO, aux situations de conflits armés, aux impacts du changement climatique, à la rareté et la mauvaise gestion des ressources naturelles ainsi qu'à la migration et la pauvreté persistante. En 2016, rappelle José Graziano da Silva, le nombre des pertes humaines dans la région à cause des conflits a été estimé à 82.000 décès. «À la moitié de l’année 2016, le nombre total de personnes déplacées dans le monde atteignait un record historique de 67,6 millions, dont près de 25 millions provenaient de cinq pays de la région NENA, à savoir la Syrie, le Yémen, la Libye, l’Irak et le Soudan», selon les estimations du  Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR) cité dans la lettre du directeur de l'Organisation onusienne. «La violence, associée en  grande partie aux conflits, a érodé la capacité des populations à se nourrir. 

Aussi, depuis 2011-2013, le nombre de personnes souffrant de la faim au Proche-Orient et en Afrique du Nord a augmenté de 15%. En 2015-2017, quelque 48 millions de personnes ont été confrontées à la faim dans la région, soit une augmentation de 5,8 millions de personnes depuis 2011-2013», peut-on lire dans la lettre de José Graziano da Silva. À cette situation de violence, s'ajoute la rareté des ressources hydriques à propos de laquelle la Banque mondiale (BM) alerte : «La région Moyen-Orient et Afrique du Nord est la plus pauvre en eau du monde. Tandis que la quantité moyenne d’eau disponible au niveau mondial avoisine les 7.000 m3 par an et par habitant, elle n’atteint que 1.200 m3 dans la région MENA. La moitié des habitants vivent en situation de stress hydrique. Et, avec une population qui devrait passer d’environ 300 millions d’habitants aujourd’hui à quelque 500 millions en 2025, les quantités disponibles par habitant devraient diminuer de moitié à l’horizon 2050», rapporte la BM. 

Selon cette dernière, l’insuffisance des équipements d’assainissement a contaminé les eaux superficielles et souterraines, entraînant des conséquences préjudiciables sur l’environnement et la santé publique. Les dépenses publiques consacrées à l’eau comptent pour 1 à 5% du PIB dans la région et pour 25% des dépenses publiques d’investissement. Le stress hydrique trouve, dans cette région, son origine dans le dérèglement climatique. D’après la dernière étude du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), cité dans un rapport de la BM, le climat devrait devenir plus chaud et plus sec dans la plupart des pays de la région MENA. L’augmentation des températures et la réduction des précipitations entraîneront la progression du nombre et de la gravité des sécheresses, une conséquence que l’on observe déjà au Maghreb. L’augmentation du niveau des mers pourrait affecter de nombreuses villes côtières de la région, poursuit le GIEC. Le directeur général de la FAO recommande d’investir dans la production alimentaire locale «afin de permettre aux personnes touchées qui vivent seules de reprendre leur travail normal, de subvenir par leurs moyens de subsistance en continuant à faire ce qu'elles savent faire. Afin d’épargner leur vie, il convient de les appuyer à préserver, voire à sauver leurs moyens de subsistance». 

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